Coupe du monde U20 - Les Français n'ont pas une peur bleue des All Blacks

Par Loïc Bessière
  • Lenni Nouchi et les siens sont prêts à défier les Néo-Zélandais
    Lenni Nouchi et les siens sont prêts à défier les Néo-Zélandais Steve Haag - Steve Haag
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Ce jeudi à 13h30, les Bleuets défieront la Nouvelle-Zélande pour leur deuxième rencontre du Mondial U20. Pour les jeunes français, cela sera la première fois qu'ils défieront les mythiques All Blacks. Pas de quoi les impressionner outre mesure.

Plusieurs étapes jalonnent la carrière d'un joueur de rugby professionnel. Et pour ceux qui ont la chance de goûter au niveau international, jouer face à la Nouvelle-Zélande en est une importante. Sa première face à ces joueurs tout de noir vêtus avec une fougère blanche brodée sur le cœur qui effectuent une danse traditionnelle maorie avant de commencer la rencontre est un moment dont le souvenir reste gravé à vie. C'est ce que s'apprêtent à vivre ce jeudi à 13h30 les 23 joueurs dont le nom a été couché sur la feuille de match par Sébastien Calvet, manager des U20 français. L'adversité sera autre que face à ces Japonais volontaires, qui n'ont pas hésité à ouvrir le jeu, mais bien trop tendres face à des Bleuets aguerris aux joutes du Top 14 ou du Pro D2 pour la plupart.

Certes, les Baby Blacks ont galéré lors de leur entrée en lice en Afrique du Sud. Face à des Gallois incapables de gagner une rencontre lors du dernier Tournoi des 6 Nations et humiliés par la France sur la pelouse de Mathon, les Néo-Zélandais ont vécu une performance en demi-teinte. Capables d'accélérer quand il le faut, ils ont aussi connu des trous d'air en début et fin de rencontre. "Il n’y a pas de crainte ! On est sûrs de notre force, de ce que l’on vaut, mais on va rester humble", pose le capitaine Lenni Nouchi. Les paroles de l'Héraultais résultent un calme et une confiance avant de défier ces joueurs venus de l'autre côté du globe. Non, les Français ne sont pas impressionnés outre mesure par leurs adversaires qu'ils ont hâte de regarder les yeux dans les yeux.

Couvrir le fond de terrain

"Ce qui est bien avec ce groupe, c’est que nous arrivons très vite à être concentrés sur nos objectifs, confie à la presse le troisième ligne de Montpellier. Le Japon c’était la première étape mais, dès la fin du match, nous avons basculé sur la Nouvelle-Zélande. Le groupe est plus concentré. On sent une émulation entre les joueurs. Même ceux qui ne joueront pas s’investissent autant que ceux qui joueront." Parmi ces éléments qui assisteront à la rencontre depuis les tribunes, Maël Moustin. Le Bordelais, très en vue lors du début de match contre les Nippons, sera remplacé dans le quinze de départ par Théo Attisogbé.

Teamwork makes the dream work ?@FranceRugby with all the pace and power on display at #WorldRugbyU20s \ud83c\udf2c\ufe0f pic.twitter.com/Rub94xihvQ

— World Rugby (@WorldRugby) June 24, 2023

Sébastien Calvet dévoile les deux raisons qui l'ont poussé à faire ce choix. Primo, couvrir le fond de terrain pour pouvoir répondre aux longs coups de pied adverses en choisissant deux ailiers-arrières, avec le Palois sur une aile et Léo Drouet de l'autre. Deuxio, car Mathis Ferté a eu une alerte à la cheville. En faisant un 6-2 sur le banc, l'ancien entraîneur de Montauban s'est privé d'un arrière sur le banc, au cas où le Briviste ne puisse terminer la rencontre. Mais le manager des U20 s'est montré rassurant. Ce mardi matin, lors du dernier entraînement avec opposition, la cheville de Mathis Ferté n'a pas gêné l'arrière, comme l'épaule de Zaccharie Affane a laissé tranquille le pilier droit de l'UBB.

Bien gérer le haka

Peu avant 13h30, les hymnes français et néo-zélandais retentiront au Paarl Gimnaisum, nom du stade tiré de l'université publique en Afrikaans éponyme, où 29 Boks ont été formés. Ensuite, viendra le haka. Une découverte pour les jeunes français. Contre les Gallois, le haka a duré deux minutes, une longueur dont la durée a fait polémique. Face aux Français, les Néo-Zélandais changeront peut-être de version du haka. Ou peut-être pas. Alors, les Bleuets ne laisseront pas de place au hasard.

If you do one thing today, WATCH THIS! \ud83d\udd25

New Zealand lay down the challenge ahead of their clash with Wales! \ud83c\uddf3\ud83c\uddff#WorldRugbyU20s pic.twitter.com/ib6NmjGC3r

— World Rugby (@WorldRugby) June 24, 2023

"On en a d’abord discuté avec Lenni puis on en a parlé avec le groupe en disant qu’on l’évoquerait très tôt pour trouver un moyen de le gérer afin que cela ne perturbe pas notre préparation, avoue Sébastien Calvet. On a travaillé sur la gestion des émotions pour aller chercher des ressources de motivation et de concentration pendant le haka plutôt que des sources de perturbation. Ce rite qu’est le haka permet aux Néo-Zélandais de se connecter entre eux. Donc, la consigne c’est comment nous, après le haka, on se reconnecte entre nous." Alors, comment aborder ce moment si particulier ? "Je ne sais pas ce que les joueurs ont prévu, je vais l’apprendre comme vous. Je laisse la parole à Lenni", en rigole Sébastien Calvet.

"Il ne faut pas que cela nous perturbe, reprend le joueur formé à l'ASBH. Entre nous, c’était assez partagé. Certains ont besoin de rester en face d’eux pour leur tenir tête. D’autres veulent laisser passer ça. On va leur laisser faire le haka. On va se réchauffer avec le préparateur physique et se mettre en place pour attaquer le match comme il le faut." Plus que leur première contre les Blacks, les U20 tricolores espèrent surtout garder dans leur mémoire leur première victoire contre les Néo-Zélandais !

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Les commentaires (1)
CasimirLeYeti Il y a 9 mois Le 27/06/2023 à 18:50

Une très belle équipe sur le papier, avec comme vous le dîtes, beaucoup, de polyvalence... Il faudra gérer les temps forts et les temps faibles car les baby blacks vont vouloir nous asphyxier, en jouant sur un rythme démentiel, ce que même nos joueurs aguerris en Top 14 et Pro D2, n'ont pas l'habitude de pratiquer...