"Une question de temps"

Par Rugbyrama
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Albi, actuellement 5e, avance doucement, prend ses marques et de la confiance. Le SCA a enchaîné sa 3e victoire d’affilée contre Narbonne avant un déplacement compliqué à Lyon. Si les choses prennent du temps, personne ne s’affole comme l’explique le demi

Comment le club vit-il ce début de championnat ?

Kevin BOULOGNE : Nous sommes un peu plus sereins qu'au début de la saison. Petit à petit, nous faisons le deuil du Top 14 et nous commençons à reprendre confiance en nos possibilités. Nous jouons chaque week-end comme une finale parce que nous n'avons pas le droit à l'erreur si nous voulons faire remonter le club.

C'est beaucoup de pression. Comment gérer cela ?

K.B. : Quand on tombe d'un cheval, il faut remonter de suite. Nous voulons faire la même chose. Si on reste à se morfondre, on n'avance pas. Nous, joueurs, nous sommes donnés un objectif, les yeux dans les yeux, qui est de faire remonter le club dès que possible. C'est une pression comme une autre. Nous sommes des compétiteurs, il faut gérer.

L'adaptation au Pro D2 est-elle si difficile que prévu ?

K.B. : Comme nous descendons du Top 14, nous sommes considérés comme des favoris. Chaque week-end, l'équipe en face veut nous faire redescendre sur Terre. En ce sens, c'est plus dur que l'an dernier. Mais c'est à nous d'être à la hauteur, de ne pas tomber dans les travers du Top 14 en envoyant du jeu de partout et en se faisant contrer. Nous devons recentrer notre jeu sur les fondamentaux. La conquête, la mêlée, la touche, le combat devant et l'affrontement direct sont la base du Pro D2 et il faut que nous assurions à ce niveau.

Ces fondamentaux étaient votre force en Top 14 justement...

K.B. : Oui, nous les avions gardés après être montés mais il y a eu beaucoup de changements dans l'équipe. De nombreux cadres sont partis et nous construisons maintenant, avec des joueurs aux profils différents. C'est une autre histoire qui s'écrit. A nous de faire en sorte qu'elle se finisse bien. Mais je ne me fais pas trop de souci, nous sommes une bonne bande de copains. Chaque week-end, on sait qu'on peut compter les uns sur les autres.

Les problèmes extra-sportifs en début de saison vous ont-ils déstabilisés ?

K.B. : Ils nous ont touchés forcément, ce sont nos salaires qui ont été baissés... Mais comme je le disais, si on se morfond, on n'avance pas. Nous avons trouvé un bon président, avec un bon discours, notre entraîneur est resté, des cadres comme Pagès, Clément ou Guffroy aussi. En même temps, des jeunes comme Sentenac, Lapeyre ou Lakafia apportent beaucoup. Il y a une osmose qui se crée entre nous. Et maintenant que ces problèmes extra-sportifs sont réglés, nous pouvons nous concentrer entièrement sur le sportif sans être perturbés. Nous savons que c'est à nous de rattraper les erreurs des dirigeants.

Vous avez enchaîné votre troisième victoire d'affilée contre Narbonne samedi (28-22) mais vous avez encore beaucoup manqué de réalisme. Comment l'expliquez-vous ?

K.B. : Il y a eu beaucoup de changements à l'intersaison et l'équipe ne se connaît pas trop encore. Chez les trois-quarts, il y a de nombreux étrangers et la barrière de la langue est difficile à passer. On ne les connaît pas trop alors on n'ose pas ouvrir sur eux, prendre des risques. Donc on joue au près pour ne pas se faire contrer. C'est juste une question de temps, ça va se décanter et ça ne peut aller qu'en s'améliorant.

Dans quel état d'esprit abordez-vous le déplacement à Lyon samedi ?

K.B. : Il faut d'abord dire que nous ne sommes pas aidés par les blessures. Uipa-Sua et Vaekili sont venus se rajouter à une liste déjà longue… Ce sera le dernier match avant une petite trêve et il va falloir se donner à 100% pour ramener au moins un point. Créer la surprise en gagnant serait parfait pour passer ces quelques jours de vacances un peu tranquilles mais nous y allons sans pression.

Vous avez inscrit 23 points samedi contre Narbonne alors que Frédéric Manca était blessé. Comment s'est passé votre replacement à l'ouverture ?

K.B. : Bien, grâce à l'état d'esprit des joueurs qui m'ont aidé à avancer et m'ont mis dans de bonnes conditions. Ils ont été derrière moi toute la semaine, m'ont donné des conseils, m'ont aidé et ont adhéré à mes choix pendant les matchs, qu'ils aient été bons ou mauvais. Je suis content d'avoir eu de la réussite au pied pour leur rendre tout ce qu'ils m'ont apporté. Après, j'ai eu de bonnes sensations. J'aime jouer au pied et attaquer la ligne. Et puis le jeu d'un demi d'ouverture n'est pas très éloigné de celui d'un demi de mêlée (son poste de formation, NDLR). J'avais beaucoup de pression avant le match mais mes coéquipiers ont réussi à la faire tomber.

Vous faites un bon retour dans le groupe après une saison 2007-2008 difficile...

K.B. : L'année de la montée en Top 14 il y a deux ans s'était très bien passée mais c'est vrai que la seconde a été plus compliquée. Après une opération d'un poignet, je suis tombé dans les travers d'un jeune de 21 ans. J'ai fait un peu n'importe quoi et je courais à ma perte. Cette année, nous avons mis les choses au clair avec Eric Béchu, nous avons défini mes objectifs personnels et mes objectifs pour le club. Aujourd'hui, je ne me considère plus comme un jeune puisque j'ai entamé ma quatrième année au club. Je suis plus sollicité, je me sens plus important au sein du groupe et j'ai acquis de la maturité.

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