Top 14 - Éric Di Meco en concert au Vélodrome avant RCT - La Rochelle : "À l’origine, je ne voulais pas le faire"

Par Paul Arnould
  • Eric Di Meco et son groupe Osiris joueront sur la pelouse du stade Vélodrome samedi, avant la 24e journée de Top 14 et la rencontre entre Toulon et La Rochelle.
    Eric Di Meco et son groupe Osiris joueront sur la pelouse du stade Vélodrome samedi, avant la 24e journée de Top 14 et la rencontre entre Toulon et La Rochelle. Axprod
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Éric Di Meco, ancien international français et vainqueur de la Ligue des champions avec l'Olympique de Marseille, jouera avec son groupe "Osiris" en lever de rideau de Toulon - La Rochelle, samedi au Vélodrome. Bassiste, consultant sportif sur RMC, et fin connaisseur du rugby, Di Meco évoque sa passion pour la musique et les dernières actualités du monde de l'ovalie, comme toujours avec humour et décontraction. 

Vous allez jouer avec votre groupe Osiris au stade Vélodrome, juste avant Toulon – La Rochelle. Comment vous sentez-vous ?

Au fur et à mesure que les jours passent, je me demande : "Mais qu’est-ce que je vais faire dans cette galère ?" (rires). J’ai la pression dans le sens où jouer dans un stade est toujours délicat au niveau du son, et ma crainte est qu'il ne soit pas bon. Il y a aussi la pression de jouer devant autant de monde, même si nous avons déjà fait de beaux concerts.

Avant le choc du @top14rugby entre le @RCTofficiel et le @staderochelais, Eric Di Meco et son groupe Osiris enflammeront l’@orangevelodrome lors d’un concert exceptionnel le samedi 6 mai \ud83d\udd25

Rejoignez-nous à Marseille pour la #FêteDuRugby \ud83d\udc47

— RCT - RC Toulon (@RCTofficiel) April 28, 2023

Comment en arrivez-vous à jouer au stade Vélodrome avant un match crucial du Top 14 ?

François Pessenti (directeur exécutif du RCT, et ancien directeur général d'RMC Sport, NDLR), était venu nous voir jouer lors d’un concert à Arles, et avait apprécié notre groupe. Au moment de décider des festivités pour cette délocalisation, il en a parlé au président Lemaître et il m’a appelé. À l’origine, je ne voulais pas le faire, et ce sont finalement mes copains du groupe - Marseillais et fans de l'OM - qui ont fini par me convaincre. Pour eux, c'est un rêve de jouer au Vélodrome devant des milliers de personnes.

Pouvez-vous nous présenter votre groupe ?

Nous sommes cinq : le chanteur Axel Rancurel, le guitariste leader Chris Cesari, Jean-Vincent Boetto à la batterie et Eric Di Cesari à la 2e guitare. Nous sommes un tribute du groupe anglais Oasis, c'est-à-dire que nous reprenons tout le répertoire des frères Gallagher, qui se sont séparés il y a quatorze ans. 

Axel Rancurel, Chris Cesari, Jean-Vincent Boetto, Eric Di Cesari et Eric Di Meco forment le groupe Osiris, qui reprend le répertoire d'Oasis.
Axel Rancurel, Chris Cesari, Jean-Vincent Boetto, Eric Di Cesari et Eric Di Meco forment le groupe Osiris, qui reprend le répertoire d'Oasis. Axprod

Quand avez-vous débuté la basse ?

Je m'y suis mis au tout début de ma carrière. Le problème avec cet instrument d'accompagnement, c'est qu'il faut un groupe pour exister. J’ai repris la basse lors de ma période à Monaco, vers 1994, et j’ai monté un groupe en 1998 quand j’ai arrêté ma carrière. La nouvelle équipe est formée depuis un peu moins de quatre ans, mais il y a eu la Covid et l'arrivée de deux nouveaux membres. Depuis un an, nous jouons régulièrement. 

