Pro D2 - Frédéric Urruty (Stade montois) : "C’est Xavier Péméja qui m’a poussé vers cette voie d’entraîneur"

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Joueur de Nevers entre 2016 et 2021, puis coach des espoirs de l’USON, Frédéric Urruty (37 ans) est depuis cette saison l’entraîneur des trois-quarts du Stade montois, qui se déplace au Pré Fleuri vendredi soir. Une rencontre qui sera forcément particulière pour le technicien. Il raconte…

Qu’avez-vous retenu du match à Brive la semaine dernière ?

On était assez satisfait dans la mesure où on a pu se créer des occasions de marque. Il y en a eu quatre ou cinq, mais le négatif, c’est qu’on n’a pas su les concrétiser. On a très mal commencé le match, puisque nous avons encaissé un essai d’entrée. C’était frustrant de ne rien ramener de ce déplacement, où nous avons su trouver des brèches dans la défense corrézienne. Il y avait vraiment moyen de gagner ce match, on savait la pression qu’ils avaient avec la nomination de Pierre-Henry Broncan. Ils avaient besoin de points. C’est dommage de ne rien avoir ramené.

Vous laissez la seconde place du classement à Provence. Est-ce anecdotique à ce stade de la saison ?

Non. Sur ce bloc de trois matchs avant les fêtes de fin d’année, on s’est dit qu’il fallait garder cette seconde place. C’est un peu frustrant de laisser passer cette opportunité, d'autant que Nevers avait pris zéro point à Dax.

Qu’attendez-vous de ce voyage à Nevers ?

Il reste deux matchs avant la fin de l’année, on veut prendre Nevers très au sérieux et reprendre cette seconde place. Si Nevers gagne, ce sont eux qui la prendront et nous descendrons au classement. On attend, de ce voyage à Nevers et de la réception de Colomiers, de prendre les huit points, pour finir deuxième avant les fêtes de fin d’année.

Ce jeudi soir à Colomiers, le CA Brive s'est incliné (15-9) mais a, en plus, perdu Adrien Pélissié sur blessure. Sa saison est d'ores et déjà terminée comme l'a expliqué le manager Pierre-Henry Broncan.https://t.co/yud9Wgdyhp

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 8, 2023

À quel type de match vous préparez-vous ?

Nevers va vouloir aller en pénaltouche, nous faire mal devant, sur les mêlées ou les ballons portés. Ils vont vouloir déplacer le jeu si les conditions le permettent. Si nous, devant, ne sommes pas liés dès le coup de sifflet, la rencontre peut être longue. Je crois que Nevers tourne à 30 points en moyenne par réception. Ils ont très souvent pris le bonus offensif. On peut passer une sale soirée si notre défense n’est pas agressive comme on souhaiterait qu’elle soit.

Personnellement, vous allez retrouver un club où vous avez passé de nombreuses années. Que ressentez-vous ?

Ça va me faire très plaisir, j’y ai passé de très belles années en tant que joueur, puis entraîneur l’an dernier chez les espoirs. Je vais retrouver des personnes à l’association ou au secteur professionnel, qui sont très sympathiques, accueillantes et professionnelles. Autour du club, le public a été très sympa avec moi. Je suis très content de retrouver ce club, son staff, les joueurs. J’ai hâte d’y être.

Quels sont vos souvenirs marquants dans la Nièvre ?

La première année, en Fédérale, quand on monte. On ne caracolait pas en tête pendant la saison, mais on arrive à faire cette demi-finale d’accession contre Chambéry. Le club et ses structures ont évolué. Au début, il y avait 3 500 ou 4 000 personnes dans le public. À chaque fois, maintenant, c’est 6 500 ou 7 000. Il y a eu aussi cette première qualification pour le barrage à Bayonne, qu’on a préparé à Hossegor. Elle faisait entrer Nevers dans la cour des grands en Pro D2. Maintenant, ils y sont depuis de nombreuses années.

À quel point ce club a-t-il compté dans votre carrière ?

J’avais 30 ans quand Xavier Péméja a pris Nevers. Quatre jours après son arrivée, il m’a appelé. Ça m'a permis de relancer ma carrière, à un moment où je n’avais pas de club pendant un mois et demi. Il m’a permis de rejouer au rugby, de retrouver les joies du terrain et, par la suite, de retrouver le plaisir de jouer et des résultats. Ces résultats très positifs, comme la montée, te marquent dans une carrière.

Raffaele Costa Storti, révélation de la Coupe du monde et prêté depuis la saison dernière à Béziers par le Stade français, reviendra dans la capitale en juin. Selon nos informations, il a paraphé son premier contrat professionnel avec les Soldats roses.https://t.co/ox2mFHn0MK

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) December 7, 2023

Êtes-vous reconnaissant envers Xavier Péméja ?

Oui, je lui en suis très reconnaissant, je lui ai dit plusieurs fois. Je connais l’entraîneur, je connais très bien l’homme. Je sais les valeurs qu’il a. C’est quelqu’un que j’ai aussi connu à Montauban. Il serait amené à être connu par d’autres personnes. Sa longévité parle pour lui. Je l’apprécie énormément. Il ne m’a jamais fait de cadeau (sourire), mais c’est quelqu’un de très bien.

Ça va vous faire bizarre de le croiser sur un banc ?

Oui. Ça faisait dix ou onze ans qu’on défendait les mêmes couleurs à chaque saison. Me retrouver face à lui, sous un maillot différent, ça va être bizarre. C’est aussi Xavier qui m’a poussé à passer mes diplômes d’entraîneur, à commencer à entraîner les U16, les Crabos, puis le centre de formation, alors que j’étais encore joueur. C’est Xavier qui m’a poussé vers cette voie d’entraîneur. Il pensait que c’est une chose qui m’animait. J’avais ça en tête, mais il m’a poussé et m’a permis de le faire dès l’année dernière, lorsqu’il m’a rappelé pour entraîner les espoirs.

Était-ce naturel de revenir, ensuite, au Stade montois ?

Ça s’est fait très vite, une fois que Rémi Talès est entré en contact avec La Rochelle. Patrick Milhet voulait un ancien montois. Il m’avait demandé comment ça se passait à Nevers, la suite s’est faite naturellement. Je connaissais très bien les gens à Mont-de-Marsan. Tout se passe dans le club entre Montois et c’est très bien comme ça.

Comment se passe cette première expérience en tant qu’entraîneur d’une équipe professionnelle ?

C’est une pression différente. Je l’ai vu dès les trois premiers matchs qu’on a perdus. Lorsque tu regardes le classement, ton équipe est au fond, tu te poses des questions. L’expérience des membres du staff a fait qu’on ne s’est pas excité, on a pris le temps. On ne s’est pas posé trop de questions en se disant que les résultats allaient venir. C’est ce qui s’est passé. C’est un métier compliqué, différent de celui de joueur, mais c’est un métier "passion".

Quels sont vos grands principes en tant qu’entraîneur ?

Je n’ai pas de grandes méthodes. Je veux juste que les joueurs prennent du plaisir. C’est ce qu’on m’a inculqué lorsque j’étais joueur. Maintenant, il y a beaucoup de tactique, des principes de jeu. Je veux que les joueurs aient la banane, qu’ils touchent le ballon et gagnent des matchs.

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