XV de France - Jean-Marc Lhermet (FFR) : "Au centre de la convention, il doit toujours y avoir l’intérêt des joueurs"

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Au cœur des négociations entre le FFR et la LNR sur la mise à disposition des joueurs internationaux, le vice-président de la "Fédé" en charge des équipes de France revient sur l’accord trouvé. Il en appelle à plus d’échanges entre toutes les parties, pour les échéances futures.

L’avenant à la convention a été officiellement validé ce mardi, du côté de la FFR. Êtes-vous satisfait ?

Il fallait la double validation, celle de la LNR et celle de la FFR au travers de leur comité directeur respectif. Celui de la Fédération s’est réuni mardi soir avec pour ordre du jour la validation de ce nouvel avenant. Ce qui n’a posé aucun problème. C’est effectivement une satisfaction.

Comment se sont déroulées les négociations ?

Lors de notre premier rendez-vous, le 13 décembre à Marcoussis, nous avons beaucoup échangé sur la convention en cours et le bilan de la première période écoulée. Avec Fabien (Galthié) et quelques membres du staff, nous avons ensuite souhaité évoquer le nouveau cycle, proposer un nouveau projet avec des demandes un peu particulières. Déjà, on partait sur un groupe de joueurs restreints.

La convention entre la FFR et la LNR pour la mise à disposition des internationaux, a été validée par les deux instances du rugby français. 34 joueurs seront sélectionnés par Fabien Galthié, au lieu de 42 auparavant.https://t.co/bqSIlqqfvD

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) January 9, 2024

Ce passage à 34 joueurs, à l’encontre de la méthode des « entraînements à 42 » souvent vantée, c’est donc Fabien Galthié qui l’a souhaité ?

C’est effectivement nous qui l’avons proposé. En contrepartie, nous souhaitions plus de flexibilité sur la période du prochain Tournoi des 6 nations. C’est dû à ce calendrier un peu particulier, avec deux matchs le dimanche et un autre le vendredi.

En quoi cela impacte la gestion des joueurs ?

Dans la méthode de Fabien, il y a un entraînement qui tient une part importante, c’est celui à haute intensité. Pour les matchs programmés le dimanche, cet entraînement se trouvait positionné le jeudi, donc en dehors de la fenêtre prévue par la convention. Nous avons proposé un élargissement de la fenêtre sur ces deux semaines, jusqu’au jeudi, ce qui n’a pas reçu un écho favorable auprès des clubs. Tout cela a fait l’objet de discussions, certaines longues. Et nous avons finalement trouvé des solutions.

Quels autres points ont été sujets à débat ?

Les points le plus compliqués concernaient la sollicitation supérieure de certains joueurs, à certaines périodes. Des clubs ont beaucoup servi le XV de France ces derniers mois, ces dernières années et ils veulent désormais plus de confort pour travailler et rattraper un certain retard pris. On peut le comprendre. C’est pour cela qu’il faut discuter et s’écouter.

L’autre changement important, c’est l’ajout d’un match supplémentaire lors de la tournée d’été...

Nous avons mis sur la table la notion de tournée à 42 joueurs, en juillet, avec effectivement un match supplémentaire pour augmenter l’expérience collective. Les clubs l’ont bien compris et bien accepté parce qu’on leur a vite expliqué que cela concernerait des joueurs moins sollicités pendant la saison. Avec cette tournée, il y a la volonté de faire émerger des potentiels, ou de relancer des joueurs sortis des radars et de leur donner une nouvelle chance.

Manager du plus gros pourvoyeur d'internationaux au XV de France, Mola constate que les joueurs sont pris entre deux eaux et révèle que plusieurs choses le gênent. https://t.co/e3fPMPj8kf

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 26, 2023

Pendant les négociations, il y a eu une prise de parole offensive d’Ugo Mola, manager du club (le Stade toulousain) qui fournit le plus grand nombre de joueurs au XV de France. L’avez-vous compris ?

Je comprends que les clubs sont dans une saison particulière, notamment ceux qui ont fourni beaucoup d’internationaux pendant la Coupe du monde. Leur début de saison n’a pas été facile à gérer et je comprends qu’ils soient sur un positionnement plus ferme, qu’ils expriment le besoin d’avoir leurs joueurs plus souvent, notamment cette saison. Au centre de la convention, il doit toujours y avoir l’intérêt des joueurs. Nous avons toujours voulu aborder cette convention dans le sens du joueur et de sa santé, sans trop pénaliser le club ni l’équipe de France. C’est ici que le point d’équilibre est parfois difficile à trouver. Je comprends le positionnement des managers qui veulent défendre leur club et malgré quelques tensions, j’ai trouvé nos discussions intelligentes. Chacun a défendu ses intérêts tout en écoutant l’autre.

In fine, cette convention était-elle pleinement satisfaisante pour vous, où est-ce une convention de compromis ?

Nous avons négocié un avenant qui ne porte que sur les six prochains mois. Il faudra bientôt se remettre autour de la table et discuter à nouveau. En l'état, nous sommes satisfaits de ce qui a été négocié.

Pas de compromis, donc ?

Si on nous laissait pleinement le choix, nous travaillerions sûrement différemment, avec des joueurs plus souvent avec nous. Mais nous sommes pleinement conscients du modèle du rugby français qui repose sur deux jambes : les clubs et l’équipe de France. La réussite des deux est importante. Il faut donc trouver des compromis, effectivement, pour que chacun y trouve son compte. Cela ne passe que par l’échange et la discussion. D’ailleurs, je trouve qu’on pourrait le faire plus souvent qu’on ne le fait actuellement, ne pas attendre une négociation formelle pour se mettre autour de la table. Il pourrait y avoir des points d'échanges plus réguliers et plus informels, avec un plus grand partage des compétences au service des joueurs.

C’est-à-dire ?

Dans des domaines spécifiques comme la data, le médical ou la préparation physique, il pourrait y avoir une collaboration plus importante. La finalité, c’est le confort de nos joueurs, qu’ils puissent évoluer de façon beaucoup plus naturelle et transparente d’un environnement vers l’autre, entre le club et l’équipe de France. Je le répète : le joueur doit être au centre de tout. C’est ce qu’on a essayé de faire avec cet avenant à la convention et c’est ce qu’on essaiera de faire encore, à l’avenir.

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Les commentaires (1)
Clide64 Il y a 3 mois Le 11/01/2024 à 23:34

Il y'a du boulot chez les jeunes . Gestion des jeunes des espoirs. Des hors d'âge, ceux qui s'entraînent et ne jouent jamais Quel'gachis Quzl niveau très moyen et faible de management . Là il y a du boulote Monsieur Lhermet.