Le grand huit gallois

On ne peut pas faire tomber un champion d"Europe en jouant vingt minutes en infériorité numérique. Cela relève de la gageure. Peut-être même de l"inconscience… Les Anglais, qui ont payé très cher leur indiscipline ce samedi, pourraient en témoigner. Malgré leurs intentions, leur bonne défense, leur engagement sans faille et leur domination en deuxième période, ils ont concédé trop de pénalités et rendu trop de ballons pour venir à bout des diables rouges. Ces dernier, lancés sur un train d"enfer, ont signé leur huitième victoire consécutive dans le Tournoi. Et prouvé que leur statut de favori n"est pas usurpé.

Les hommes de Warren Gatland ont souffert pourtant. Malgré une nette domination en première mi-temps, ils peinaient à concrétiser. Les bottes de Jones et Halfpenny leur permettaient de mener logiquement 9-0 après vingt minutes de jeu mais ils manquaient de réalisme. Au contraire de leurs adversaires qui, sur l'une de leurs premières attaques construites, inscrivaient un essai par le surpuissant ailier des Wasps Sackey (24e). Ils jouaient pourtant à 14 après le carton jaune reçu par Tindall (16e).Grâce à un drop opportuniste de Goode (30e), les Anglais n'étaient menés que d'un point à la mi-temps.

Maîtrise galloise

Mais l'ouvreur briviste avait inscrit là ses derniers points. Juste après la reprise, il écopait d'un carton jaune pour anti-jeu (41e). Cette fois, le XV de la Rose payait cash son infériorité numérique, par une pénalité de Jones et un superbe essai de Halfpenny (44e). A ce moment du match, les Gallois menaient 17-8. Pas suffisant pour décourager des Anglais qui mettaient peu à peu la main sur le ballon et se voyaient récompensés par un deuxième essai, marqué par Armitage (57e). Ils totalisaient 57% de possession de balle en deuxième période (60e) et semblaient en mesure de réaliser l'exploit.

Pourtant, leur indiscipline venait une nouvelle fois mettre un terme à leurs espoirs. A huit de minutes de la fin du match, Croft offrait une pénalité à Jones qui n'en demandait pas tant et mettait les siens à l'abri d'un essai transformé. 23-15, score final. Les Anglais pouvaient nourrir quelques regrets. Il faut avouer que les Gallois, même moins étincelants, restent brillants. Les Bleus savent ce qu'ils ont à faire s'ils ne veulent pas en prendre plein les yeux le 27 février prochain au Stade de France.