Diarra: "Je pense à mes parents"

Quel sentiment vous habite après l'annonce de votre sélection?

Ibrahim Diarra: Ça me fait plaisir, évidemment. Je ne me rends pas trop compte de ce qui m'arrive. Tous mes amis m'ont appelé, ça fait chaud au coeur. C'est une récompense magnifique pour moi, pour Montauban, pour tout le travail que j'ai pu fournir, pour tout le travail réalisé par le club... Ça fait... Ça fait (silence)... je n'arrive pas à trouver mes mots !

Y avez-vous songé ?

I.D.: Je n'y croyais pas vraiment jusqu'à ce que lundi, je voie mon nom dans la liste dressée par Midi olympique... En la lisant, je me disais "il y a du monde, quand même !" (rires) Mais c'est à ce moment que je me suis dit que c'était possible.

Comment l'avez-vous appris?

I. D.: C'est mon agent qui, le premier, m'a laissé un message. Puis Laurent Travers m'a prévenu. Et ensuite, tous mes amis m'ont félicité...

A qui avez-vous pensé à ce moment précis?

I.D.: Ma première pensée ? Naturellement, elle est allée à mon père et à ma mère. Ce sont eux qui m'ont laissé partir à Montauban, eux qui m'ont laissé faire ce que je voulais, bien qu'ils avaient très peur de ce que je pouvais devenir en choisissant le rugby. Aujourd'hui, je les remercie. J'ai aussi pensé à mes frères qui m'ont attiré au rugby à l'âge de 16 ans, à Viry-Châtillon, alors que je jouais au foot malgré mes deux pieds gauches...

Comment appréhendez-vous cette sélection?

I. D.: J'ai toujours joué pour mon plaisir, je ne vais pas changer. Si Marc Lièvremont, Emile Ntamack et Didier Retière m'ont convoqué, c'est qu'ils ont confiance quant à mon potentiel. A moi de tout faire pour leur rendre cette confiance qu'ils m'ont accordée en me sélectionnant.

Avez-vous vu la défaite des Bleus face aux Anglais?

I. D.: Non, je n'ai pas regardé le dernier France-Angleterre. J'étais dans le bus, avec mes coéquipiers de Montauban, qui rentrions de Clermont.

Vous avez-donc rendez vous dimanche au bar de l'Arrivée à Orly...

I. D.: Le bar de l'arrivée à Orly, Marcoussis... Pour l'instant, je n'y pense pas trop. C'est quand j'y serai que cela me fera probablement bizarre. Rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux joueurs. Cela ne sera que du bonheur ! Pour moi qui n'ai jamais connu aucune convocation chez les jeunes, qui suis "puceau" en terme de sélection (rires)... C'est énorme !