Ici l'ombre

Par Rugbyrama
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Une fois n'est pas coutume, les clubs anglais sont à la peine en H Cup. Si Northampton, Gloucester et les London Irish l'ont emporté, les Harlequins et Sale ont commis une entorse à la culture britannique de la gagne tandis que Leicester a concédé le nul contre les Ospreys. Explications.

C'est un peu comme si les aiguilles de Big Ben s'étaient mises à tourner à l'envers. Lors de la première journée de H Cup, les sept équipes anglaises n'ont pas été à la fête. Trois victoires pour autant de défaites et un match nul. Tout juste la moyenne.

Le départ massif des stars pour la France (Sale) et les affaires de tricherie (faux sang aux Harlequins et cocaïne à Bath) ont laissé les Harlequins, Bath et Sale exsangues. Sans ressources et dans l'obligation de repartir à zéro ou presque. Ils se retrouvent condamnés à devoir faire des calculs et choisir leurs matchs.

Le week-end dernier, les Harlequins et Sale ont ainsi commis une entorse à la culture britannique de la gagne, en faisant toutes les deux l'impasse à Cardiff (revers 20 à 6) et Toulouse (défaite 36 à 17) . Plutôt que d'aligner leur stars, elles avaient choisi de donner du temps de jeu à leur jeunes. Les absences au coup d'envoi des internationaux anglais, des Mark Cueto, Andrew Sheridan, Mathew Tait côté Sharks et des Nick Easter, Ugo Monye et Danny Care côté Quins, en disaient long sur leur volonté de vaincre...

Plus le moyen de suivre

En ce qui concerne le club londonien, ce choix était dicté par l'accord du groupe de joueurs d'élite passé avec la Fédération obligeant les clubs anglais à faire souffler leurs internationaux au moins une fois toutes les cinq semaines. Mais pourquoi les Harlequins ont-ils choisi de mettre leurs trois meilleurs joueurs au repos le week-end dernier ? Pourquoi se sont-ils autant battus le mois dernier pour sauver leur peau en H Cup si c'était pour lâcher un match à leur portée face à Cardiff ?

Car avec leur bulldozer Nick Easter en troisième ligne, nul doute que les Harlequins seraient parvenus à concrétiser leurs longues périodes de domination passées à pilonner la ligne d'en-but des Blues. Sans succès. Après l'affaire du faux sang, les Quins se retrouvent pris d'anémie. Avant-dernière équipe du championnat anglais, les Harlequins ont confirmé face à Cardiff leur petite forme du moment.

Pour Sale, adversaire de Toulouse le problème n'était pas le même. Tout aussi en difficulté en Premiership (Sale est actuellement neuvième), l'équipe de la banlieue de Manchester prétextait que son calendrier dément la forçait à devoir ménager ses cadres. Pillé à l'intersaison de ses plus beaux joyaux (Lionel Faure, Sébastien Bruno, Juan Martin Fernandez Lobbe, Sébastien Chabal, Luke MacAlister, Jason White, Rory Lamont), Sale n'a plus les armes nécessaires pour pouvoir lutter et exister à ce niveau. Surtout lorsque le délai entre les deux rencontres est réduit à sa plus simple expression. Cinq jours seulement entre le déplacement à Toulouse dimanche et la réception vendredi soir de Cardiff.

Malgré leur effectif pléthorique (une quarantaine de contrats pros par clubs), les clubs anglais déjà handicapés par le salary cap n'ont plus les moyens de suivre la course à l'armement faisant rage en France. Les résultats s'en ressortent forcément. Même en jouant le jeu à fond et en présentant leur meilleure équipe, Bath (en déplacement en Ulster), Leicester (réception des Ospreys) voire Worcester en Challenge européen face à la classe biberon de Montpellier ne sont pas parvenus à l'emporter. Il y a quelque chose pourrie dans le royaume d'Albion.

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