Bruno, l'homme-mêlée

Par Rugbyrama
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Sébastien Bruno n'avait disputé aucune minute durant ce Mondial avant la Géorgie. Et il a prouvé qu'à son sujet, on s'était trompé. Et si, à l'heure d'affronter les Blacks, la puissance du talonneur en mêlée fermée était indispensable au XV de France ?

Il lui "manquait un truc". Il n'en dormait plus. Sébastien Bruno était là sans y être : "J'étais touché. Je ne regardais même plus les matchs du Mondial à la télé. Moi qui étais un fou de rugby, j'avais pratiquement perdu la flamme." Sacrifié sur l'hôtel de la concurrence, placardisé par la résurrection de Szarzewski et la légitimité du capitaine Ibanez, des mecs qu'il estime sans pour autant en être proche ("difficile d'être copain avec un concurrent" ), le talonneur des Sharks de Sale n'avait pas joué une seule minute dans cette Coupe du Monde. Alors quand Bernard Laporte ouvrit la cage à Bruno, la déflagration fut à la hauteur des espérances.

Troisième pilier

Il faut être fort, pour ne pas reculer face à Davit Zirakashvili et Aksventi Giorgadze en mêlée fermée. Il faut être très puissant pour les faire sauter comme des bouchons de champagne dès la première mêlée. Là est sa force. Ici réside tout son crédit. "Bruno, c'est une caisse", clament en choeur Jacques Brunel et Philippe Saint-André. En mêlée, il est le plus fort des trois talonneurs du XV de France. Comme Michel Konieck peut l'être à l'Usap, Bruno, formé dans ce secteur de jeu par Jacques Brunel à la Section paloise, est en équipe de France un troisième pilier. Cette prédisposition à la lutte pourrait-elle lui suffire pour être titularisé face aux All Blacks, l'équipe qui possèderait aujourd'hui la meilleure mêlée du monde ? On en doute. Mais une place sur le banc de touche ne serait pas toutefois usurpée.

Une heure de jeu, avant d'être remplacé par Dimitri Szarzewski. Une heure de gloire. Un dix sur dix dans ses lancers en touche, où il trouva tour à tour Bonnaire (quatre fois), Nyanga (trois fois), Thion (deux fois) et Nallet (une fois). De quoi nous prouver une nouvelle fois que dans ce secteur de jeu également, il est le meilleur des trois talonneurs du XV de France. Un essai en force à la 59e minute, peu avant de laisser sa place. Et le reste ? Des imprécisions, parfois, probablement dues aux soucis de vouloir trop en faire, à la volonté de vouloir se montrer. Il n'avait rien à faire sous ce renvoi de la 60e. Pas plus que dans cette ligne de trois-quarts où il perdit deux fois le ballon en première mi-temps.

Précieux face à Hayman?

Il fut en revanche plus à son aise dans le rôle qu'on lui a confié à Sale et chez les Bleus : l'activité au près des rucks, la guerre de tranchées le pick and go en baïonette. Vous nous rétorquerez alors qu'il n'y avait en face, que les sabouleux du Caucase. Vous nous affirmerez, à juste raison d'ailleurs, que des trois talonneurs du groupe France, Sébastien Bruno est probablement celui qui se déplace le moins. On recevra vos arguments et vous répondra néanmoins que face à la puissance de Carl Hayman, Sébastien Bruno pourrait s'avérer précieux, pour ne pas dire indispensable.

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