Top 14 - Arrivé à Pau, Sam Whitelock est toujours affamé de succès
Attendu comme le messie, Sam Whitelock a pour la première fois montré son visage du côté de Pau. Présenté à la presse ce jeudi, la légende des All Blacks (153 sélections) a expliqué son choix et ses ambitions.
Quand une utopie devient réalité. Pourtant, rien n’est plus vrai que la présence du All Blacks le plus capé de l’histoire (153 sélections) dans le Béarn. Ce jeudi, c’est en marge d’une conférence de presse organisé par le club que le gigantesque deuxième ligne s’est présenté devant les micros et les caméras. « C’est un immense challenge, reconnaissait-il d’emblée, pour justifier son arrivée. Je suis venu pour le défi et pour découvrir une autre culture, une autre façon de jouer ».
Phénomène du rugby mondial, Whitelock s’est vêtu de la tunique verte et blanche pour plusieurs raisons. La première, c’est bien entendu la présence de son frère Luke, co-capitaine d’une équipe qui surprend en ce début de saison. « C’était une décision très facile grâce à lui, souriait-il. J’ai téléphoné à mon frère Luke pour lui demander si c’est un endroit où je pouvais être à l’aise avec ma famille, il a dit oui. Ça fait plusieurs années que mon frère m’incite à venir. Luke est mon petit frère, il y a eu quelques discussions en famille pour voir si j’allais l’écouter ».
L’envie irrépressible de gagner
La seconde, c’est évidemment le challenge, pour un joueur qui a pourtant gagné les titres les plus convoités du monde ovale. La Coupe du monde ? Une formalité ! Le colosse en a deux dans son palmarès (2011, 2015) et est même le joueur le plus iconique de la compétition. Monstre sacré, il est le seul à avoir disputé trois finales de Mondial au cours de sa carrière et il est celui qui détient le record de matchs disputés dans la compétition. Chez les Crusaders, la légende a remporté neuf titres de Super Rugby, la compétition phare de l’hémisphère sud. Venir en Top 14, qui est certainement désormais le meilleur championnat du monde, n’est donc pas un hasard dans sa course au succès : « Comme tous ici, nous voulons gagner, lançait-il. Je serai déçu d’imaginer qu’un joueur de rugby va dans un club pour autre chose que pour gagner ! Nous sommes une fratrie de quatre garçons donc ça a toujours été comme ça pour nous. La compétition fait partie de ma vie. Les matchs que j’ai vus durant la Coupe du monde ont été très impressionnants au niveau du style de jeu. J’espère que je pourrais avoir un impact ».
Nous pouvons souligner ici le mérite de Whitelock, qui aurait pu partir au Japon, comme beaucoup de ses compatriotes. Lui-même a déjà disputé une pige chez les Saitama Wild Knights en 2020. Seulement, « Pour savoir ce pourquoi les autres sont partis au Japon, il faudrait leur demander. Pour moi, c’était un choix de vie d’avoir été là-bas. Mais il n’y a pas que le rugby qui a fait que désormais, je me suis tourné vers la France. Pau est réputée comme une ville calme. Je sais que ça fait soixante ans que Pau n’a pas gagné de titre mais je pense que nous pouvons le faire. ».
"Je suis au courant des attentes"
Mais tout aussi légendaire soit-il, celui dont le nom est indissociable de celui de Brodie Rettalick ne sera pas dans le confort en France. Pire, beaucoup se posent la question de son niveau de jeu, alors que Whitelock est en fin de carrière. « Je suis au courant de ces attentes, balayait-il. Ce sont des conversations que j’ai eues avec certains Néo-Zélandais passés en France comme Colin Slade, Ben Smith, Conrad Smith ou Jamie Mackintosh. Embrasser la culture et parler le français sont les priorités avant que je puisse apporter réellement et partager des conseils. » En France, peu d’All Blacks ont réussi. La plupart des internationaux Néo-Zélandais arrivés en Top 14 ont même déçu, à l’image des Ngani Laumape, Ben Smith ou Julian Savea. Seulement à Pau, les exemples de Conrad Smith, Carl Hayman et surtout Colin Slade sont vus comme des motifs d’espoir. « J’ai beaucoup parlé avec eux avant de venir », rappelait-il.
Motivé et confiant, le barbu a tout de même une certaine pression : celle de prouver en France son statut de légende du jeu. Cela devrait arriver vite puisque bien qu’il ne soit pas encore prêt pour le déplacement face à Toulon samedi et qu’il devrait monter en puissance pendant que Pau dispute la Challenge Cup, Whitelock pourrait faire ses vrais débuts contre Clermont, le 23 décembre prochain. Au Hameau, les supporters des Vert et Blanc pourraient apercevoir fièrement un être historique sous le maillot palois. Et ça, ça n’a pas de prix.
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