Pro D2 – Pierre Caillet (Béziers) : "Stratégiquement, j’avais dans la tête ce que Montauban pouvait faire"

Par Loïc Bessière
  • Tim Nanai-Williams et Béziers se sont imposés à Montauban.
    Tim Nanai-Williams et Béziers se sont imposés à Montauban. Midi Olympique - Stéphanie Biscaye
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À Montauban, les Biterrois ont peut-être été moins flamboyants, moins offensifs que sur certaines rencontres, faisant preuve d'un pragmatisme et d'un réalisme qu'on ne leur connaissait peu. Ce flegme a fait plaisir à l'entraîneur de l'ASBH Pierre Caillet après la rencontre, satisfait d'avoir vu les éléments travaillés à l'entraînement payer avec ce succès 34-37.

Lors du match aller, votre équipe avait réalisé un festival offensif. Malgré 37 points au tableau d'affichage, cela a moins été le cas ce soir. Aviez-vous une stratégie différente ?

On a abordé un peu différemment ce match. C’était la reprise, on a un effectif réduit ces dernières semaines avec les blessés. On ne va pas se mentir, on a des joueurs fatigués. Stratégiquement, nous avons fait ce que nous voulions faire. Contrairement à ce que nous faisons à domicile, nous ne voulions pas aller en touche. Nous sommes à l’extérieur, il y a le contexte dont je vous ai parlé, donc, pour garder de la fraîcheur, nous voulions prendre les points quand on nous le permettait. En face, c’est une équipe qui est plutôt solide dans les premières mi-temps, donc on voulait marquer rapidement pour les faire douter et ça a été fait, donc une partie du travail avait été effectuée à la pause.

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En deuxième mi-temps, on score vite, donc cela leur met un petit doute dans la tête. Après, Montauban a eu une très belle réaction, ils sont allés chercher tous les essais qu’ils ont marqués. Nous avons été opportunistes. Et, surtout, on a bien bossé car certaines montées ont été faites car nous savions qu’ils faisaient beaucoup de passes sautées et qu'avec des défenses fortes, nous pourrions aller chercher des interceptions. Cela s’englobe avec toute la confiance que l’on a actuellement.

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On a l’habitude de jouer contre cette équipe de Montauban. Stratégiquement, j’avais dans la tête ce qu’ils pouvaient faire. Ça fait trois ans qu’ils jouent contre nous et ils essayent de partir dans le fermé. C’est de la logique et de l’anticipation et après t’as raison ou tu as tort. Ce soir ça a marché car on a été réaliste.

Lors de la phase aller, plusieurs équipes, comme Montauban, ont pris 40 points en venant à Raoul-Barrière. Comment abordez-vous le fait de vous déplacer chez des équipes revanchardes ?

C'est un challenge de plus, forcément. On sait qu’avant nous n’étions pas attendus à cette position, aujourd’hui si. Gagner quand on est attendu, ce sont des nouveaux challenges pour nous. Il n’y a pas de craintes. Tu donnes tout et tu vois à la fin, c’est comme ça que je vois les choses.

Plusieurs fois dans cette rencontre vous avez pris de l'avance au score avant de vous faire rattraper par l'USM. Vous avez dû trembler lors de cette dernière possession montalbanaise...

Forcément. Et, quand nous menions de sept points, si nous n'avions pas tenté pas cette pénalité, à la sortie, nous pouvions perdre… Là, si tu penses à ce qu’il peut se passer après en prenant cette pénalité, c’est que tu doutes un peu. Ce match, c’était un chassé-croisé, c’était long, j’ai eu l’impression que ça a duré quatre heures… Il n’y avait pas beaucoup de rythme, c’était haché, il y a eu des blessures, etc. Il y avait pas mal de déchets. Il n’y avait pas l’intensité que l’on voulait mettre mais nous sommes tombés sur une belle équipe de Montauban, avec une bonne défense. Je retiens que l’on a été capable de scorer mais qu'on a pris des points ensuite et au rugby, ce n’est pas terrible ! Je n’ai pas senti de la décontraction car ce n’est pas le genre des joueurs, mais il faut que l’on règle ça.