Le petit Ramos, je l’aime bien parce qu’il est fan de l’OL. Mais c’est bizarre parce que depuis dix jours, je n'ai plus de nouvelles. Je ne comprends pas...

Quel est votre rapport au rugby ?

Il m’a toujours plu. Je suis originaire d’un village à côté de Cavaillon et mon ancien professeur de maths était dirigeant dans le club de rugby à XIII de la ville. Pendant les deux ou trois ans de mon collège, il m’avait mangé le cerveau pour que je rejoigne l'équipe. Il me disait : "Viens, ça c’est un sport d’homme !". Gamin, j'ai des souvenirs du Tournoi des 5 Nations. C'était quelque chose... Et puis aujourd’hui, le rugby a une place importante dans ma vie car je partage l'antenne tous les après-midi sur RMC avec quelques sangliers avec lesquels je suis devenu très amis (le Super Moscato Show, du lundi au vendredi de 15 heures à 18 heures, NDLR). Je vais même vous faire une confidence : grâce à cette émission, j’ai plus de contacts avec des rugbymen qu’avec des footeux. Je converse avec Thomas Ramos, Arthur Bonneval. Un jour ils m’ont envoyé un message sur Instagram après avoir écouté un débat. Je connais bien Charles (Ollivon) aussi. Ils aiment bien me chambrer.

Vous semblez préférer l'ambiance qui règne dans le rugby. Est-ce le cas ?

Nous étions à Toulon à l'occasion du Hall of Fame et les mecs sont quand même plus abordables. En les regardant faire les idiots à l'entraînement, j’ai retrouvé un peu ce que j’avais connu dans le football à mon époque. Ils appartiennent au monde professionnel mais restent avant tout de bons mecs.

Vous nous disiez il y a un an que vos prises de position faisaient grincer les dents dans le monde du rugby, notamment dans les instances fédérales. Ça va mieux aujourd’hui ?

Oui c’est rentré dans l’ordre parce qu’ils ont compris que nous étions dans l'humour et le second degré avec Vincent (Moscato). Moi je suis là pour les chambrer comme Vincent le fait avec le football. Parfois je reçois des textos de rugbymen qui me disent que j’avais raison sur tel ou tel sujet. En rigolant, je fais plaisir aux anciens.

Quel poste auriez-vous aimé jouer ? Plutôt flanker gros plaqueur, ou dans les lignes arrières ? 

Je préférais derrière. J’avais un petit coup de reins sympathique pour m’intercaler et avec mon pied gauche… À l’aile ça aurait été dur, mais à l’arrière c'est parfait.

Je ne comprends pas pourquoi le plaquage cathédrale n’a pas été sanctionné

Vous aviez dû apprécier la technique de Thomas Ramos face aux Sharks, avec son jeu au pied plein de sang-froid.

Je discute beaucoup avec lui. En ce moment il est énorme. Sa vista lui permet de faire des gestes fous et il a une régularité impressionnante au niveau du but. C’était presque le petit reproche qu’on pouvait lui faire par rapport à Melvyn (Jaminet) par le passé. Toulouse et l’équipe de France ont deux arrières de très haut niveau. Le petit Ramos, je l’aime bien parce qu’il est fan de l’OL. Nous nous chambrons, mais c’est bizarre parce que depuis dix jours, je n'ai plus de nouvelles. Je ne comprends pas... (rires) (l'OM s'est imposé en Ligue 1 sur la pelouse de Lyon le 23 avril dernier, NDLR).

Quelle est votre analyse de la défaite de Toulouse au Leinster ? 

Nous avions fait le débat la semaine dernière et nos spécialistes - pourtant pas les plus fins limiers de l’ovalie - l’avaient anticipée. Avec les faits de match, la rencontre est devenue très compliquée. Je ne voyais pas un écart aussi grand, et je trouve le score un peu dur, mais les Toulousains savaient que la mission serait très difficile.

Vous évoquez des faits de jeu. Le rugby est-il plus juste que le football en matière de vidéo ? 

