France - Afrique du Sud - Cheslin Kolbe : "C’est pour ces grands matchs que l’on joue au rugby"

Par Nicolas Zanardi
  • Kolbe à l'entraînement avec l'Afrique du Sud.
    Kolbe à l'entraînement avec l'Afrique du Sud. - Steve Haag / Icon Sport
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Double vainqueur du Top 14 avec Toulouse, Cheslin Kolbe a connu de grands moments sur la pelouse du Stade de France, qu’il retrouvera dimanche. Des bons souvenirs qu’il lui faudra pourtant oublier durant 80 minutes où il croisera le fer avec ses ex-coéquipiers pour une place en demie...

Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous, à 48 heures du coup d’envoi ?

C’est une occasion massive d’affronter le pays hôte en quarts de finale, comme cela a déjà été le cas pour nous au Japon. Il y a beaucoup d’impatience, d’excitation, surtout que pas mal joueurs du groupe ont évolué en France, ce qui rend ce moment d’autant plus spécial. À titre personnel, j’ai passé six saisons ici, j’ai côtoyé plein de supers joueurs qui seront sur le terrain dimanche, auprès de qui j’ai beaucoup appris.

Votre connaissance des joueurs français et du Top 14 a-t-elle pesé dans votre préparation ?

Pour être tout à fait honnête, on s’est moins concentré sur eux que sur nous. Avant un rendez-vous comme celui-là, c’est crucial d’avoir confiance en ce que nous faisons et de mettre en œuvre ce que nous avons préparé. Il y a eu une bonne préparation, beaucoup d’analyse, et nous avons dans toutes les lignes des petits plans que nous voulons mettre en œuvre. j’ai ressenti beaucoup de passion chez tout le monde.

Quelle est la place pour le plaisir, avant un match que l’on présente avant tout comme un combat physique ?

Dans ces moments-là plus que jamais, il faut apprécier ce que nous faisons, car c’est pour ces grands matchs que l’on joue au rugby. Chaque joueur recherche les grands moments quand il représente son pays. C’est toujours un honneur et un privilège. Pour un Sud-Africain, lorsqu’une occasion pareille se présente, il s’agit de porter le maillot vert et or avec fierté et contribuer autant que possible à la performance. J’ai une grande confiance en chaque joueur au sein de notre équipe pour cela.

Votre vis-à-vis sera Damian Penaud, qui affiche une forme extraordinaire. Difficile de ne pas en faire une des clés du match...

(il souffle) La plupart de ces matchs à élimination directe se jouent décident devant, au niveau du pack, parce que ce sont eux qui donnent les bonnes plateformes pour transformer les occasions. Mais c’est vrai que dans cet exercice, Damian Penaud est incroyable. Il a été dans une forme extraordinaire lors du dernier Tournoi et sur cette Coupe du monde, puisqu’il est le meilleur marqueur d’essais. C’est un honneur de l’affronter, mais je vais d’abord me concentrer sur moi et sur ce que je dois faire. J’aurai un gros défi à titre individuel, mais comme tous mes partenaires. Nous avons tous hâte.

Il s’agit possiblement du dernier match de Rassie Erasmus et Jacques Nienaber. Qu’ont-ils apporté à votre sélection ?

Beaucoup de choses ont évolué avec eux. J’ai eu une discussion avec Rassie et Jacques en 2018, et je leur en suis très reconnaissant. Quand ils sont arrivés, il y a eu beaucoup de changements dans la manière de réfléchir au jeu et au processus de sélection. C’était bien, pour des joueurs comme moi, d’entendre que le gabarit aurait une importance moindre, qu’il n’y avait plus besoin avec eux de peser 100 kilos pour jouer, à condition évidemment d’être assez bon. C’est ce qui m’a donné de la confiance, et je leur en serai toujours redevable parce que cela m’a donné l’opportunité exceptionnelle de faire partie de cette équipe. C’est une position privilégiée que de porter le vert et or, de représenter 60 millions de Sud-Africains et de les faire sourire. Mais pour ça, il faut être bon dans l’état d’esprit et bien jouer.

Cet état d’esprit, quel est-il ?

S’il y a une chose que j’aime dans cette équipe, c’est qu’on s’encourage toujours les uns les autres. Il y a parfois des visages tristes au moment de l’annonce de l’équipe, car tout le monde a les qualités pour jouer. Mais cela fait partie des chances de notre équipe que d’avoir une telle profondeur d’effectif, il y a un respect mutuel entre les uns et les autres. Si on n’a pas ça, une Coupe du monde peut être très longue… Chez nous, tout est transparent, tout est toujours dit devant tout le monde et en tant que joueur, on ne peut rien demander de mieux.

Vous avez beaucoup de bons souvenirs au Stade de France. Cela vous aide-t-il à vous approprier mentalement les lieux, malgré une ambiance qui sera forcément hostile ?

J’ai plein de bons souvenirs ici, c’est vrai… Mais honnêtement, c’est le passé. Dimanche, il s’agira d’une nouvelle opportunité pour en créer d’autres, qui je l’espèrent dureront toute notre vie.

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