La deuxième vie du maul

Par Rugbyrama
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Cela n'a échappé à personne et surtout pas aux Bleus qui en ont bien profité face aux Blacks samedi. Le maul ne peut plus être écroulé et c'est un avantage pour les nations du Nord à en croire nos experts, Jean-Michel Gonzalez, Jean-Pierre Elissalde, Eric Béchu, Laurent Travers et Joël Jutge.

. Jean-Michel Gonzalez (Biarritz)

"Le retour de l'ancienne règle, qui interdit aux joueurs d'écrouler les mauls, est une bonne chose pour déstabiliser la défense adverse. Elle permet de concentrer les joueurs et donc de créer des espaces. A mon avis, il y aura beaucoup moins de jeu au pied. Cette règle permettra aux équipes de prendre beaucoup plus d'initiatives, dans le jeu à la main, car les défenses seront moins bien placées sur les largeurs. Lors du test match qui opposait les Français aux Néo-Zélandais, à Dunedin, la nouvelle règle des mauls a été bénéfique aux Tricolores. Les ballons portés sont une arme redoutable que les Bleus affectionnent particulièrement, c'est en quelque sorte une culture dans le rugby français. Tandis que les avants des Blacks et plus généralement les avants de l'hémisphère Sud, même lorsqu'ils passent au sol, ont pour habitude de vite écarter les ballons."

. Jean-Pierre Elissalde (ancien entraîneur de La Rochelle et Bayonne)

"La règle des mauls, c'est un bien si et seulement si les arbitres appliquent la règle à la lettre. Cela permettra aux équipes de pouvoir concrétiser leur domination, par des pénalités ou des essais. Les arbitres devront être très vigilants, il ne faudrait pas que cela devienne une arme fatale. Cela risquerait de devenir un réel somnifère pour les spectateurs. Samedi, les Français ont su l'utiliser à bon escient, avec six points à la clé. Le maul n'a jamais été la tasse de thé des Blacks tandis que les Bleus savaient le faire, et donc leurs bons automatismes sont vite revenus. Le pack tricolore a dominé son homologue, c'est lui qui a gagné le match. Chapeau bas notamment à Barcella, Dusautoire et Picamoles qui ont effectué un très beau travail."

. Laurent Travers (Castres)

"Par rapport a la règle des mauls, ce sera le même cas de figure qu'il y a un an. Les équipes qui ne voudront pas jouer, joueront, et vice-versa. Il y a deux solutions pour la défense, soit de faire tomber l'adversaire dès le départ, soit de pousser dans l'axe. Au niveau de l'arbitrage, il faudra bien redéfinir ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. En ce qui concerne le match de l'équipe de France, les Bleus ont tout simplement été plus convaincants et meilleurs que les All Blacks".

. Eric Béchu (Albi)

"Le maul est un des seuls moyens pour consommer des joueurs dans un petit périmètre. Et comme me disait ma grand-mère, s'ils sont ici c'est qu'ils ne sont pas ailleurs ! Ce qui va donc permettre de regrouper la défense et de générer plus de jeu à la main. Je pense également que le jeu au pied diminuera car il avait fortement augmenté cette année. Il faudra être vigilant, bien rentrer par la porte et de ne pas passé par les côtés. Près de la ligne d'essai, le maul est aussi une belle arme offensive pour marquer. Les Français ont très bien compris son utilité, ils s'en sont remarquablement bien servis, tandis que les Blacks ne l'ont pas utilisé une seule fois, et n'ont pas réussi à consommer la défense des Bleus".

. Joël Jutge (ancien arbitre international)

"Le maul fait partie de notre culture, contrairement aux nations du Sud, qui l'utilisent très peu. Le réintégrer permet de se différencier du rugby à XIII. Le XIII a amené beaucoup de choses au XV, comme l'arbitre vidéo, les micros cravate, le jeu dans les intervalles ou même une certaine forme de jeu au pied. Mais au bout d'un moment, on se demandait si les deux rugbys n'allaient pas fusionner tant ils commençaient à se ressembler. Le retour du maul va permettre de mobiliser plus de joueurs, donc de créer des intervalles et d'ainsi favoriser le jeu. Cette règle va dans le bon sens. D'ailleurs, les Français s'étaient montrés unanimes quant à sa réintroduction quand l'IRB leur a posé la question."

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