Pro D2 - Torsten van Jaarsveld (Mont-de-Marsan) : “C’était incroyable de voir tous les Français derrière les petites équipes à la Coupe du monde”

  • Van Jaarsveld lors de sa première sous le maillot du Stade montois.
    Van Jaarsveld lors de sa première sous le maillot du Stade montois. Pablo Ordas - Pablo Ordas
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Recruté dans les Landes en tant que joker médical de Florian Dufour, Torsten van Jaarsveld (36 ans) a fait ses débuts avec le Stade montois vendredi soir, lors du derby landais. Mercredi après-midi, le talonneur international a raconté ses premières impressions dans le “40”, a parlé de son amitié avec Willie du Plessis, salué la passion du public français et évoqué son troisième mondial, qu’il a disputé avec la Namibie.

Pourquoi avoir fait le choix de rejoindre le Stade montois ?
J’étais à la recherche d’un contrat, en France, pour jouer avec un club ayant un bon projet. C’était le cas du Stade montois, qui a de très bons joueurs et qui évolue à un bon niveau. Je ne voulais pas aller en Fédérale 1 ou en Nationale. Je suis encore assez “fit”, je me sens très bien et j’espère vraiment pouvoir apporter des choses à l’équipe. Pour l’instant, je suis joker médical pour quatre ou cinq mois. On verra comment ça se passe et si le club me propose un contrat ensuite.

Aviez-vous des contacts avec d’autres équipes que le Stade montois ?
Oui, il y avait plein de clubs, que ce soit en Nationale ou Fédérale, mais pour l'instant, je ne me trouve pas assez vieux pour aller y jouer (rires). Je sors d’une bonne Coupe du monde où j’ai beaucoup joué. J’ai aussi eu quelques contacts en Pro D2, mais il s’agissait de clubs du bas de tableau. Je ne voulais pas d'une équipe qui joue le maintien et le Stade montois a toujours un bon projet, chaque année, il est dans le top six. De plus, mon meilleur pote, Willie Du Plessis, y joue, et Mont-de-Marsan est juste à côté de Bayonne. Je n’ai pas besoin de déménager, je fais la route chaque jour. On verra, si j’ai un contrat plus long, pour déménager.

Les deux heures de route, au quotidien, ne sont-elles pas trop fatigantes ?
C’est un peu dur et long, oui, mais je dois faire comme ça. Comme ce n’est qu’un contrat de quatre mois, je n’ai pas envie de déménager, de chercher un nouveau logement. Aujourd’hui, j’ai une petite maison à Bayonne. C’est l’endroit où je veux rester vivre après le rugby. Mon cœur est un peu basque, car c’est la première ville où je suis venu en France.

De ce que l’on sait, Soyaux Angoulême était intéressé par votre profil et pas seulement pour un contrat comme joker médical...
En effet, ils voulaient me proposer un an, mais j’avais déjà signé mon pré-contrat avec le Stade montois. C’était donc trop tard. Le choix aurait d’ailleurs été compliqué à faire, car ça reste mieux de signer un contrat d’un an, qui amène plus de sécurité. Après un contrat de quatre ou cinq mois, à 36 ans, c’est toujours difficile de trouver un nouveau club. J’espère donc bien jouer avec le Stade montois, et si les Landais ne peuvent pas me garder, j’espère que des clubs seront à la recherche d’un talonneur…

La présence de Willie du Plessis fut-elle un facteur déterminant, pour votre venue dans les Landes ?
Honnêtement, oui. J’ai beaucoup parlé avec lui de l’équipe. Il m’a donné des informations sur les joueurs, sur leur manière de travailler. C’est une chose qui est très importante pour moi. Je veux travailler au sein d’une équipe “fit”, dotée d’un bon staff. Le Stade montois a vraiment un très bon staff. Patrick (Milhet), Stéphane (Prosper) sont très forts et intelligents dans ce qu’ils font.

Depuis quand vous connaissez-vous, avec Willie du Plessis ?
Depuis très longtemps, nous avons joué ensemble en Afrique du Sud il y a dix ans. Après, il est parti en France, deux ou trois saisons avant moi.

Du Plessis était à l’Aviron avant que vous n’y arriviez. Sa présence avait-elle compté dans votre signature à Bayonne ?
Non, du tout. Par contre, à Mont-de-Marsan, Willie a parlé de moi aux entraîneurs. Ils ne pouvaient pas me signer, car ils avaient déjà quatre talonneurs, mais après la Coupe du monde, ils ont eu des soucis au poste avec de graves blessures. Je pense que c’est un petit peu grâce à Willie du Plessis que j’ai signé mon contrat à Mont-de-Marsan. Même si ce n’est que pour être joker médical, Willie a bien parlé de moi au staff. J’espère pouvoir montrer au staff que je peux apporter des choses.

