L'antisèche : Toulouse, un sang-froid à toute épreuve

  • Champions Cup - Stade toulousain - Ntamack et Dupont
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  • Champions Cup - Stade toulousain - Romain Ntamack
    Champions Cup - Stade toulousain - Romain Ntamack
Publié le Mis à jour
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CHAMPIONS CUP - Capables de remonter un débours de 10 points en 20 minutes pour accrocher les prolongations, les Toulousains ont fait valoir leur maîtrise à toute épreuve pour sortir vainqueurs au bout d’une séance de tirs au but remarquablement maîtrisée.

Le match : Toulouse aux nerfs d’acier

Une fois de plus, c’est à un grand, très grand match que cette Champions Cup nous a offert d’assister. Un choc entre poids lourds du Vieux Continent, parfaitement dirigés par un arbitre au diapason, qui se sont rendus coup pour coup, jusqu’à flirter en permanence au bord du KO. Sauvage sur la ligen d’avantage, tellurique dans les zones de ruck, le combat s’est propagé aux quatre coins du terrain entre des Toulousains d’allumer le feu dès que la moindre étincelle le leur permettrait, et des irlandais d’étouffer leurs adversaires par des séquences de jeu au près, ou en les enfermant par du jeu au pied de pression dans le dos des ailiers. À ce petit jeu ? Les Munstermen ont mieux entamé et terminé les mi-temps que leurs hôtes (essais de Kendellen à la 8e, Earls à la 38e et Haley à la 42e), laissant le reste du temps l’initiative aux Toulousains, auteurs d’une réalisation un brin chanceuse par Ntamack mais surtout de deux magnifiques essais en première main par Lebel (lire ci-dessous).

De quoi déboucher sur un mal nul finalement logique au bout des 80 minutes, une pénalité de Thomas Ramos à la 76e récompensant la domination de ses avants en mêlée fermée, avant que les deux équipes manquent tour à tout la balle de match sur drop-goal dans les prolongations. C’est ainsi que l’on dut convoquer une séance de tirs au but d’ores et déjà appelée à entrer dans la légende, dont le trio Dupont-Ramos-Ntamack sortit vainqueur pour Toulouse, auteur d’un impeccable sans-faute face aux trois échecs de Healy (2) et Murray. Un sang-froid qui est évidemment la marque des grands champions.

Incroyable scénario !! Toulouse a battu le Munster 4 tirs au but à 2 !!! Le Stade toulousain est en demi-finale de la Champions Cup ! ??? pic.twitter.com/ySkgu5l1sQ

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 7, 2022

Le tournant : Healy, héros malheureux

Comme parler de tournant dans une rencontre si équilibrée qu’il fallut une séance de tirs au but pour désigner un vainqueur ? Toutefois, à l’heure de chercher des raisons à la défaite du Munster, difficile de ne pas mentionner ces terribles échecs de Ben Healy. Ce dernier a en effet manqué la balle de match à deux reprises, en échouant d’un souffle sur une pénalité des 55 mètres à la dernière minute du temps réglementaire, avant de manquer le drop de la victoire dans les dernières minutes des prolongations. Deux échecs qui ont forcément pesé sur le mental de l’arrière remplaçant du Munster, malheureux sur ses deux tentatives lors de la séance de tirs au but. Dommage aussi pour le Munster, dont la domination dans les phases de jeu au sol (19 turnovers remportés contre seulement 5 par les Toulousains) aurait pu mériter meilleur sort, d’un point de vue irlandais...

