Elissalde sacrifié

Première liste, premiers déçus, premières émotions mais surtout premières surprises. C'est d'ailleurs une marque de fabrique de Marc Lièvremont et de son staff. L'annonce de la sélection pour affronter l'Irlande le 7 février, puis l'Ecosse sept jours plus tard, a donc été du même accabit avec une liste où ne figure pas Jean-Baptiste Elissalde. Le demi de mêlée toulousain (31 ans, 35 sélections) est prié de rester chez lui pour donner du temps de jeu au Berjallien Morgan Parra (4 sélections) et au Castrais Sébatien Tillous-Borde (4 sélections).

Un choix qui n'est pas forcément dicté par la logique des performances sportives du moment selon le propre aveu du sélectionneur : "Nous connaissons le talent de Jean-Baptiste et de son impact sur le groupe mais nous voulons donner du temps de jeu et de l'expérience à des jeunes. Ils ont besoin de s'aguerrir car il ne doit rester que 25 matchs avant la Coupe du monde 2011." Elissalde aura certainement du mal à accepter cette explication. Les supporters français, eux, peuvent aussi s'inquiéter de l'intérêt du sélectionneur pour ce Tournoi des 6 Nations. Compétition dont la magie a porté plusieurs générations à travers des décennies et qui est aujourd'hui devenue un laboratoire pour des Français obnibulés par le trophée Webb-Ellis. Un état d'esprit qui doit ravir les nations celtes qui savent encore mesurer l'aura d'un grand Chelem.

L'indispensable Harinordoquy

Ce nouvel essai au poste de demi de mêlée permet de mesurer le peu de certitudes des entraîneurs tricolores au niveau des lignes arrières. Alexis Palisson, qui a participé à tous les matchs de novembre, est contraint de s'effacer "en raison de son manque d'expérience (sic) et du retour en forme de certains joueurs notamment celui de Clément Poitrenaud." L'absence de Damien Traille, non retenu pour le stage, était plus prévisible malgré deux apparitions au mois de novembre. Enfin, Marc Lièvremont n'a pas voulu relancer David Skrela qui ne reprendra la compétition que ce week-end avec Toulouse.

En revanche, il faut noter une certaine stabilité au niveau des avants. La présence d'Imanol Harinoroquy est moins suprenante même s'il n'a pas participé au stage de cette semaine en raison de son retour tardif à la compétition. Effectivement, le troisième ligne biarrot (qui peut évoluer en numéro huit ou flanker) est un élément indispensable aux yeux du sélectionneur : "Il vient de jouer 50 minutes avec le BO et sa prestation a été convaincante " . Lièvremont a jugé que c'était suffisant pour rappeler celui qui a participé à l'intégralité des trois tests du mois de novembre. Damien Chouly et Julien Bonnaire devront donc patienter.

De la patience il en faudra aussi à Rougerie, Clerc, Mermoz, Guirado, Servat, Traille, Skrela, Thion, Jacquet... Tous ont été cités par le sélectionneur qui n'a pas écarté leur éventuel retour dans le groupe dans les prochaines semaines. Encore des essais en perspective. En revanche, aucun commentaire sur les objectifs en terme de résultats sportifs.

Les 23 pour l'Irlande :

Arrières.- Médard, Poitrenaud, Heymans, Malzieu, Jauzion, Baby, Fritz (ou Skrela, ou Mermoz), Beauxis, Parra, Tillous-Borde.

Avants.- Dusautoir, Picamoles, Ouedraogo, Harinordoquy, Nallet (cap.), Chabal, Millo-Chluski, Barcella, Faure, Lecouls, Mas, Szarzewski, Kayser.