Coupe du monde 2023 - Où en est l'Angleterre, à trois mois du Mondial ?

L'Angleterre est sans doute la grande inconnue du prochain Mondial. Nation majeure du rugby mondial, la sélection de Steve Borthwick ne sera pas une favorite claire et évidente au trophée Webb-Ellis, malgré une histoire glorieuse en Coupe du monde. Pour rappel, l'Angleterre reste l'unique pays de l'hémisphère nord à avoir remporté le Mondial, en 2003, et reste sur une finale perdue face à l'Afrique du Sud.

La dynamique : tout à refaire

L'année 2022 a été sanglante pour le rugby anglais. Outre la crise sportive et financière des clubs de Premiership, Eddie Jones a été licencié de son poste de sélectionneur du XV de la Rose, en décembre dernier. Après sept ans de services rendus à Sa Majesté, l'Australien a payé une piteuse année 2022. Sept défaites, un match nul et seulement cinq victoires pour un XV de la Rose sans inspiration.

La fédération anglaise a donc choisi de nommer Steve Borthwick à la tête de son équipe nationale, mais le chantier s'annonce colossal en vue du Mondial. Pour son premier Tournoi des 6 Nations en tant que sélectionneur, l'ancien entraîneur de Leicester a subi la pire défaite de l'Angleterre dans son jardin de Twickenham... face au XV de France (53-10). Avec deux petits succès et trois défaites, la bande à Owen Farrell a terminé quatrième du Tournoi, sans plus de certitudes qu'à l'automne.

Le capitaine : Farrell en guide expérimenté

Malgré un XV de la Rose plus malade que jamais, Steve Bortwick pourra s'appuyer sur sa valeur sûre : Owen Farrell. Un temps mis en ballottage avec Marcus Smith, le demi d'ouverture des Saracens a prouvé qu'il était toujours le patron de l'Angleterre. À trente-et-un ans, Farrell cumule déjà 106 sélections et devrait vite devenir le meilleur buteur de l'histoire du pays, devant Jonny Wilkinson. L'ancien toulonnais compte 1 179 points, Farrell en est à 1 153 unités.

En France, le numéro 10 des Saracens disputera sa troisième Coupe du monde. Finaliste du dernier Mondial au Japon, Owen Farrell sera le taulier d'une équipe en cruel manque de confiance et d'automatismes. Un premier atout pour le sélectionneur anglais qui devrait fortement s'appuyer sur le triple champion d'Europe.

La pépite : Arundell, la vingtaine rugissante

Mais Steve Borthwick pourrait également en profiter pour régénérer l'effectif de sa sélection. Parmi les grandes promesses du rugby anglais, Henry Arundell est sans doute la plus brillante. À tout juste vingt ans, l'arrière des London Irish a crevé l'écran lors de sa première saison professionnelle (2021-2022) avec douze essais en vingt apparitions.

Loin d'être surpuissant physiquement, Arundell possède des appuis de feu et a souvent marqué des essais venus d'ailleurs, comme face à Toulon il y a deux saisons en Challenge Cup. Capable de jouer à l'aile, le futur joueur du Racing 92 sera l'une des principales pépites du Royaume à suivre.

Le calendrier : la voie royale vers les quarts

Dans le brouillard anglais, le rayon du soleil vient clairement du calendrier. Le XV de la Rose bénéficie sans doute de l'une des poules les plus abordables de la compétition. Malgré un premier match qui s'annonce rude face à l'Argentine (9 septembre), les hommes de Borthwick seront favoris face au Japon (17 septembre), le Chili (23 septembre) et les Samoa (7 octobre).

Trois rencontres qui font presque figure d'aubaines pour les Anglais qui, s'ils se qualifient en quart de finale, affronteront le premier ou le deuxième de la poule C, composée notamment de l'Australie, des Fidji et de la Géorgie. Là encore, le XV de la Rose évite l'un des quatre géants mondiaux (Irlande, France, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande).