Le BO s'est fait très peur

Il y a des choses qui ne trompent pas. Les joueurs biarrots, réunis en rond au centre de la pelouse juste après le coup de sifflet final, savent qu'ils ont remporté une victoire importante. Ils vont ensuite saluer leur public, qui les applaudit à tout rompre dans les tribunes. On pourrait pourtant se dire que battre Glasgow à domicile "seulement" 21 à 14 est mauvais signe, mais les Basques préfèrent voir le verre à moitié plein. Vendredi soir, ils ont tenté et ont joué plus libérés. Ils ont surtout fait preuve d'assez de ressources revenir dans la partie alors qu'ils étaient encore menés 14-9 à la 77e minute de la rencontre.

Car si on voit le verre à moitié vide, on insiste sur la leçon de réalisme infligée par les Ecossais à Aguilera. Alors qu'ils ont passé la quasi-totalité de la première mi-temps dans le camp adverse, les Basques étaient menés 11-3 à la mi-temps. Parks avait passé une pénalité dès la première minute de jeu, récidivé vingt minutes plus tard et Barclay avait inscrit un essai assassin à la 22e, complètement contre le cours du jeu alors que le BO campait chez les Ecossais. Incroyable, tant il a dominé cette rencontre.

Vahafolau libérateur

Car ce sont les Basques qui ont fait le jeu. Ce sont eux qui ont dominé territorialement. Ce sont eux qui ont eu le dessus en mêlée. Bref, ce sont eux qui ont eu la main sur le ballon durant toute la partie. Que s'est-il passé alors ? La faute, encore, à cette pression qui les bride depuis le début de la saison, qui leur fait confondre vitesse et précipitation et qui fait qu'ils n'avaient inscrit que trois essais avant ce match. Les en-avants ont succédé aux coups de pied imprécis face à une défense de Glasgow très efficace, souvent inversée et agressive (voire hors-jeu).

Il fallait en fait attendre la très bonne entrée en jeu du trépident Vahafolau (50e) et le carton jaune du pilier écossais Va'a à la 76e pour que les choses se dérident. Alors que Parks avait ajouté un drop (59e) et Traille deux pénalités (57e et 64e), le Tonguien inscrivait les deux essais des siens (77e et 86e). Le deuxième faisait suite à un contre lui aussi : c'étaient les Ecossais cette fois qui, après un drop raté de Parks, se faisaient prendre à leur propre jeu. Biarritz pouvait respirer mais était quand même passé très près de l'élimination. Et sans le point de bonus, les espoirs d'un quart de finale à Anoeta s'éloignent un peu plus.