Baby: "Je n'ai pris aucun plaisir"

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Sevré de ballons comme tous les trois quarts tricolores, Benoit Baby ne se satisfait pas de la prestation du XV de France devant l'Ecosse, samedi, malgré la victoire (22-13). Le centre clermontois avoue n'avoir pris aucun plaisir dans ce match où les Bleu

Comment expliquez-vous cette prestation? Du stress? De la pression comme l'a dit Marc Lièvremont?

Benoit Baby: Oui, on voulait gagner. On est en France et on se doit de ne pas y perdre. On a été fébriles lors des dix premières minutes, peut-être que cela a influencé la suite du match. On a quand même été suffisamment forts pour remporter la rencontre. On va s'appuyer là dessus pour valider le travail qui est effectué depuis quinze jours.

Vous devez quand même ressentir une certaine frustration. Dans le jeu notamment...

B.B: Bien sûr, on a travaillé dur et on s'est préparé toute la semaine pour envoyer du jeu et être plus performants que la semaine précédente. Malheureusement, on a eu très peu de ballons. Sur le peu qu'on ait eu, on n'a pas réussi à se faire des passes. C'est très frustrant. Les Ecossais ont eu 80% des ballons. Défendre, ça va un moment...

Est-ce que ça vient plutôt de vous ou de la défense des Ecossais?

B.B: Ils défendent haut, comme tous les Britanniques. Mais bon, on n'a pas réussi à se faire de passes et on n'avait pas le bon timing pour les déstabiliser. On a tombé des ballons et ils ont eu des temps de jeu à exploiter jusqu'à nous faire craquer sur les essais.

Comment expliquer ce problème de timing? Des sorties de ballon trop lentes?

B.B: Vendredi, on n'a pas pu faire une bonne mise en place en raison de la neige au Stade de France. Les réglages se font toujours en fin de semaine et on n'a pas pu les travailler correctement. Ça s'est ressenti sur le match. On voulait gagner, c'est fait. Mais de cette manière, c'est frustrant.

On a l'impression que les Ecossais vous avaient bien étudiés. Ils vous attendaient pas mal sur la largeur...

B.B: Ils ont du voir qu'on avait produit du jeu en Irlande. On aurait peut-être dû plus resserrer, écarter au pied. C'est difficile à dire. Est-ce qu'on a joué trop latéral? Je ne sais pas. Moi, j'ai l'impression qu'on ne s'est pas fait de passes. C'est frustrant d'avoir travaillé comme on l'a fait en opposition avec les moins de 20 ans à Marcoussis et de ne pas pouvoir le reproduire.

Est-ce que vous ne manquez pas de puissance pour franchir?

B.B: On a quand même Yannick Jauzion qui est l'un des meilleurs centres au monde ainsi que des ailiers et des arrières qui sont capables de tout. Un ouvreur en la personne de Lionel Beauxis qui peut devenir l'un des tous meilleurs. Donc, non, je ne pense pas. Il manque plutôt de la confiance, pas de la puissance.

C'est ce manque de confiance qui vous a empêché de jouer comme vous le souhaitiez?

B.B: On jouait devant notre public et on ne voulait pas être ridicules. On voulait gagner cette rencontre. Certes, on a été ridicules par le jeu mais on l'a emporté. On a peut-être eu envie de trop bien faire.

Que manque-t-il alors? De la cohérence, du collectif?

B.B: Non, ça, on l'a. C'est juste de la confiance. On pratique un beau jeu en Irlande et on perd. On s'est dit qu'il fallait peut-être en faire moins pour gagner cette fois. Mais là, on n'en a pas fait du tout. Il faut aussi qu'on donne du plaisir aux spectateurs et que l'on en prenne nous. Je ne sais pas comment les autres l'ont ressenti mais moi je n'ai pas pris de plaisir à gagner ce match.

N'avez-vous pas trop privilégié le sens de jeu au lieu d'inverser?

B.B: C'était la consigne des coachs. On l'a peut-être trop respectée. Parfois, il faut prendre le jeu à son compte, regarder ce qui se passe en face plutôt que de jouer comme c'était prévu. Ce sont des détails qui vont se régler petit à petit. De toute façon, on ne peut que monter en puissance. On n'a pas fait un grand match.

Vous êtes sorti à l'heure de jeu? Vous savez pourquoi?

B.B: Non, c'est peut-être pour faire tourner. Je ne sais pas si je suis passé au travers. Personne n'a été exceptionnel.

Sur le papier, on peut dire que la France est outsider pour la réception du pays de Galles...

B.B: En général, en France, plus on est dans la peau de l'outsider, plus on est bon. Peut-être que ça nous aidera à faire un meilleur match. On s'attend quoi qu'il arrive à un grand combat. Les Gallois sont les favoris du Tournoi. Ce sera dur et compliqué.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?