Coupe du monde 2023 - Paolo Odogwu (Italie) : "J'ai hâte de pouvoir chanter l'hymne italien"

Par Loïc Bessière
  • Paolo Odogwu jouera au Benetton Trévise la saison prochaine
    Paolo Odogwu jouera au Benetton Trévise la saison prochaine Steve Haag / Icon Sport - Steve Haag / Icon Sport
Publié le
Partager :

Avant de quitter Paris pour rejoindre l'équipe d'Italie en préparation pour le Mondial, début juillet, Paolo Odogwu est revenu sur son enthousiasme d'intégrer la Squadra Azzurra, après avoir lui-même démarché Kieran Crowley, le sélectionneur. Il souhaite s'établir sur le long terme en sélection, après six mois qu'il a adoré au Stade français.

Avez-vous été surpris d’être convoqué par Kieran Crowley ?

Je l'ai contacté et je lui ai dit que je voulais m'engager pleinement dans l'équipe italienne. Au départ, il avait déjà décidé de la composition de l'équipe en fonction des joueurs qui avaient participé aux Six Nations. Mais il est revenu vers moi une semaine plus tard et m'a dit : "Tu sais, je veux que tu sois impliqué dans la préparation du Mondial."

D’où viennent vos racines italiennes ?

C’est mon père. Je suis à moitié italien et à moitié nigérian d’origine. Sa famille est originaire de Bologne. Nous avions l’habitude d’aller la voir à chaque Pâques. Nous avons passé beaucoup de temps en Italie ! 

Avez-vous grandi en regardant aussi les rencontres de l’Italie dans le Tournoi des 6 Nations ?

Oui, j’ai toujours gardé un œil sur eux et j'ai toujours apprécié regarder leurs matchs. Surtout les dernières années où ils ont commencé à vraiment développer leur propre identité. Quand ils ont battu le Pays de Galles l’année dernière, j'ai été très enthousiaste pour eux. C'est une équipe qui a l'air très sympa à intégrer.

#EsercitoItaliano e Federazione Italiana Rugby fianco a fianco per la preparazione dei nostri campioni della Nazionale in vista della Coppa del Mondo.
Forza Ragazzi! https://t.co/uxvlM0hz4Z#EsercitodegliItaliani #alserviziodelPaese #FIR pic.twitter.com/sELQ4MJBlp

— Esercito Italiano (@Esercito) July 14, 2023

Quelles sont vos ambitions avec la Squadra Azzurra ?

Durant le camp d’entraînement, pour préparer le Mondial, je veux faire une bonne impression et montrer mes capacités pour sentir que je peux apporter quelque chose à l'équipe. Et j'espère bien m'entraîner pour être sélectionné lors des matchs de préparation et ensuite être convoqué pour la Coupe du monde, parce que c'est l'objectif final. Quand on regarde notre groupe de Coupe du monde, le A, avec la Nouvelle-Zélande et la France, ce sont deux équipes contre qui j'adorerais jouer.

Vous vous êtes engagé avec le Benetton Trévise. Est-ce un geste pour vous rapprocher de la sélection italienne ?

Pour moi, il s'agit d'embrasser pleinement cette culture, développe ma pratique de l'italien. Beaucoup de membres de l'équipe italienne font également partie de l'équipe du Benetton. Il s'agit donc de créer des liens plus forts et l'un de mes meilleurs amis, Jacob Umaga, joue également pour eux. Ce sera donc agréable de se retrouver dans la même équipe. Lors de la saison dernière, Trévise a prouvé qu’il pouvait être compétitif en URC et en coupe d’Europe. Si je peux faire partie de la première équipe italienne à gagner un de ses deux trophées, cela serait une grande réussite !

Gonzalo Quesada, votre entraîneur cette saison au Stade français, sera le sélectionneur de l’Italie après le Mondial ? Est-ce une bonne nouvelle pour vous ?

Oui, c’est toujours sympathique de voir un visage familier. Mais cela sera bizarre de ne plus le voir en rose mais en bleu… Évidemment, Kieran Crowley est un grand entraîneur. Mais, déjà, connaître Gonzalo m’aidera plus que si c’était un coach que je ne connais pas, cela aurait été plus difficile.

Vous avez grandi en Angleterre, joué dans les équipes de jeunes du XV de la Rose. Pensez-vous que votre première cape sera un peu spéciale ?  

Je pense que ce sera différent, mais cela fait longtemps que je n'ai plus été en équipe d'Angleterre. Beaucoup de joueurs finissent par changer de pays entre les moins de 20 ans et l'équipe A. Pour moi, il s'agit plutôt de jouer pour le pays où je me sens chez moi et où j'ai l'impression qu'on veut que je joue pour eux. Je ne vais pas être un simple numéro comme d'autres joueurs qui vont obtenir une sélection et ne plus jamais jouer. Je veux donc faire partie de quelque chose de spécial et d'un très bon groupe. J'ai donc hâte de pouvoir chanter l'hymne national, d'être entouré des garçons et, je l'espère, de faire des bons matchs.

Votre rêve est-il de défier l’Angleterre lors des 6 Nations ?

