Médard, l'homme de 2011 ?

Maxime Médard pouvait avoir le sourire dans les travées du Stade de France. Il faut dire qu'il revient de loin. Elu homme du match, il est en passe de faire oublier une année 2010 où il a surtout brillé par son absence de la sélection nationale. Appelé une seule fois pour affronter les Fidji à Nantes en ouverture de la tournée d'automne, son avenir chez les Bleus était alors incertain. Titulaire pour le début de ce Tournoi des 6 Nations, le seul joueur du Stade toulousain de la ligne de trois-quarts a été intenable.

Dès la troisième minute, il a libéré son équipe et tout le Stade de France en récupérant un coup de pied à suivre d'Aurélien Rougerie. Un essai qui a permis aux Tricolores d'oublier la pression d'avant match. "C'est toujours un grand plaisir de marquer. Je viens de faire deux retours en équipe de France et j'ai marqué deux fois", s'amuse-t-il à constater après avoir manqué tout le Tournoi des 6 Nations 2010 pour des prestations en club jugées insuffisantes par le staff technique des Bleus. Pour son premier retour face aux Fidji, dans des conditions climatiques catastrophiques, il avait marqué sur une passe au pied de Fabrice Estebanez.

"On crachait sur les trois-quarts"

Maxime Médard a su être décisif mais il a aussi été déterminant dans le bon rendement de la ligne d'attaque tricolore. Et ce n'est pas un hasard qu'il soit impliqué sur l'essai d'Imanol Harinordoquy et sur celui de Damien Traille. "Sur l'essai de pénalité, je ne pouvais malheureusement rien faire", plaisantait Maxime Médard au moment d'évoquer sa prestation. "C'est mon meilleur match en équipe de France, j'ai réussi à me libérer, à faire ce que je fais en club. J'ai tenté et j'ai apporté à l'équipe. J'espère que ça va continuer mais je sais que rien n'est acquis. Mais j'ai confiance en moi. Je pense que c'est le meilleur moment pour montrer mes qualités puisque la Coupe du monde est dans quelques mois."

Auteur de plusieurs percées et de gestes de classe, le meilleur marqueur d'essais du Top 14 a constamment fait avancer les Bleus en créant des déséquilibres dans la défense adverse. Ses accélérations auraient pu être décisives à deux autres reprises en première période mais les défenseurs écossais, pourtant aux abois, l'empêchaient de réaliser le dernier geste parfait. "Cela faisait un petit moment que les avants étaient les seuls à jouer en équipe de France. On crachait sur les trois-quarts mais ce soir, nous avons montré que nous pouvions faire des belles choses." Lui, qui affirmait cette semaine être de nouveau libre et reprendre du plaisir, est en passe de s'imposer comme le "match winner" tant recherché par Marc Lièvremont. Il pourrait devenir le libérateur d'une attaque française amorphe depuis de trop long mois.