Lux: "Je garde espoir"

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Le président français de l'ERC, Jean-Pierre Lux espère que les clubs français participeront à la Coupe d'Europe la saison prochaine malgré l'annonce de leur boycott en début de semaine. Il appelle aussi l'International board à s'emparer du différend entr

JEAN-PIERRE LUX, quel sentiment vous anime quarante-huit heures après l'annonce du retrait des clubs français ?

JP-L: Un sentiment de déception et d'incompréhension. C'est une décision démesurée parce qu'elle n'est pas causée par l'ERC. La décision de la Ligue nationale (LNR) est causée par un problème interne aux Anglais, un différend entre les clubs et leur fédération. Le blocage entre les clubs anglais et leur fédération est important. L'ERC n'est pas mise en cause, mais elle subit.

La situation est-elle inextricable ?

JP-L: Il est très difficile de s'ingérer dans leurs affaires. Je ne vois pas vraiment de solution, et je ne me vois pas donner tort à l'une ou l'autre des parties. Quand on est dans une telle situation de blocage, les choses ne peuvent pas bouger sauf si l'un ou l'autre fait des concessions. Il y a un sentiment d'impuissance, chacun reste sur ses positions. La solution passe par un accord en Angleterre et nous ne sommes pas maîtres de ce qui peut se passer.

Quand avez-vous appris existence d'un accord liant les clubs anglais et leur fédération ?

JP-L: En novembre dernier, soit presque un an après les premières discussions concernant la renégociation des accords de Paris. A ce moment-là, la fédération anglaise a dit à ses clubs que de toute façon, ils seraient obligés de jouer la Coupe d'Europe jusqu'en 2009. Nous leur avons alors demandé de séparer la Coupe d'Europe des autres considérations. Le problème aurait ainsi été résolu. Evidemment, aucune partie n'a voulu ! Ce qui est paradoxal, c'est que pour une question de solidarité, les clubs français s'apprêtent à ne pas participer à la Coupe d'Europe alors que les Anglais sont obligés d'y participer !

L'attitude des clubs français n'est-elle pas tout simplement guidée par des considérations financières ?

JP-L: On a laissé dire tellement de choses sur le calendrier difficile de la saison prochaine, année de Coupe du monde, au cours de laquelle il y aurait tant de "doublons". Mais je ne pense pas que la position actuelle change quelque chose dans l'appel d'offres sur les droits de télévision. Ce que je sais, c'est ce que l'on va perdre directement, puisque l'ERC reverse environ 8 millions d'euros à la fédération, qui rétrocède 7,5 millions d'euros à la ligue. Sans compter les autres recettes des clubs en terme de partenariats ou d'abonnements spécifiques pour la Coupe d'Europe. Ou les éventuelles recettes pour les quarts de finale à domicile.

Les clubs français ont semblé également se braquer lorsque l'International board (IRB) a évoqué la possibilité de mettre en place un tournoi international mondial tous les deux ans...

JP-L: J'ai vu Syd Millar (président de l'IRB) il y a deux semaines pour parler des problèmes de l'ERC. Nous avons discuté longuement. Je pense avoir compris que son projet de tournoi mondial est loin d'être abouti et que le but de cet éventuel tournoi, c'est d'augmenter les ressources financières et non d'augmenter le nombre de matches internationaux. Mais c'est un problème qui échappe à l'ERC.

L'IRB peut-elle jouer un rôle pour débloquer la situation de la Coupe d'Europe ?

JP-L: Oui, on peut attendre que l'IRB fasse un signe. Elle a un rôle à jouer. Elle est un peu le garant des compétitions qui existent, surtout si ces compétitions marchent honorablement et que l'un de ses principaux acteurs bloque la situation.

Conservez-vous l'espoir qu'il y ait une Coupe d'Europe la saison prochaine?

JP-L: Je garde toujours espoir et j'espère que cette décision des clubs français n'est pas définitive. Il y a encore le temps et les moyens de trouver une solution, d'autant que je pense que cette décision est dommageable pour l'ensemble du rugby français. Et là, je parle comme acteur du rugby français. Sur le plan sportif, cette compétition est indispensable. Elle a amené une valorisation des joueurs qui ont fait des progrès sur les plans physique et technique. Elle constitue une étape intermédiaire vers le niveau international. Et puis pour les spectateurs et téléspectateurs, c'est dommageable, car elle suscite un gros engouement. Sans parler de nos partenaires, qui pourraient nous manifester un certain manque de confiance lorsque nous reviendrons vers eux.

Sur un plan personnel, demeurez-vous président de l'ERC ?

JP-L: Je suis président jusqu'au 20 mai 2007, date de la finale à Twickenham. Après... Je ne me sens pas responsable d'un état de fait. Et d'ailleurs, les Français n'ont pas créé le problème.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?