Maso: "Un moment unique"

Quelle est la différence entre jouer à Cardiff ou à Paris?

Jo MASO : Nous aurons à peu près 25000 supporters au stade derrière nous, alors qu'à Paris nous en aurions eu au moins 60000. Si je compte bien, ça fait 35000 de différence. Voilà ce que ça change. C'est la règle, on la connaissait. Nous savions qu'il y avait une possibilité de jouer un quart de finale à Cardiff. Il faut accepter cette situation. Maintenant, nous allons jouer ce match face aux Blacks à armes égales. Nous avons évacué cet aspect des choses. Les joueurs sont des professionnels, ils ne doivent pas se laisser dépasser par ce genre de considérations. Nous sommes prêts, il fait beau, nous allons affronter ce qui se fait de mieux dans le rugby mondial. Que demander de plus?

Quelle sera l'attitude des Bleus lors du haka ?

J.M. : Il y aura toujours beaucoup de respect, parce que ça fait partie de leur culture et la culture d'un pays, ça ne se galvaude pas. Mais ce haka est extrêmement médiatisé aujourd'hui. Comme d'habitude, nous ferons face, avec le respect qu'on doit à ce moment, qui reste très important pour le rugby, et très impressionnant pour ceux qui le découvrent. Les joueurs, eux, pensent souvent à autre chose à ce moment là.

Vous sentez de la nervosité chez les joueurs?

J.M. : Non, franchement non. Nous sommes bien dans la compétition. Chacun est bien conscient de l'importance de l'enjeu, mais si les joueurs sont très motivés et déjà dans leur match, ils sont également sereins.

Le XV de France est-il au top de sa forme sur le plan physique?

J.M. : Oui, sinon ce serait grave. Nous avons quatre matches derrière nous, des entrainements quotidiens. Puis ce groupe vit très, très bien, même dans les moments un peu délicats, comme les annonces d'équipe. Les joueurs sont vraiment très pros. Cette équipe est facile à manager au quotidien.

Que dit-on aux joueurs avant un tel match?

J.M. : Il n'y pas besoin de grand discours avant un rendez-vous de ce genre. Il n'est pas nécessaire de chercher un surcroit de motivation. On joue rarement des rencontres d'une telle importance, qui peuvent vous faire rentrer dans les chemins de la gloire.

Jouer les Blacks, ça reste particulier?

J.M. : C'est un moment unique. Parce que c'est une équipe que tout le monde respecte infiniment, et que tout le monde aime. Maintenant, pendant 80 minutes, ce sera un match de rugby. Un combat. Nous allons nous préparer pour ce combat, mais aussi pour envoyer du jeu, car nous en avons les moyens.