Pichot : "On existe"

Que représente cette victoire pour vous ?

A.P : Elle est très importante et pas seulement parce que c'est le match d'ouverture. Aujourd'hui, c'était beaucoup plus qu'une rencontre de rugby. L'Argentine a toujours été mise de côté avec seulement cinq ou six matchs par an. Ce n'est pas moi qui décide si l'Argentine doit intégrer les Tri-Nations ou le Six Nations mais nous en rêvons tous. Alors non, nous ne sommes pas les plus physiques et nous ne sommes jamais favoris mais nous avons la passion et la solidarité. Nous avons aussi beaucoup de fierté et d'envie. Le message aujourd'hui est clair : nous existons et on nous sommes fiers d'être Argentins.

Votre stratégie s'est avérée payante contre la France...

A.P : On a vu que les Français étaient comme pétrifiés avant le coup d'envoi. Nous, on a joué à 100%, sans pression. Par contre, nous avons réussi à laisser la France dans la sienne. De toute façon, on se connaît par coeur avec les Bleus. D'un côté, nous sommes très contents de battre la France mais c'est vrai aussi que, quelque part, elle nous a tout donné. La France a beaucoup fait pour le rugby argentin en faisant venir de nombreux joueurs. C'est pour ça que j'ai un respect énorme pour ce pays. Les joueurs argentins ont pu élever leur niveau de jeu grâce aux structures du rugby français.

Est-ce que vous allez être champions du monde ?

A.P : Champions du monde? T'es fou toi! Cette victoire ne change rien. On peut rêver, j'adore ça d'ailleurs mais la réalité est tout autre. Il faut penser à battre la Géorgie d'abord. D'ailleurs, onous rejouons dans quatre jours et nous sommes les seuls dans ce cas... Après, contre l'Irlande, ça sera une autre histoire. Nous devons changer notre stratégie. Cette victoire contre la France ne signifie pas que tout est déjà joué même si nous sommes vraiment très contents. Et ce n'est qu'un début...