Castaignède : "Le XV de France ne peut pas se satisfaire d'être 5e ou 8e mondial..."

  • L'ancien international Thomas Castaignède
    L'ancien international Thomas Castaignède
  • Guy Novès avec le groupe du XV de France - 1er novembre 2016
    Guy Novès avec le groupe du XV de France - 1er novembre 2016
  • François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
    François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
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XV DE FRANCE - Un an après le cataclysme de la Coupe du monde, le XV de France de Guy Novès poursuit sa reconstruction. Au moment d’aborder les tests de novembre, les Bleus doivent enchaîner les résultats et confirmer l’embellie entrevue en Argentine. Thomas Castaignède (54 sélections) est convaincu du renouveau tricolore. Entretien.

Thomas, en tant que spectateur, qu’attendez-vous de ces tests de novembre ?

Thomas CASTAIGNEDE : Dans un premier temps, ça va être un bon moyen de s’échelonner et de voir si l’équipe de France rattrape son retard sur les grandes nations mondiales. Il n’y a qu’en multipliant ces rencontres que les Bleus s’amélioreront. On le voit avec les Pumas qui progressent à grands pas en disputant le Rugby Championship. Il y a une marche qui à l’heure actuelle paraît énorme mais qui est indispensable à gravir si le XV de France veut progresser.

Guy Novès est à la tête de l’équipe de France depuis un an. Même si ce n’est pas un magicien, l’espoir qu’il suscite n’est-il pas trop grand ?

T.C : On attend de l’équipe de France qu’elle gagne, point. Par le passé, elle a su rivaliser face aux meilleures nations. Et elle doit retrouver cette dimension, son rang. Guy Novès a raison d’insister sur le fait que quand l'équipe de France entre sur le terrain, elle doit avoir autant de chances que l'adversaire de gagner.

Guy Novès avec le groupe du XV de France - 1er novembre 2016
Guy Novès avec le groupe du XV de France - 1er novembre 2016

La nouvelle convention a permis une préparation poussée. Guy Novès devra-t-il se montrer plus exigent envers ses joueurs ?

T.C : C’est indéniable que la nouvelle convention a fait avancer les choses mais rien ne vaut les matches et l’expérience du très haut niveau. Les joueurs doivent encore aller plus loin dans les repères communs, dans leur complicité. Et ça ne se fera pas en deux semaines. Mais il vaut mieux avoir un groupe restreint et être plus tolérant pour que les plus jeunes notamment prennent la température du niveau international et puissent s’aguerrir.

Les pics de forme de nos joueurs sont trop différents. On connaît ce handicap mais il reste fort. Et on n’y mettra fin qu’avec une refonte total du calendrier international. Pour l’instant, on ne peut pas parler d’équité

Guy Novès répète souvent que son XV de départ, ce sont ses 30 joueurs qui figurent sur la liste Elite. Mais n’avez-vous pas envie d’être enfin fixé sur un XV de départ incontournable comme on le voit avec les All Blacks, les Wallabies, les Anglais…

T.C : Mais ce sera peut-être le cas à l’issue des ces tests de novembre. Il peut y avoir des confirmations comme Serin ou Le Devedec et des révélations. C’est bien la preuve qu’on a de la profondeur dans le rugby français malgré toutes les difficultés. Mais c’est difficile pour le staff d’avoir de la continuité avec des joueurs français qui jouent énormément. Sur une saison, il y a trop d’aléas avec les blessures pour figer un XV type. On n’est moins dans la sérénité que les autres équipes. Les pics de forme de nos joueurs sont trop différents. On connaît ce handicap mais il reste fort. Et on n’y mettra fin qu’avec une refonte total du calendrier international. Pour l’instant, on ne peut pas parler d’équité.

Depuis le début de la saison, les demi d’ouverture du XV de France apportent peu de garanties avec leur club. Faut-il s’en inquiéter ?

T.C : C’est difficile à juger. Mais il faut donner les clés du camion à François Trinh-Duc. Il a beaucoup d’expérience. Il sait tout faire. C’est à lui désormais de mener cette équipe et de se présenter en leader. Avec Jules Plisson, il faut les soutenir jusqu’au bout pour leur donner confiance. Les autres nations permettent à leur 10 de s’aguerrir alors pourquoi pas nous ? Il faut tenir un cap malgré tout.

François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
François Trinh-Duc (XV de France) - novembre 2016
Il faut donner les clés du camion à François Trinh-Duc. C’est à lui désormais de mener cette équipe et de se présenter en leader

Tout le monde évoque le troisième test face aux All Blacks mais le match contre les Wallabies, qui ont surclassé les Gallois (32-8), ne sera-t-il pas le plus difficile ?

T.C : L’Australie est une équipe qui nous réussit peu. C’est une formation très bien organisée avec un jeu léché et un paquet d’avants qui devient de plus en plus mobile. J’ai été impressionné par le rythme des Australiens face aux Gallois. Il faudra tenir. Si la Nouvelle-Zélande reste au-dessus, l’Australie n’en est pas très loin.

Ces trois tests ont un enjeu majeur pour gagner des places au ranking World Rugby dans l’optique de la Coupe du monde 2019. Le XV de France vous semble-t-il en mesure d’intégrer le Top 4 ?

T.C : L’équipe de France doit avoir envie d’être première pour honorer ce maillot et tous les joueurs qui l’ont porté. Etre huitième ou cinquième, ça a peu d’intérêt. On ne peut pas se satisfaire de ça. Ce serait un manque d’ambition et pas à la hauteur du rugby français. Il faut retrouver cette culture de la victoire. En travaillant, nos joueurs prouvent qu’ils peuvent à être la hauteur. J’ai confiance. On ne peut que s’améliorer.

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