Coupe du monde de rugby 2023 - Lukhanyo Am (Afrique du Sud) : "Si on fait appel à moi pour les quarts, je suis en capacité de répondre aux attentes"

Par Mathias Merlo
  • Lukhanyo Am a fait son retour dans le groupe des Springboks.
    Lukhanyo Am a fait son retour dans le groupe des Springboks. PA Images / Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Appelé dans le groupe en remplacement de Mapimpi, victime d’une fracture du plancher orbital, le centre champion du monde est arrivé avec une détermination sans faille, fort de son expérience douloureuse de réserviste.

Comment avez-vous accueilli votre retour avec les Springboks ?

C’est forcément une nouvelle agréable. C'est vraiment un sentiment unique de faire partie de ce groupe. Quand j’étais blessé, j’ai ressenti beaucoup de frustration de suivre cette équipe à distance. C’est comme si on vous enlevait quelque chose que vous aimez. Je suis maintenant très excité de faire partie de l’aventure et du groupe.

Avez-vous appelé Makazole Mapimpi, qui doit être incroyablement frustré de quitter l’aventure ?

Vous avez utilisé le bon terme : c’est frustrant. J’ai connu cette sensation au moment où je n'ai pas été convoqué. Je savais que ma seule chance de revenir résidait dans le fait qu’un partenaire se blesse. Nous avons discuté, et en fait, le constat est le même pour tous : la blessure fait partie du jeu. Je pense qu’il est en train de faire le deuil de cette compétition, et de trouver la paix. Le rugby est un sport de collisions, et nous savons que nous sommes exposés à des risques. Il ne m’a fait aucun reproche.

Qu’est-ce qui s’est passé au moment de votre blessure ?

C’était lors de l’échauffement face à l’Argentine, en septembre dernier, lors d’un plaquage. J’ai su immédiatement que c’était grave, même avant les examens. Puis, il y a eu le diagnostic. J’ai compris que cela allait être difficile de faire partie de l'aventure. Les chances étaient infimes… Donc, je me suis consacré à mon rétablissement, et j’ai essayé de me remettre en forme le plus rapidement possible. C’était comme si j’étais en salle d’attente, et je voulais me tenir prêt au cas où.

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Votre retour à la compétition a-t-il été plus rapide que le diagnostic initial ?

Je suis dans les temps, cela n’a pas été plus court ou long. Je suis arrivé à ce qui était prévu, et après cela, il a fallu juste patienter.

Quels sentiments prédominent dans cette position de réserviste ?

On est simplement en attente. Il faut se tenir prêt, et attendre de voir ce qui se passe. Je me suis tenu prêt à être appelé pour éviter de connaître un retard à rattraper. Mentalement, il faut toujours être focalisé sur son objectif. Physiquement, j’ai bien travaillé avec les Sharks, notamment sur ma condition physique. C’était une expérience aussi bien physique que mentale.

Quelle incidence a eu votre ami Siya (Kolisi, NDLR) lors de votre rétablissement ? Il s'est également blessé au genou.

Les blessures sont toujours des moments frustrants pour les joueurs. En fait, c’est plus le côté mental qui est difficile à gérer. On se coupe un peu des autres, et on devient un peu plus solitaire à certains moments. C’est vraiment le soutien mental qui est capital dans notre retour à la compétition. Pour le physique, le staff médical est parfait pour nous pousser à travailler le plus dur possible.

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— Springboks (@Springboks) October 4, 2023

On vous a notamment vu lui faire un câlin au moment de vos retrouvailles…

C’est comme un frère. Nous avons passé tant de temps ensemble ces dernières années entre les stages avec les Springboks et notre club. On fait chacun partie de la vie de l’autre. Du coup, quand on est éloignés, il y a un manque qui s’installe (rires). C’était incroyable de le retrouver ici.

Comment avez-vous vécu le fait de voir votre équipe comme un téléspectateur ?

C’est un sentiment bizarre quand vous connaissez tout de l’équipe, que vous avez fait partie de la préparation, et que vous analysez un match. C’était à la fois magnifique de les voir jouer, mais aussi une vision frustrante. Je n’avais pas plus de pression, mais j’avais juste envie d’être impliqué dans l’équipe… C’est un sentiment étrange à vivre !

Êtes-vous capable de reprendre directement pour les quarts ?

J’ai travaillé durement pour conserver une bonne forme physique. Je suis conscient, et les entraînements le montrent, que l’intensité est haute et les exigences élevées quand on fait partie de ce groupe. Un entraînement ne remplacera jamais un match. Mais, je suis confiant. Si on fait appel à moi pour les quarts, je suis en capacité de répondre aux attentes. Tout sera une question de timing, mais je suis en forme. Si je suis dans les 23, je vais faire mon possible pour aider l’équipe. C’est ma responsabilité, et je vais me préparer en conséquence pour y être. Le groupe se concentre sur cette échéance. On ne se préoccupe pas trop de l’équipe qu’il y aura en face. Notre énergie est consacrée à notre préparation pour bien aborder ce rendez-vous.

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