Champions Cup - Reece Hodge (Bayonne) : "Tout le monde m’a dit beaucoup de bien de Bayonne"

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Reece Hodge (29 ans, 63 sélections) rêvait de participer à la Coupe du monde en France avec l’Australie, mais Eddie Jones en a décidé autrement, et avec cette non-sélection, c’est début septembre que le trois-quarts centre polyvalent a posé ses valises du côté de Jean Dauger. Un mois plus tard, le Wallaby nous a accordé une longue interview. Sous la pluie basque, il a expliqué ce qui l’avait poussé à rejoindre le projet ciel et blanc, est revenu sur sa déception liée à la non-participation au mondial et s’est penché sur le défi qui l’attend à l’Aviron, avec qui il fera ses grands débuts, vendredi, lors de la réception de Glasgow.

Pouvez-vous nous raconter comment s’est passée votre arrivée à Bayonne ?
J'ai joué dans le Super Rugby en Australie pendant huit ans et mon objectif était de participer à cette Coupe du monde. Après ça, je voulais évoluer dans une nouvelle compétition, me mettre au défi dans un nouvel environnement et essayer de parler une nouvelle langue. Le Top 14 est une des meilleures compétitions au monde à l'heure actuelle, avec de nombreux joueurs de classe mondiale. J’ai appris un tout petit peu le français à l'école et j'ai toujours pensé que j'aimerais vivre en France, tout en évoluant en Top 14. J'étais donc ouvert à un certain nombre de clubs ici, mais j'ai été très impressionné par la présentation de l’Aviron qui m’a été faite par Grégory Patat et Gerard Fraser, et par les ambitions de Bayonne. C'est ce qui m’a motivé.

Que connaissiez-vous de Bayonne avant de venir ?
Pas grand-chose. J'ai 3 ou 4 amis qui ont joué ici avant. Ils m’ont dit que c'était une superbe ville, avec du beau temps la plupart de l'année, à part entre décembre et janvier (sourire). Ils m’ont aussi dit qu’il y avait vraiment de bons supporters et une bonne ambiance au stade. Tout le monde m’a dit beaucoup de bien de Bayonne et m’en a parlé en des termes très positifs. Je me suis senti plus confiant en venant ici, sachant que beaucoup de gars avaient déjà aimé jouer ici.

Qui sont ces amis ?
Il y a Malietano Hingano, Isaia Perese. Mais aussi Lalakai Foketi, avec qui j’ai joué deux ans en club au Manly RFC. J’ai eu un paquet de bons retours de ces gars-là.

Quelles ont été vos premières impressions, à Bayonne, où vous êtes arrivé début septembre ?
Tout le monde a été très accueillant, désireux d'aider. J'ai été impressionné par les standards d’entraînement dès la première semaine. J'ai vécu à Bayonne pendant le premier mois et j'ai vraiment apprécié. Il faisait très beau, très chaud. La ville était animée et il y avait beaucoup de monde.

Et maintenant, où vivez-vous ?
Du côté d’Anglet. Je viens de Sydney, qui est très proche de la plage. C'est donc agréable d'être près de la plage et de venir à Bayonne pour l'entraînement.

C’est la première fois que vous traversez le globe pour signer dans un club, sur la durée. Cette décision a-t-elle été difficile à prendre et vous a-t-il fallu du temps pour vous adapter ?
Je ne vais pas dire difficile, mais je pense que c'est un défi. Il y a une langue différente, une nouvelle ville sans famille et pas beaucoup d'amis. J'ai vécu la même chose à l'âge de 20 ans, en déménageant de Sydney à Melbourne. Je suppose que j'ai donc l'habitude de me faire des amis, de vivre de nouvelles expériences et de sortir de ma zone de confort. Je pense que jusqu'à présent, le temps est magnifique, les joueurs sont excellents. C'est assez facile. Mais ma famille me manquera toujours. Être ici pendant trois ans, c'est long. Mais jusqu'à présent, j'adore et j'espère que ça va continuer comme ça.

Qu’avez-vous appris du jeu de l’Aviron, depuis que vous êtes arrivé ici ?
Lorsqu'il fait beau, nous aimons jouer et attaquer beaucoup. Mais je pense qu'il est également important, en fonction des conditions et de l'opposition, d'être capable d'adapter notre façon de jouer.

À quel poste allez-vous jouer, à l’Aviron ?
Peut-être treize, douze, ou quinze. Ça va dépendre du match. Des fois, tu joues avec le numéro treize et tu ne touches pas un ballon. D’autres fois, tu en as un paquet. Parfois, à l’arrière, il y a beaucoup de coups de pied longs. Vous pouvez donc contre-attaquer. J'aime donc jouer partout. Tout dépend du match.

