Wilko, l'éternel retour

Par Rugbyrama
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Une fois encore, Jonny Wilkinson renait de ses cendres. Après un an et demi d'absence, le héros du Mondial 2003 va retrouver le XV de la Rose samedi face à l'Australie. Il sera même titulaire contre les Wallabies. Impressionnés de son retour au premier plan, les Anglais demandent quand même à voir.

15 mars 2008, Twickenham, Tournoi des 6 nations. A quelques minutes de la fin d'une rencontre largement dominée par les Anglais, Jonny Wilkinson entre en jeu à la place de Danny Cipriani, son successeur désigné. Une semaine plus tôt, face à l'Ecosse, celui que les sujets de sa Majesté ont longtemps surnommé "The Perfect 10", avait battu le record de points marqués par Neil Jenkins au niveau international. Mais ce printemps post Coupe du monde semblait davantage signifier l'automne d'une glorieuse carrière pour Wilko, qui n'allait que rarement fouler les terrains les mois suivants.

On le pensait fini. Une fois encore. Mais à 30 ans, Jonny nous rejoue l'éternel retour. La roue a tourné, une fois de plus. Cipriani a été gravement blessé, ses performances s'en sont ressenties et il a été relégué par le sélectionneur Martin Johnson chez les "Saxons", la réserve du XV de la Rose. A l'inverse, Wilkinson, exilé à Toulon, retrouve une seconde jeunesse. "Les gens me demandent si je reviendrai un jour à mon niveau de 2003. La réponse est que je suis meilleur", lâchait cette semaine le joueur, pourtant peu adepte de la forfanterie.

"Je ne me suis jamais senti autant en forme"

A l'évidence, de l'autre côté de la Manche, le départ de Wilkinson à Toulon a été accueilli avec scepticisme, pour ne pas dire de l'incompréhension. Quatre mois plus tard, le héros du Mondial 2003 est sur le point de gagner son pari. Depuis son arrivée en France, il a disputé dix des douze matches de son équipe, ce qui ne lui était plus arrivé depuis six ans. Ses performances avec le RCT ont en tout cas suffi à convaincre Martin Johnson de le rappeler. Mieux, il sera titulaire samedi face à l'Australie. Tout n'est pas encore gagné et les supporteurs de la Rose trembleront à la première charge d'un troisième ligne australien sur leur enfant chéri.

Mëme s'ils sont ravis de le voir revenir au plus haut niveau, les Anglais veulent juger sur la durée. D'autant que Wilkinson n'en est pas à son premier comeback. Un premier retour, début 2007, avait été accompagné de pareille attente. Le bilan en reste mitigé. Après une absence de plus de trois ans, entamée après son drop victorieux de la finale du Mondial 2003, Wilkinson était revenu pour le Tournoi des Six nations en 2007, juste avant la Coupe du monde en France. Si son efficacité face au poteau et son ardeur au plaquage avaient semblé intactes, l'ouvreur avait montré une autorité déficiente dans l'orientation du jeu, à la main comme au pied. Il n'avait pas été en mesure d'empêcher une humiliation retentissante en Irlande ou des phases de poules du Mondial catastrophiques. Plus que sur ses qualités, c'est sur celles du pack que l'Angleterre avait tracé son chemin vers une finale inespérée.

Alors, à quoi faut-il s'attendre cette fois? Le joueur apparait confiant. "Je ne me suis jamais senti autant en forme", jure-t-il. A Toulon, il apparaît s'être réinventé. Son jeu tactique au pied, qui n'a jamais été son point fort, semble avoir bénéficié de son exil français. Toujours ardent au plaquage, il s'engage moins dans le combat qu'il ne pouvait le faire auparavant, comme s'il acceptait désormais de déléguer cette tâche à ses avants. "Je ne rentre plus dans les regroupements que s'il le faut, si je crains une perte de balle." Son mentor et entraîneur personnel David Alred en est convaincu: "le meilleur est à venir". La 71e sélection de Wilko samedi offrira un début de réponse.

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