Oui, évidemment, cela serait bien si je pouvais jouer à Twickenham contre l'Angleterre, parce que toute ma famille et mes amis pourraient alors venir. Et puis ce serait juste amusant de pouvoir affronter l'Angleterre dans son propre stade ! Après, c'est dans le futur. Pour l'instant, j'essaie juste de me concentrer pour obtenir ma première sélection.

Si vous faites la Coupe du monde, vous pourrez jouer contre la France, le pays où vous venez de passer plusieurs mois. Est-ce que cela serait un moment fort pour vous ?

Cela serait vraiment cool, surtout parce que je me suis habitué à vivre ici. J’ai vraiment apprécié de m’empeigner de la culture ! Et, évidemment, l’affluence dans les stades en France est incroyable !

\ud83c\udd95\ud83c\udccf Le centre / ailier \ud83c\udff4?????? des Wasps nous rejoint en tant que joker médical de Sefa Naivalu.

Welcome @notoriousPCO ! \ud83c\udf38

— Stade Français Paris (@SFParisRugby) October 27, 2022

La saison dernière, vous avez quitté les Wasps qui ont déposé le bilan. Comment avez-vous vécu cela ?

Cela a été très dur parce que c'était la première fois que je me sentais pleinement chez moi dans un club. J'aimais tout le monde, alors c'était difficile de se voir retirer tout cela au milieu de la saison, alors que nous venions juste de commencer à jouer en Premiership. C'était donc un moment très difficile, mais il est évident que cela s'est transformé en une très bonne opportunité, celle pour moi de vivre dans l'une des plus belles villes du monde, de découvrir une ligue différente, une culture différente et cela s'est avéré être une bonne expérience. Mais à l'époque, c'était très dur, oui.

Quel souvenir garderez-vous du Top 14 ?

C’est très, très physique ! Je pense que c’est la principale différence avec le championnat anglais. Ici, il y avait beaucoup de joueurs massifs, qui font 150 kg et qui vous tombent dessus toutes les semaines ! Et, évidemment, il y a des grands noms, comme Romain Ntamack ou Antoine Dupont. Cela ressemble beaucoup plus à une compétition internationale parce que la seule fois où je voyais ces gars-là avant, c'était à la télévision ou en Champions Cup, alors c'était cool d'avoir la chance de jouer contre eux.

Que retiendrez-vous de votre passage au Stade français ?

C’était incroyable ! J’ai vraiment adoré jouer dans cette équipe et être membre de ce groupe génial qui est passé de 11ème en 2022 à, la saison dernière, longtemps deuxième du championnat. Nous avons souvent gagné le week-end, et le barrage à domicile était une superbe expérience. Mais mon meilleur moment reste le derby au Racing, à Noël (NDLR 48-10 pour le Stade français, premier match en Top 14 pour lui). Quel match ! Nous les avons largement battus chez eux et j’ai marqué mon premier essai pour le club ! C’était vraiment spécial pour moi. Si j’ai aimé jouer en rose ? J’ai adoré ! J’avais même les cheveux roses assortis !

Paolo Odogwu s'en va marquer son essai lors du derby francilien.
Paolo Odogwu s'en va marquer son essai lors du derby francilien. Icon Sport

Jack Nowell, les frères Simmonds… De nombreux Anglais viennent en Top 14, les comprenez-vous ?

Évidemment ! C’est un grand championnat ! Avec les problèmes financiers qui touchent le rugby anglais en ce moment, tu sais que tu peux venir en France et que tu n’auras pas ce genre de soucis. Tu peux juste être concentré sur tes performances et sur la découverte d’une nouvelle culture !

Certains de vos compatriotes vous ont-ils déjà appelé pour vous questionner sur le Top 14 ?

Non, personne ne m'a parlé de ça pour être honnête, à part des gens qui m'ont demandé si j'avais apprécié de vivre ici, si j'avais réussi à comprendre la langue et d'autres choses. Je connais beaucoup de mecs qui n’ont pas vraiment envie d’apprendre la langue ! Moi, j'ai étudié le français à l'école. J'ai réussi à m'en souvenir et à le réutiliser, c'était donc plus facile pour moi de commencer à apprendre en parlant aux gens et en essayant de m'habituer à la vitesse à laquelle les gens parlent, à l'argot et à tout ce qui s'ensuit. J'ai plus de mal à écouter ce que les gens disent, mais je comprenais facilement la langue à la lecture.

En parlant de langue, maîtrisez-vous l’italien ?

Je n’ai pas beaucoup appris l’italien quand j’étais jeune, alors je le travaille beaucoup en ce moment !

Et connaissez-vous l’hymne, Fratelli d’Italia ?

J’ai besoin d’apprendre les paroles… Mais pour la Coupe du monde, je les connaîtrai !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (2)
PhareOuest Il y a 9 mois Le 26/07/2023 à 18:56

Il est très positif ce joueur , et a l'air très sympa

CasimirLeYeti Il y a 9 mois Le 26/07/2023 à 17:19

Bonne chance à lui et surtout courage car il y a des éléments de qualité à l'aile de la Squadra Azzurra !