Littérature : Benoit Jeantet reçoit le Prix La Biblioteca

Par Jérôme PREVOT
  • Le député Philippe Folliot remet le deuxième Prix La Biblioteca à Benoit Jeantet.
    Le député Philippe Folliot remet le deuxième Prix La Biblioteca à Benoit Jeantet. Germinal Gayola
Publié le Mis à jour
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Le recueil de nouvelles "Le ciel a des Jambes ; Mélancolies Ovales" a reçu le prix littéraire, décerné par le président de l’Amicale Parlementaire du Rugby. Rencontre avec un auteur fanatique de notre championnat. 

"Mes nouvelles parlent du rugby qui permet d’évoquer les humeurs de la vie" confie Benoit Jeantet. L’écrivain vient de recevoir le deuxième Prix La Biblioteca, une sorte de bouclier de Brennus littéraire créé par Philippe Folliot, sénateur du Tarn président de l'Amicale parlementaire de rugby. Son ouvrage, "Le Ciel a des Jambes ; Mélancolies ovales" (édition Du Volcan), est un recueil de nouvelles écrit par un auteur qui a joué en région parisienne à l’ASPTT mais dont les racines se situent aux confins de l’Aude et de l’Ariège, entre Quillan et Lavelanet, dans ce qu’on appelle le Pays de Sault. Il a écrit huit ouvrages, celui-ci est le troisième consacré au ballon ovale.

Le vieillissement des corps : beau et triste à la fois

Signe d’une passion pointue et profonde, Benoit Jeantet fait partie de ceux qui se sentent davantage portés par notre championnat que par les grandes joutes internationales : "Même si je ne boude pas mon plaisir en regardant les matchs du XV de France, mais c’est vrai que le feuilleton du championnat me passionne, j’ai une tendresse particulière pour lui. On parle beaucoup de séries en tant que genre depuis quelques années, mais je pense que le Top 14 , c’est l’une des plus belles." Son inspiration souffle à hauteur des destins simples et sans prétention, comme les symptômes du vieillissement qui un jour, frappent immanquablement les pratiquants les plus assidus : "Quand j’étais plus jeune, je voyais des vieux rugbymen, des "vieux crampons" qui n’arrivaient pas à raccrocher. Je trouve ça beau et triste à la fois. Je voyais une sorte de mélancolie du corps. Même si aujourd’hui, on peut continuer à pratiquer le rugby sous sa forme loisir, mais il y manque le contact et ce n’est plus pareil."

Il n’est pas le premier, ni le dernier à écrire des fictions sur le rugby en français, dans ce qui est devenu presque un genre en soi : "Oui, le rugby continue à être traité en littérature, il y a plein de livres qui s’écrivent. Je trouve que c’est devenu chez nous l »équivalent du foot en Angleterre, qui fait partie de la culture populaire, avec des auteurs comme Nick Hornby. En termes de rugby, j’ai l’impression qu’il s’écrit plus de choses chez nous que dans les pays anglo-saxons." Ses références se nomment Denis Lalanne, Antoine Blondin, avec une petite tendresse supplémentaire pour Henri Garcia et ses "Contes du rugby", un ouvrage fondateur." Il fut aussi saisi par la truculence de Patrick Espagnet, notre confrère disparu voici vingt ans. Ses "contes du rugby" à lui rythment l’existence de ceux qui un jour, loin des caméras, ont respiré l’odeur du camphre dans les vestiaires, chaussé les lourds crampons, parfois ceint des bandeaux pour protéger leurs oreilles, mastiqué des protège-dents ou enfilé ces casques qui ne préviennent pas vraiment des commotions. "Ce sport aujourd’hui, comme tous les autres, il est vu, revu trois cents fois mais comme le dit l’un de mes écrivains préférés, Richard Brautigan, tout est là, tout a été décrypté, tout, sauf ce qui manque et ce qui manque c’est ce qu’on peut imaginer , ce qu’on peut ressentir."


 

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