En revanche, vous avez dû apprécier votre réussite en touche alors que Yanis Boulassel jouait son premier match avec l'ASBH et que José Luiz Gonzalez, blessé, n'avait plus joué depuis septembre...

C’est un secteur que l’on a travaillé. Cette équipe de Montauban qui nous a marqué un essai sur un beau ballon porté. On n’a pas l’habitude d’en prendre ça m’a un peu énervé. Nous avons un effectif réduit, et à ce poste aussi. José Luis Gonzalez s’est blessé en début de saison, Yvann Lalevée s’est blessé au tendon d’Achille lors du dernier match et Wilmar Arnoldi reviendra la semaine prochaine. Contre Agen, c’est un pilier, Francisco Fernandes qui s’y est collé. Il a lancé en cloche, c’était bizarre. Cette semaine, on a bossé avec beaucoup de clarté et de précision pour ne pas fatiguer les joueurs, mais suffisamment pour que les mecs connaissent par cœur les touches.

Yanis, c’est un jeune joueur que l’on regardait depuis un moment, il rejoint notre centre de formation. D’ailleurs, c’est une grande, grande satisfaction que notre centre de formation soit désigné comme le meilleur de la division. Les jeunes viennent avec beaucoup de fraîcheur et, comme je leur dis, pour eux il y a zéro raté ! Ils sortiront meilleurs quoi qu’il arrive

Deux joueurs touchés

Charly Malié, Pierrick Gunther, Nicolas Plazy, Watisoni Votu... Plusieurs habitués des feuilles de match biterroises sont actuellement à l'infirmerie. Si pour les joueurs nommés, ainsi que Wilmar Arnoldi, et dans une moindre mesure Paul Reau et Pierre Courtaud, les retours sont proches, deux joueurs sont sortis touchés à Sapiac. Raffaele Costa Storti a quitté la pelouse en grimaçant dès la 23e minute. Le joueur a pris un coup. À chaud, le Portugais, comme son entraîneur, espérait que cela ne soit rien de grave pour postuler lors de l'importante réception de Mont-de-Marsan. Cela ne sera pas le cas de Youssef Amrouni. Pierre Caillet n'a pas caché que le pilier gauche s'est fracturé la mâchoire. Un coup dur pour les Rouge et Bleu, déjà privé de Giorgi Akhaladze actuellement avec la sélection de Géorgie.

Au gré des blessés et de vos choix tactiques, beaucoup de joueurs différents ont joué ces dernières semaines, avec très souvent le même résultat : la victoire au bout. Les très bons résultats de votre équipe entraînent-ils une émulation dans l'effectif ?

On a un effectif homogène avec des jeunes joueurs, des plus vieux et des mecs entre les deux. On essaye de faire en sorte que tout le monde ait un statut. Chacun se bat pour donner ce qu'il peut à l’équipe et c’est ça qui est important. Contre Montauban, certains mecs alignés n’avaient pas beaucoup joué cette saison. Le seul message que je leur ai transmis c’était : "Tu as des qualités mais il y a de la concurrence. Aujourd’hui, on veut voir tes qualités." J’ai été très content que Paul Alquier marque cet essai alors qu’il jouait son premier match de la saison. Cela récompense cet état d’esprit du groupe et notre centre de formation.

Le match est terminé mais depuis la salle de presse, nous entendons encore les supporters de votre équipe, qui continuent à faire du bruit. La saison dernière, ils étaient beaucoup moins nombreux à être venus à Sapiac. Comment vivez-vous, ces dernières semaines, leur déplacement en nombre loin de l'Hérault ?

Ça fait plaisir. Béziers, comme Montauban, a des supporters passionnés, mais qui attendent des résultats. Il faut aller les chercher. Quand on n’a pas de résultats, qu’on ne joue pas bien ils râlent, ne viennent pas, et c’est compréhensible. Ces supporters à Béziers ont toujours été là au bon moment et c’est génial de les retrouver aussi nombreux !

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