Avec la casse au poste, vous avez dû être vite prêt. En ce sens, la Coupe du monde vous a-t-elle aidé ?
Physiquement, j’étais très bien après la Coupe du monde, même si j’ai eu un petit souci avec mon mollet. Je ne me suis pas entraîné pendant deux semaines, ça m’a permis de me reposer et d’apprendre le système montois. J’ai pu jouer mon premier match contre Dax, que nous n’avons malheureusement pas gagné. Je pense que nous avons bien joué, même si nous avons laissé passer des points. Avec ce temps pourri, pour espérer gagner le match, il fallait prendre ces points.

Vous avez attaqué sous les couleurs montoises par un derby. Qu’en avez-vous pensé, au niveau de l’ambiance ?
C’était chouette ! Il y avait un peu de pression, je voulais apporter des bonnes choses à l’équipe et montrer mon expérience. C’est toujours compliqué d’apprendre un nouveau système et les lancements en touche, les sauteurs. Ça va prendre un peu de temps, mais ça va aller !

Qu’allez-vous espérer des deux réceptions qui arrivent ?
On reçoit Montauban, ça va être un gros match, comme à chaque fois en Pro D2. Il n’y a plus d’équipe facile à manœuvrer. À la maison, pour montrer que nous sommes fiers de notre maillot, nous avons des choses à faire.

Parlons un peu de la Coupe du monde. Que retenez-vous de ce mondial, votre troisième déjà ?
Je pense que c’était la meilleure Coupe du monde que j’ai pu faire. L’ambiance était incroyable, les Français sont de vrais passionnés pour le rugby, ils sont pour les petites équipes. Les stades étaient pleins. Même à Aix-les-Bains, où nous avions le camp de base, les gens étaient sympas, tous derrière nous. Tout le monde avait le maillot de la Namibie, les drapeaux. C’était incroyable de voir tous les Français derrière les petites équipes à la Coupe du monde.

Avez-vous été frustré de ne pas jouer le match contre les Bleus ?
J’étais un peu frustré, oui, c’était celui que je voulais jouer, mais j’ai compris le plan de l’équipe. J’ai disputé trois matchs, les deux autres talonneurs devaient jouer aussi. Nous avons eu quatre matchs en 18 jours, il fallait couper pour celui contre la France. J’aurais aimé jouer face aux Bleus, mais c’est la vie.

Cette Coupe du monde a-t-elle fait progresser la Namibie ?
Honnêtement, pas trop. C’est toujours compliqué, quand tu es qualifié pour une Coupe du monde un an avant (la Namibie a validé son ticket en juillet 2022, NDLR). Tu ne sais jamais qui peut jouer, qui veut jouer… Il y a toujours des soucis avec l’argent, les sponsors. Ce serait mieux de savoir deux ou trois ans avant le mondial, si on est qualifiés ou pas. Nous avons eu deux mois de préparation pour le mondial, avec des mecs qui jouent partout dans le monde. C’est toujours compliqué.

Que pensez-vous du nouveau format, avec 24 équipes, ce qui pourrait permettre à la Namibie d’ambitionner une victoire dans la phase finale ?
Je pense que c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une coupe du monde à 24 équipes, ça veut dire plus de temps. Les joueurs qui y participeront vont avoir du mal à trouver un contrat, car ils vont quitter leur club plus longtemps. Tu rates la moitié de la saison. [...] Regardez, une équipe comme Toulouse a plein d’internationaux. Elle va devoir alors trouver quelque chose comme douze joueurs pouvant jouer en Top 14 pendant la Coupe du monde.

Vous aurez 40 ans en 2027. Avec l'ambition de disputer une quatrième Coupe du monde ?
Honnêtement, je ne sais pas. Pour l’instant, je me sens bien. À 40 ans, je pense que ce sera dur. Là, je veux encore jouer à très haut niveau pendant encore deux saisons et ensuite on verra. Pour l’instant, je suis “fit”, je mange bien, je ne bois pas trop, j’ai une vie “healthy”. Mon prochain objectif, c’est de bien jouer avec le Stade montois pour décrocher quelque chose après mon contrat de joker médical.

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