Le Top 14 nous offre, parfois, d'interminables séquences de ping-pong rugby. Avec votre long jeu au pied, est-ce un aspect du rugby que vous appréciez, ou préférez-vous le jeu d’attaque ?
Non, j’aime ça ! Parfois, les gens n’apprécient pas, parce que c'est redondant, mais il y a beaucoup de stratégie en jeu. Quel type de coup de pied ? Quel espace frapper ? J'ai donc hâte de participer à ces batailles de coups de pied.

L’Aviron est parvenu à se qualifier pour la grande coupe d’Europe. Que ressentez-vous à l’idée de découvrir, aussi, cette compétition ?
C'est la première fois que je joue en dehors de l'Australie et je me sens très chanceux de pouvoir participer à la coupe d’Europe. Cette compétition est considérée comme l'une des meilleures au monde. En Australie, l'année dernière, j'ai regardé, au milieu de la nuit, La Rochelle contre Leinster. La semaine précédente, je regardais Toulouse contre le Leinster. Ces matchs sont d'un très bon niveau et d'une très grande intensité.

Parlons un petit peu de l'Australie. Vous avez participé à la préparation de la Coupe du monde avec les Wallabies, mais vous n’avez pas été retenu pour le mondial. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Ce fut, évidemment, très décevant, après avoir joué pour les Wallabies en 2020, 2021, 2022, ou avoir fait le premier match du Rugby Championship. Chaque fois que vous avez l'occasion de jouer pour votre pays, c'est un honneur et un privilège, mais vous voulez représenter votre pays au plus haut niveau, c'est-à-dire à la Coupe du monde. C'était une déception au début, mais ça ne sert à rien de s'attarder sur des mauvaises nouvelles comme celle-là. J’ai voulu aller de l'avant le plus rapidement possible, et ça a été une bonne occasion de venir ici un peu plus tôt, de rencontrer le groupe, de commencer à m'entraîner et de découvrir la ville. De plus, j'ai eu la chance de pouvoir profiter de la fin de l'été en Europe. En résumé, ce fut une déception, mais je suis prêt à relever le prochain défi.

Pendant la préparation, avez-vous senti venir cette non-sélection ?
On n'est jamais sûr d’être retenu et Eddie Jones vous tient toujours en haleine. J'espérais y être, mais je n'étais pas sûr.

Cette non-sélection marque-t-elle la fin de votre aventure avec les Wallabies ?
Ce n'est pas vraiment ma décision. J'espère pouvoir évoluer à un bon niveau, ici, à Bayonne. Pour l'instant, je me concentre pour faire une très bonne saison en Top 14 avec l’Aviron. Je veux apporter à l'équipe pour qu'elle réussisse le mieux possible. Ensuite, si à un moment donné, une opportunité se présente à nouveau, nous verrons ce qui se passera.

Eddie Jones a décidé de partir avec des jeunes joueurs, dans l'optique de préparer le prochain mondial. Avez-vous compris son choix ?
Oui, je l’ai compris. La prochaine Coupe du monde aura lieu en Australie. Ils veulent donc y faire un bon résultat. De mon côté, j'ai beaucoup appris lors de mes dix ou quinze premières rencontres avec l’Australie. Parfois, il faut faire des erreurs sur le terrain pour en tirer des leçons et je peux voir la stratégie qu’il a choisie. Il n'y a pas eu de rancune à ce sujet. La décision a été prise et je suis sûr que les jeunes joueurs auraient voulu faire beaucoup mieux à la Coupe du monde, mais... Je pense qu’ils ont maintenant acquis cette expérience qui, je l'espère, leur servira pour la prochaine Coupe du monde à domicile.

Qu’avez-vous pensé des performances des Wallabies pendant ce mondial ?
C'est difficile pour moi de les commenter, parce que j'ai encore beaucoup de copains dans l'équipe et que je suis Australien, donc je veux que l'équipe réussisse. Il est évident que nous avons été déçus de ne pas atteindre les quarts de finale. C'était quand même difficile à regarder. Je suis toujours un supporter et je veux que l'Australie réussisse. Je n'ai pas été heureux de voir mes amis perdre. J'espère que l'équipe pourra en tirer des leçons et faire mieux lors de la prochaine Coupe du monde.

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Les commentaires (2)
Lauburu Il y a 4 mois Le 13/12/2023 à 12:00

Il faudrait qu'il joue, l'ami Hodge. C'est bien de faire des interviews, mais depuis près de trois mois qu'il est au club, pas une feuille de match, toujours blessé...

krfkrf Il y a 4 mois Le 13/12/2023 à 23:02

Il fréquente les penas et se soigne a la bière
Mdr