Henry se dévoile

Par Rugbyrama
  • NZ Henry
    NZ Henry
Publié le Mis à jour
Partager :

On le présente souvent comme un homme austère qui ne sourit jamais et pourtant, l'entraîneur de la Nouvelle-Zélande Graham Henry a fendu l'armure quand il s'est exprimé une dernière fois avant la finale, vendredi lors de l'annonce de ce qui sera probablement son dernier XV de départ all black.

Ses déclarations ont pris un tour particulièrement émouvant qui nous a éclairés soudain sur ce qu'il a pu endurer depuis le jour de 2004 où la NZRFU l'a engagé pour présider aux destinées des All Blacks: "Je pense à ma mère qui a 95 ans. Il lui tarde que ça finisse car elle trouve que j'ai trop de pression et ma femme la rejoint là dessus. Les proches des entraîneurs, métier où l'on doit endurer des critiques publiques, traversent parfois des moments difficiles, plus que l'entraîneur lui même d'ailleurs. Lui, il fait face, ça fait partie de son travail. Mais ceux qui doivent défendre un fils, un mari, un père ne ressentent pas les choses ainsi..."

Graham Henry est ensuite revenu sur le traumatisme de Cardiff en 2007 : "Mes enfants, deux fils et une fille, étaient arrivés à Cardiff le vendredi soir en espérant assister à la finale et le dimanche matin, c'était déjà fini. Je me souviens que nous étions tout un groupe chez un ami à Cardiff, tous consternés. J'espère que dimanche soir, je vais retrouver tout ce monde dans une ambiance légèrement différente."

Le trophée Webb Ellis, son Graal

En l'écoutant, seul face à une meute de journalistes, on a pris conscience de ce qu'il endure depuis sept ans face à l'opinion publique la plus exigeante du monde en terme de résultat et de style de jeu et l'on s'est souvenu de son émotion au coup de sifflet final de la demie gagnée contre l'Australie, de son regard qui s'est embué dans le box des entraîneurs situés juste derrière la tribune de presse.

Graham Henry appartient à cette race d'entraîneurs qui n'ont jamais été joueurs de haut niveau et qui sont constamment sous la menace de ce reproche. Il ne fut qu'un enseignant en éducation physique et en géographie, devenu proviseur après la mort soudaine de son prédécesseur. Cet homme au visage de vieux pirate a déjà entraîné la province d'Auckland, les Blues, le pays de Galles, les Lions avant de prendre les All Blacks, si dimanche, il conquiert enfin la Coupe William Webb Ellis, nous, Français lui rendront hommage avec nos propres références en en faisant un équivalent du légendaire Guy Roux.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?