Nallet : "Cela va être la guerre"

Lionel Nallet ne se berce pas d'illusions. Ce samedi, l'Argentine ne fera pas de cadeaux aux Bleus. Les Pumas ont certes subi deux défaites d'affilée contre l'Ecosse, lors de cette tournée de juin, mais la perspective de croiser le fer avec les Français va les sublimer. "A chaque fois que nous les jouons, cela donne des matchs très engagés, dit le vice-capitaine du XV de France. Ils arrivent toujours à se transcender contre nous. Beaucoup d'entre eux jouent dans notre championnat. Aujourd'hui, ils ont des problèmes de résultats. Mais je sais qu'ils se sont vus dans la semaine, qu'ils ont discuté. Ils ont quelques difficultés mais s'ils arrivent à se retrouver, ils seront très difficiles à battre. Nous ne pouvons en tout cas pas nous permettre de nous baser que sur leurs dernières performances. Ils ont besoin de sauver leur saison sur ce match". Tandis que les Bleus, eux, ont pour urgence de sauver leur tournée.

Après la déroute du Cap, le staff tricolore a en effet fixé comme un impératif de remporter les deux derniers matchs pour sauver la face. La première étape a été franchie la semaine dernière, grâce à la victoire contre l'Argentine A. "Elle nous a permis de basculer vers autre chose, confie le deuxième ligne du Racing-Metro. Après les Boks, j'ai passé un jour et demi sans sortir de ma chambre. Mais, dans des moments comme ceux-là, il est important de surmonter la déception et de savoir positiver pour rebondir". En quelque sorte, ce test contre les Pumas tombe donc à pic. "Même si ce contexte de fin de saison n'est pas simple, cela reste un match de sélection, dit-il. C'est un moment important pour l'équipe et pour moi-même. Il ne faut pas se déchirer sur un dernier match, sous peine de partir sur une mauvaise impression".

"Nous devons varier beaucoup plus notre jeu"

Pas question, donc, de replonger dans les errances du début de rencontre entrevues au Cap. "Nous devons être présents dès les premières minutes du match, assure Lionel Nallet. Cela va être la guerre. Nous devons y être prêts. En Afrique du Sud, nous nous sommes troués pendant les vingt premières minutes. Et contre une grande équipe, c'est très difficile de revenir et ça tourne vite à la débandade". Les Tricolores n'ignorent rien des spécificités du jeu argentin. "On le connaît bien, reconnaît-il. Ils disposent de joueurs très présents sur les rucks. Au moindre retard de soutien, ils ont les mains sur le ballon pour retarder les libérations. C'est un secteur sur lequel nous devrons être particulièrement attentifs. Il faudra que nous soyons aussi performants sur les ballons aériens parce qu'ils utilisent beaucoup les chandelles et le jeu au pied".

Surtout, les Bleus chercheront à se rassurer sur leur propre capacité à déployer du jeu, après les insuffisances notées face aux Boks. "Nous devons varier beaucoup plus notre jeu en n'oubliant pas d'aller provoquer les Argentins au près pour les resserrer, explique-t-il. A la vidéo, nous avons vu l'évolution du jeu argentin lors des deux matchs contre l'Ecosse. Au premier test, les Ecossais ont fait du large-large constamment et ont réussi à déborder les Pumas. Au second, ces derniers ont bien coupé les extérieurs. Nous devons donc absolument être capables d'avoir plusieurs armes". Sous peine, cette fois, de vivre une très grande désillusion...