Coupe du monde 2023 - Maxime Lucu : "On a de la force pour faire les cons"

Par Paul Arnould
  • Maxime Lucu avec le XV de France à Monaco.
    Maxime Lucu avec le XV de France à Monaco. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Maxime Lucu a mis en avant l'intensité de cette première semaine de préparation à Monaco qui s'est achevée vendredi. Le demi de mêlée de l'équipe de France a aussi évoqué l'ambiance qui règne dans ce groupe France. 

Vous avez l’habitude des préparations avec le XV de France. À quel point celle-ci est difficile ?

Déjà c’est l’été donc il y a la chaleur. C’est une préparation de début de grosse compétition où il faut pousser dans les fondamentaux. On va chercher des paramètres de haute précision car on en a besoin et c'est ce qui va compter. C'est ça qui est le plus dur. Nous travaillons sur ces petits détails pour progresser séance après séance.

Vous sentez une progression déjà après cinq jours de préparation ?

Nos séances montent de plus en plus en termes d’intensité. On se sent bien mieux qu’en début de semaine. Il y a quatre semaines avec ce rythme, il faudra les appréhender du mieux possible, mais on monte en puissance.

Racontez-nous votre séance de côte que vous avez effectuée dans les travées du Stade Louis II ?

C’était un travail d’explosivité avec des sprints de 25 à 30 mètres. Nous sommes passés poste par poste, pour aller chercher des vitesses et pour engorger les cuisses et les ischios. On a fait cinq, six sprints, à haute intensité. 

Émilien Gailleton affirmait cette semaine qu’il n’avait jamais connu une préparation aussi difficile. La grosse différence, c’est la chaleur ou cela dépasse ce paramètre ?

Il n’y a pas que ça, la chaleur est un facteur important pour aller puiser dans notre énergie et pour voir aussi comment nous réagissons. Sinon, nous ferions des entraînements à la fraîche... Il ne faut pas avoir peur de se mettre dans le rouge. Plus tu arriveras à performer dans ce sens-là et moins tu subiras en match, c'est ça qui est recherché. Forcément, il y a des fins d’après-midi plus difficiles, mais ce sont des choses qui vont payer dans la durée. Nous, on fait confiance, et on se lance dans ces entraînements à 100 %, même si le début de semaine a été surprenant pour beaucoup de joueurs. On va chercher cet esprit de solidarité et cette forme de résilience. 

Si je me pose des questions, c’est difficile derrière d’avancer

Connaissez-vous votre planning des semaines à venir, ou il y aura des surprises ? 

On a eu un planning en début de préparation lundi. Nous savons que nous allons monter en gamme. On devait taper dans le dur dès le début, parce qu'il ne faut pas perdre de temps. On dit que la préparation est longue mais il y a pas énormément de semaines. Cela va monter crescendo, la semaine prochaine sera encore plus difficile, mais nous avons beaucoup de plages de repos aussi, il faut faire avec. Il y a aussi cette forme de récupération qui fait que c'est différent. Nous utilisons moins la cryothérapie par exemple, afin d'amener le corps dans des difficultés que nous avons pas l'habitude d'avoir, et pour se formater à cette compétition qui va être hyper intense. 

Le fait qu'il y ait quatre demis de mêlée parmi les 42, est-ce que change quelque chose pour vous à titre personnel ?

Non pas forcément, parce que nous sommes un groupe de 42, et que nous travaillons depuis des années comme cela. Personnellement, on a des données à aller chercher, et le plus important c’est de répondre à ça et après viendra le choix des 33. Je suis focus sur ma préparation. Si je me pose des questions, c’est difficile derrière d’avancer.

Sentez-vous une atmosphère différente du fait des attentes d'accueillir cette Coupe du monde ?

Pour le moment, on est focus sur ce que l’on fait à Monaco. C'est plutôt tranquille ici, il n'y a pas cette forme de pression, même si nous l'avons dans un coin de la tête et que nous savons pourquoi nous faisons ces semaines d'entraînement. Elle va arriver petit à petit, notamment en arrivant à Marcoussis et en démarrant les matchs amicaux. Ça sera le moment où nous serons jugés. 

Ce que sont en train de faire les Bleuets depuis deux semaines, c'est beau

Quel est votre regard sur ce groupe que vous connaissez depuis plusieurs années ? 

Le groupe a évolué depuis quatre ans, beaucoup de joueurs ont été testés, mais dans sa globalité il est resté le même. C'était le choix du staff, donc forcément il y a des affinités qui se sont créées. Cette forte ossature fait que nous vivons très bien ensemble. Les automatismes reviennent vite, et on sent une osmose. Le fait de travailler à 42 permet aussi d'entretenir cette cohésion et cette solidarité. C'est bénéfique pour la suite de la compétition. 

On vous sent très concentrés. Est-ce que vous arrivez à lâcher la pression après les entraînements ? 

Quand les entraînements sont finis, il y a la pression des séances physiques qui retombe. Forcément les affinités reviennent, et on a de la force pour faire les cons. C'est la vie d'un groupe. Il ne faut pas non plus être uniquement focus sur le rugby. Quand le coup de sifflet final est donné aux entraînements, il faut savoir relâcher et prendre des bons moments, parce que pendant plusieurs mois nous allons vivre ensemble. Si tu restes dans ta chambre à ne rien faire, le temps va être long. Et pour cela, les mecs sont très inventifs. 

Un petit mot sur les metteurs d'ambiance dans le groupe. Thibaud Flament évoquait le talent de Thomas Ramos aux cartes... 

Oui Thomas c'est le jeu de cartes, "Cissou" (Cyril Baille), ce sont plus les vannes qu'il raconte à table. Il y a des mecs qui sont faits pour ça et ils le font bien. 

Avez-vous prévu de regarder la demi-finale des Bleuets dimanche tous ensemble ? 

Tous ensemble, je ne sais pas encore, mais ce qu'ils sont en train de faire depuis deux semaines c'est beau. Un Crunch en demi-finale c'est un match compliqué, mais nous serons derrière eux pour qu'ils conservent leur titre.

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