Marcoussis, morne plaie

Par Rugbyrama
  • Julien PIERRE - 24.02.2011 - Entrainement Equipe de France
    Julien PIERRE - 24.02.2011 - Entrainement Equipe de France
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Quatre jours après la désillusion italienne, la colère publique de Lièvremont et l'éviction de six joueurs, l'ambiance reste pesante dans le groupe France. La déception reste vive, les rancoeurs présentes et les regrets profonds. Les Bleus sont encore marqués. La journée de ce mardi en témoigne.

N'allez pas croire que les Bleus ont tourné la page. La défaite en Italie samedi et les mots, très durs, prononcés par Marc Lièvremont le lendemain n'ont sûrement pas fini de prêter à conséquence. Tout le laissait à penser ce mardi au CNR. Il y a d'abord eu les excuses prononcées par le sélectionneur tricolore avant même l'annonce du XV de départ. Il "regrette" une seule chose dans son discours du week-end : avoir dit que la carrière internationale de certains était sûrement terminée. "C'était plus que maladroit", a-t-il confessé, sans rien enlever toutefois à sa "honte", à son "incompréhension", à sa "colère" et au "sentiment d'injustice" qui l'habite après avoir décidé, non sans hésitations, de l'éviction de six joueurs.

"J'en veux encore à ceux qui restent", a d'ailleurs assuré Lièvremont, qui était inhabituellement absent lors de la séance collective du matin. Avants et arrières ont travaillé séparément, guidés respectivement par Didier Retière et Emile Ntamack. Le sélectionneur avait semble-t-il choisi d'effectuer un travail vidéo à ce moment-là... Son absence n'est pas passée inaperçue et pose question, forcément, dans le climat excessivement pesant qui pèse actuellement sur l'équipe de France. Mines fermées, particulièrement concentrés et appliqués, les joueurs ont répété leurs gammes (les bases a-t-on envie de dire) avant de se présenter à la presse.

Les sourires des joueurs rappelés

Cernés par une nuée de journalistes, ils ont réagi pour la première fois aux propos de leur entraîneur. Et tous ont tenu le même discours, à l'image de Vincent Clerc. "On le méritait, a reconnu l'ailier toulousain. Et si Marc nous en veut, on s'en veut nous aussi. C'est quand même nous qui nous sommes mis dans cette situation." "La confiance n'est pas rompue, a de son côté assuré Morgan Parra, avant de concéder du bout des lèvres que "tout n'est pas rose en ce moment. Nous avons besoin de nous resserrer, de retisser les liens entre nous. Même si le groupe reste conscient de ce qui s'est passé, il faut essayer de recréer une certaine ambiance, de refaire les petites conneries qu'on se faisait entre nous. Bref, de retrouver un peu de bonne humeur."

La bonne humeur n'était clairement pas revenue mardi. C'est un peu tôt, semble-t-il, après une explication "violente et agitée" dimanche. Rien n'en filtrera, les joueurs l'ont bien fait comprendre. "Marc a raison, c'était agité, mais c'était juste aussi, a précisé Parra. Il était essentiel de se dire les choses mais ça restera entre lui et nous." Devant les micros, tout le monde fait front, au moins devant la micros, et serre les dents. Comme le notait l'entraîneur du Stade toulousain Guy Novès lundi, "aucun joueur ne dira ce qu'il pense réellement. Ils ont tous envie d'aller à la Coupe du monde".

Ce mardi à Marcoussis, il n'y avait bien que les six joueurs rappelés ce week-end qui souriaient, témoins gênés mais paradoxalement bénéficiaires de la catastrophe. Non, la page n'est pas tournée. "Elle ne se tournera jamais, témoigne Vincent Clerc. Il restera toujours une vilaine cicatrice". Qui risque de mettre beaucoup de temps à guérir. Le problème, c'est que la Coupe du monde débute dans six mois seulement.

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