Le BO face à ses limites ?

Jusqu'à présent, la Coupe d'Europe était un peu l'arbre qui cachait la forêt. Quand les Biarrots se montraient poussifs en championnat (défaite à Narbonne ou à domicile contre Toulouse par exemple), ils enchaînaient les victoires en H Cup. Au point de terminer premiers toutes poules confondues avant d'aborder ces quarts de finale. Avec six victoires en six matchs, Biarritz impressionnait. Mais dans les statistiques seulement. Parce que le vice-champion d'Europe n'avait pas un seul match référence à se mettre sous la dent, dans une poule facile comparé aux années précédentes. C'était suffisant en tous les cas pour se rassurer un peu. Cinquième du Top 14, Biarritz surfait sur la vague Europe pour éviter la noyade en championnat.

"Une attaque pas maîtrisée"

Mais voilà, la bouée de sauvetage s'est crevée. Les Basques ont plongé. Ils ne seront pas champions d'Europe et n'ont plus que le Brennus pour rêver. Seront-ils capables d'aller au bout, au vu de ce qu'ils ont montré depuis le début de la saison ? Cette année, ils n'ont jamais atteint le niveau nécessaire pour le doublé H Cup-Top 14 qu'ils ambitionnaient en début de saison. Ils peinent à retrouver leur jeu. Patrice Lagisquet lui-même en convient : "Contre Albi la semaine dernière, nous avons vu que nous manquions de vitesse, de timing. Nous courons après ça depuis le début de la saison. Notre défense est en place depuis plusieurs années mais certains éléments en attaque ne sont pas maîtrisés." Pour le technicien basque, il existe une explication : "Certains joueurs ont été blessés pendant un certain temps. Ils n'ont pas encore retrouvé toutes leurs sensations et toute leur efficacité. Ça s'est vu aujourd'hui."

L'an passé, le champion de France avait su trouver les ressources nécessaires pour rebondir après la finale perdue contre le Munster et décrocher un Brennus en matant Toulouse en finale. Cette saison, tout est différent avec ce jeu qu'il ne parvient pas à mettre en place. "Cette défaite va nous remobiliser pour le championnat, assure pourtant Damien Traille. Nous n'avons plus que ça désormais. A nous de rebondir. Et même si nous ne sommes pas très bien en cinquième place, il va falloir évacuer cette défaite et repartir du bon pied." Serge Blanco, lui, s'est dit "sûr que ce groupe sain de corps et d'esprit saura rebondir." Mais l'ancien arrière biarrot n'a pas manqué de souligner qu'une "réflexion collective doit être menée" , lui qui avait déjà participé à des réunions "de crise" après la défaite contre Toulouse en décembre dernier. Biarritz est peut-être en train de se découvrir des limites.