? Toulouse l'emporte au bout du suspense aux TAB !
? Direction les demi-finales pour le Stade Toulousain ! pic.twitter.com/M49PKotXqQ

— francetvsport (@francetvsport) May 7, 2022

L’action : Ntamack, l’improbable essai

Combien de joueurs au monde peuvent-ils se targuer de transformer une maladresse en coup gagnant ? Pas plus d’une poignée, à l’évidence, dont Romain Ntamack fait incontestablement partie. Toujours bluffant de par sa capacité à absorber et passer outre ses échecs, l’ouvreur du Stade a cette fois réussi cette gageure en une fraction de seconde, récupérant au nez et à la barbe de Michael Haley un ballon qu’il avait relâché à quelques mètres à peine de l’en-but irlandais, avant de s’étirer pour marquer malgré le plaquage de Kendellen. Un improbable exploit qui n’était jamais qu’un prêté pour un rendu, puisque l’ouvreur stadiste n’avait pas réussi à glisser sa jambe sous le ballon, pour empêcher le flanker irlandais de marquer quelques minutes plus tôt…

Champions Cup - Stade toulousain - Romain Ntamack
Champions Cup - Stade toulousain - Romain Ntamack

Le joueur : Lebel, le Munster lui va si bien

On aurait bien sûr pu évoquer ici le match fabuleux de Thomas Ramos, l’abattage dantesque de François Cros ou le flegme toujours aussi bluffant de Romain Ntamack. Mais on préférera une fois n’est pas coutume s’attarder sur le marqueur du jour, tant c’est peu dire que, depuis quelques mois, Mathis Lebel semblait sur la réserve. Certaines mauvaises langues commençant même à avancer que son dernier grand match remontait à plus d’un an, justement face au Munster, lorsque l’ailier du Stade avait enrhumé Hanrahan d’un cadrage-débordement devenu légendaire… Eh bien, il faut croire que l’adversité du Munster a le don d’inspirer l’ailier stadiste. Car si lebel a probablement manqué de finish au moment de conclure le premier mouvement d’ampleur des siens (5e), ce dernier n’a laissé à personne d’autre le soin d’inscrire un doublé récompensant deux magnifiques actions en première main des siens.

Certes, il n’eut pas grand-chose à faire sur le premier, parfaitement servi sur un pas par Thomas Ramos après une splendide redoublée Ntamack-Ahki. Mais sur le second, pardon. Parfaitement servi d’une passe aveugle à son intérieur par Mauvaka sur un peel-off après touche, Lebel s’est fait un plaisir de mystifier Zebo comme il avait déposé Hanrahan l’an dernier, d’un appui pied droit à hurler à la lune. Un exploit qui permit aux siens de recoller au score à moins d’un quart d’heure de la fin du temps réglementaire, et pèse évidemment très lourd dans le décompte final.

? Superbe essai Toulousains, Mauvaka récupère et sert Lebel pour revenir à 3 points du Munster !
▶️ Le DIRECT : https://t.co/dvtkW99KvS pic.twitter.com/PD11EKzC6s

— francetvsport (@francetvsport) May 7, 2022

La question : le coaching de Mola a-t-il tout changé ?

C’est peu dire que le Stade toulousain semblait mal parti, à la 50e minute de la rencontre. En effet, alors que les Stadistes avaient donné l’impression de maîtriser leur première période, ces derniers avaient manqué leur retour aux vestiaires, piégés par Earls juste avant la pause puis par Haley dès la reprise, grâce à deux belles inspirations de Farrell. De quoi céder au doute et à la nervosité, à l’image de ce plaquage à retardement d’Arnold sur Zebo qi lui valut logiquement un carton jaune. Réduits à 14 et menés de 10 points à 20 minutes du terme, comment les Stadistes allaient-ils pouvoir se sortir de ce mauvais pas ? Par leur coaching, parbleu !

C’est ainsi que Ugo Mola choisit à cet instant stratégique de réorganiser sa ligne de trois-quarts en faisant entrer germain pour décaler Antoine Dupont à l’ouverture et Romain Ntamack au centre. Une inspiration qui sonna le réveil des Toulousains, capables de refaire leur retard avant la fin du match. La mêlée des Stadistes, bien emmenée par les… entrants Mauvaka et Baille, achevant le travail jusqu’à ouvrir la route des prolongations. La suite, chacun la connaît...

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