Le rugby a besoin de l’arbitrage vidéo. C’est un sport avec davantage de coupures et de temps morts. Sur le match de Toulouse, je ne comprends pas pourquoi le plaquage cathédrale n’a pas été sanctionné. Je ne dis pas que le résultat aurait été différent, mais ça aurait pu leur permettre de ne pas se noyer. Après ce que j’aime dans le rugby, c’est que les acteurs n’en rajoutent pas contrairement au foot. Sur ce match par exemple, j’ai entendu les Toulousains expliquer que l’écart était trop grand pour polémiquer sur quoi que ce soit.

Supportez-vous le RCT ?

Toulon est un club qui ressemble beaucoup à l'OM. C'est une expérience particulière de jouer à Mayol, j'y ai joué en Ligue 1 contre le Sporting et je me souviens de matchs tendus, souvent mythiques. Quand Toulon vient au Vélodrome il y a toujours beaucoup de monde. C'est l'équipe qui nous ressemble le plus et j'ai également une connexion spéciale avec ce club car mon ancien patron chez RMC y travaille aujourd'hui.

Comment imaginez-vous leur fin de saison ?

Ils doivent gagner la Challenge Cup parce que ça fait quelques saisons qu'ils passent à la trappe. En Top 14, ils ont un calendrier démentiel et je crains qu’ils arrivent un peu cramés s’ils disputent les phases finales. Le RCT aura besoin de son leader de combat, Charles (Ollivon). C’est pareil, je ne comprends pas comment il peut prendre un carton rouge (l'EPCR l'a finalement blanchi en commission de discipline, NDLR).

Fabien Galthié n'est pas borné comme des entraîneurs que j'ai connus dans ma carrière

Il y a aussi un débat concernant Baptiste Serin, resplendissant cette saison mais qui n'a plus joué avec le XV de France depuis deux ans. Qu'en pensez-vous ? 

Lorsque nous étions à Toulon, les anciens me disaient qu’il était impressionnant. En ce moment, il est énorme. Il a ce grain de folie dans son jeu qui le rend si particulier, et il est complètement au niveau de ses concurrents directs. Après, Fabien (Galthié, le sélectionneur, NDLR) doit se creuser la tête avec le vivier à sa disposition, surtout à ce poste-là. 

On imagine la frustration du joueur...

J’ai connu ça moi aussi ! Malheureusement, c’est parfois quand tu es le plus fort qu'un sélectionneur ne fait pas appel à toi pour des considérations autres que le sportif. Je me souviens, entre 1992 et 1994, je vivais mes meilleures années (en 1993 l’Olympique de Marseille remportait la Ligue des champions face au Milan, NDLR), et Gérard Houiller ne m'avait pas appelé. J'étais sans doute trop marqué "Marseillais" et il craignait les disputes avec les Parisiens dans le vestiaire. Baptiste Serin doit continuer, et je suis persuadé qu'il peut faire changer d'avis Fabien (Galthié), qui n'est pas borné comme des entraîneurs que j'ai connus dans ma carrière.

Osiris au Vélodrome : c'est samedi soir à quelle heure ? 

Nous jouerons de 20h à 20h30. J'ai peur qu'on prenne des chandelles sur la tronche. En plus le petit Serin, comme il est coquin, il va venir nous casser les pieds. Je le connais. L'expérience va être géniale, et à l'image des frères Gallagher fans de City qui arrivaient sur scène avec maillots et drapeaux, il y a aura une petite surprise. Bon, elle n'est pas difficile à imaginer : le RCT qui joue au Vélodrome un soir de grand match, je vous laisse imaginer ma tenue. Ça va être Rock’n’roll. 

Un petit mot pour vos amis du Super Moscato Show. Ont-ils bien révisé pour le Kikadi du jour ? 

Nous allons voir ça. Denis Charvet est en vacances mais Eric Champ disait toujours qu'il ne plaquait jamais. Ce n'est pas vrai, je l'ai vu plaquer Denis, une ou deux fois dans sa carrière ! On peut aussi évoquer les pizzas de Vincent Moscato en touche. La Calzone, c'était un peu sa spécialité (rires). 

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