Pas très glorieux

Un supporter agenais sonné et transporté à l'hôpital, enfoncement du plancher orbital pour le Montois Laurent Travini... La bagarre générale qui a éclaté à Armandie après le coup de sifflet final a fait des dégâts. Les spectateurs agenais, qui n'avaient déjà pas assisté à un grand match, ont eu droit à un bien triste spectacle après le match. "C'est regrettable de donner cette image du rugby à la télé, déplorait l'ouvreur montois Benat Arrayet à la sortie des vestiaires. Il y a des gestes que je ne comprends pas. Même si Agen n'est pas au mieux, il y a des choses qui n'ont pas lieu d'être. Ce n'est pas ça le rugby."

Le Landais ne parle pas seulement de cette échauffourée d'après-match. Il vise aussi tous les mauvais gestes qui ont émaillé la rencontre. Eric Lamarque, son manager, avait du mal à contenir sa colère : "Quand on se fait agresser de la sorte, c'est difficile de juger l'adversaire sans émettre des critiques acerbes".

Il faut dire que dès les premières minutes de la rencontre, les choses se sont envenimées. De mauvais gestes dans les regroupements en passant par les insultes ou les plaquages à retardement, tout y était. Les Agenais, pointés du doigt par leurs adversaires, plaidaient coupables... à moitié. "Quand tu domines autant, que tu fais tout le jeu, qu'ils relèvent les mêlées et que l'arbitre ne siffle pas, tu dégoupilles, détaille Mathieu Barrau. En plus, nous ne sommes pas dans une période hyper sereine, nous sommes en pleine recherche de confiance alors on s'énerve vite. Il y a de la mauvaise agressivité... Mais le rugby, c'est un combat et quand l'arbitre ne tient pas les deux équipes, ça dégénère. Et puis deux gifles n'ont jamais tué personne."

Narjissi se défend

Les dirigeants des deux bords ne l'entendent pas de cette oreille-là puisque les Agenais ont porté réclamation contre le deuxième ligne montois Jocelino Suta au motif de "violence sur un supporter" alors que leurs homologues landais réfléchissaient à la possibilité de le faire concernant l'envahissement du terrain par les supporters et le geste de Jalil Narjissi. Car c'est peut-être ça l'image la plus marquante de l'après-midi, le crachat du talonneur agenais en direction de son vis-à-vis (et ancien coéquipier à Agen) Romain Lauga à la 80e après que les deux joueurs ont reçu un carton jaune. "Je n'ai pas craché sur lui, j'ai craché tout simplement" , se défendait le capitaine suaviste après le match malgré les images éloquentes de la retransmission télévisée. Quarante minutes après la fin de la rencontre, il semblait toujours aussi remonté : "Ils nous ont trop chambrés, ils ne nous ont pas respectés".

A propos de l'incident, Romain Lauga n'a pas voulu faire de commentaire, se contentant de déclarer que "la vidéo parlera d'elle-même". Cette affaire est en tout cas loin d'être classée. Après un match peu spectaculaire en raison des mauvaises conditions météo, ces incidents ont fini de ternir un bien triste week-end de Pro D2.

Midi Olympique reviendra largement sur ces faits dans son édition à paraître ce lundi.