Pour conserver leur titre, les Highlanders devront vaincre le signe indien

Les Brumbies : porteurs de tous les espoirs australiens

Drôle de saison pour les Brumbies… Au complet, c’est la seule formation qui a su/pu - un peu - exister dans la poule océanienne. Mais cette équipe parait pourtant incapable de lutter face aux meilleurs équipes néo-zélandaises. Surfant sur la bonne forme des finalistes de la dernière Coupe du Monde, les chevaux sauvages ont été très performants… jusqu’à l’avalanche de blessure qui les a frappés.

Avec 4 victoires en 5 matches, le premier coup d’arrêt est impressionnant : une défaite à domicile face aux Chiefs (48-23). Puis une leçon donnée par les Crusaders, toujours à la maison (40-14) font oublier la belle entame australienne. Le bilan est dur : en 5 matches face aux franchises néo-zélandaises, une seule victoire (52-10 contre les Hurricanes) et 161 points encaissés. Les Brumbies sont les plus forts hors des frontières de Aotearoa. Mais reste à des années-lumière des franchises all blacks.

Équipe-type de la saison : Toua ; Coleman (ou Ah Wong, Kuridrani, Toomua, Tomane ; (o) Lealiifano, (m) Cubelli ; Butler, Pocock, Fardy ; Arnold, Carter ; Alexander, Moore, Sio.

La clef du match : Quelle sera la capacité des Brumbies à tenir le ballon ? Si l’équipe australienne veut exister dans cette partie, ils ne devront pas laisser les Highlanders jouer à leur rythme. Et pour ça, il faudra assumer le fait de conserver la balle, de multiplier les temps de jeu et le tout sans faire d’erreur. Difficile, mais pas impossible. De toute manière, rendre les ballons au pied, c’est s’exposer aux relances du trident Naholo, Ben Smith, Osborne…

Le point faible : Dur de pointer du doigt un secteur en particulier. Mais si les Brumbies veulent exister au-delà de la 60e minute, ils devront être capable de prendre l’ascendant sur les phases statiques. Dans le jeu courant, la mission s’annonce presque impossible. Malheureusement pour eux, la mêlée n’est pas le grand amour des Australiens.

La déclaration : Leurs trois joueurs de derrière font très mal et ils adorent jouer au pied. Ils tapent plus que n’importe quelle autre équipe dans cette compétition, alors il va falloir qu’on soit bons . Belle lapalissade de Matt Toomua mais qui permet de déceler deux axes de travail majeurs pour les Brumbies : la couverture de terrain, et le jeu au pied d’occupation. Intéressant.

L’info en plus : Longtemps blessé et incertain, le staff n’a pas ménagé le suspense. David Pocock sera bien présent pour les phases finales. Une information attendue et qui pousse les Brumbies à préparer une réponse à un plan anti-gratteur. Le troisième ligne australien est à l’heure actuelle l’un des meilleurs joueurs du monde dans le jeu au sol.

Un secteur sur lequel les Brumbies comptent énormément. Depuis l’annonce de son retour de blessure, les médias australiens se lancent même dans des raisonnements statistiques et la comparaison des chiffres avec et sans lui. Un moyen de se rassurer ? Peut-être. Mais aussi un bon moyen de décharger la pression des épaules de ses coéquipiers.

Les Highlanders : les champions doivent assumer

Les vainqueurs surprise de l’an passé ont prouvé cette saison que le titre acquis n’était pas un hasard. Et si les performances de Naholo sont toujours aussi médiatiques, la franchise s’est offert une crédibilité à l’échelle mondiale avec l’éclosion (ou la confirmation) d’autres joueurs : Sopoaga, Fekitoa, Dixon, Squire… Ils sont nombreux à rejoindre Ben Smith, Aaron Smith ou Patrick Osborne en tant que références continentales.

Cette formation des "Landers" a eu la douleur de perdre la première place du Super Rugby lors de la toute dernière journée. La victoire bonifiée des Hurricanes sur la pelouse des Crusaders repoussant même les Highlanders à la 5e place du fait du jeu des vainqueurs de conférences et autres subtilités. Ce petit camouflet donnera peut-être un supplément d’âme à cette équipe, qui s’affiche comme l’une des favorites à sa propre succession.

Équipe-type de la saison : B. Smith ; Naholo, Faddes, Fekitoa, Osborne ; (o) Sopoaga, (m) A. Smith ; Christie, Squire, E. Dixon ; L. Whitelock, Franklin ; Honeck, A. Dixon, Lienert-Brown.

La clef du match : En dépit du fait que les joueurs néo-zélandais se déplacent en Australie, l’une des clefs du match sera d’ordre mental. Un peu inattendus l’an dernier, les Highlanders vont devoir gérer une pression nouvelle : celle qui repose sur le favori. Si les cadres de cette équipe semblent plus solides, aborder les phases finales avec l’étiquette d’équipe à battre n’est jamais chose aisée.

Le point faible : Là encore, comment déceler une faiblesse chez une formation qui n’a perdu que 4 petits matches cette saison ? Plus qu’un point faible, un domaine où les progrès sont possibles : celui de l’efficacité. Souvent dominateurs, moins souvent décisifs, les "cartons" sont rares cette saison.

La déclaration : Nous sommes une bien meilleure équipe que celle qui a gagné le titre l’an dernier (Tony Brown, entraineur adjoint des Highlanders).

L’info en plus : C’est le moins connu du grand public et pourtant… Matt Faddes est bien le joueur le plus impressionnant de la saison côté Highlanders. Centre, ailier ou arrière, il a inscrit 9 essais en 11 titularisations. Un joueur polyvalent qui a réussi à faire oublier les absences de Naholo, Ben Smith ou Patrick Osborne. Impressionnant !

Bilan

Difficile de mettre les Brumbies favoris de cette rencontre en dépit du fait que la franchise australienne reçoive pour ce 1/4 de finale. Le match s’annonce peut-être indécis, probablement magnifique et si le vainqueur ne souffre pas de contestation, il fera figure de favori pour la conquête du titre. Le passif plaide légèrement en faveur des Brumbies, puisque les Highlanders n’ont plus gagné à Canberra depuis 10 ans.