Champions Cup - Alldritt, Tanga, Botia, Dillane... : l'impitoyable troisième ligne rochelaise

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    Grégory Alldritt Icon Sport
Publié le Mis à jour
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La Rochelle monte en puissance en vue des phases finales qu'elle entame ce samedi par la réception de Gloucester, en 8e de finale de Champions Cup. Dans cette dynamique positive, la troisième ligne, à la profondeur et à la variété démentielles, apporte une contribution notable. Focus sur ce poste clé, atout majeur de l'actuel champion d'Europe.

Samedi, La Rochelle a réalisé ce qu'il convient d'appeler une démonstration de force et de maîtrise sur la pelouse de Bordeaux-Bègles (6-36). "On avait bien préparé ce match et on a appuyé sur nos points forts, appréciait l'entraîneur des avants Romain Carmignani, au coup de sifflet final. On a emmagasiné de la confiance. C'était important de faire cette performance en vue des 8e de finale de Champions Cup. La deuxième partie de saison est lancée." 

Le champion d'Europe en titre monte en puissance. Dans cette dynamique positive, le pack tient, sans surprise, un rôle prépondérant. Et tout particulièrement la troisième ligne. Samedi, le trident Dillane-Botia-Tanga a fait preuve d'une activité démentielle : Tanga a porté 24 ballons, Botia a gratté de nombreuses possessions girondines au sol et le polyvalent Dillane a assuré le liant et amené sa puissance. Le clou du spectacle est arrivé avec l'entrée en scène de Grégory Alldritt, à l'origine de deux essais et intenable balle en main.

Dans sa nouvelle quête de trophées, le Stade rochelais pourra compter sur une troisième ligne de haut vol. Tous les voyants y sont au vert. L'association des deux grands "8" Tanga-Alldritt, si excitante sur le papier mais qui pouvait poser question en termes de complémentarité, notamment dans le secteur aérien, est un des nouveaux atouts majeurs de la saison : à eux deux, les internationaux cumulent 54 défenseurs battus en Top 14 et affichent un très convaincant 91,5 % aux plaquages (dont 65/66 pour le Gersois d'origine). Associés à sept reprises cette saison, les deux Bleus peuvent aussi causer des ravages en se relayant, comme au Matmut Atlantique. Aux côtés des deux fers de lance, machines à mettre leur équipe dans l'avancée, Ultan Dillane, hommes de l'ombre et des airs, apporte une indispensable complémentarité.

Yoan Tanga reste sur une performance majuscule à Bordeaux.
Yoan Tanga reste sur une performance majuscule à Bordeaux. Icon Sport

Botia ? "C'est une machine"

La profondeur d'effectif et la variété des profils ont de quoi laisser rêveur tout entraîneur des avants. Les inquiétudes du début de saison chez les supporters - après les départs de Vito, Liebenberg et Gourdon - sont balayées. Parmi les éléments actifs, comment ne pas aussi mettre en avant le superbe regain de forme de Levani Botia, épatant depuis son repositionnement en décembre ? "C'est une machine franchement, il plaque, il gratte, il est toujours au centre du combat, vantait ainsi Pierre Bourgarit, samedi dernier. Là où il est bon, c'est qu'il s'est amélioré sur sa discipline. Avant, il pouvait faire pas mal de fautes. Il montre depuis plusieurs matchs qu'il arrive à progresser là-dessus encore."

En impact-player, le Fidjien n'a que peu d'équivalents. Dans la rotation, les qualités d'un Paul Boudehent, convaincant à chacune de ses sorties, et le retour à la compétition de l'ancienne révélation Matthias Haddad, samedi dernier, apportent d'autres solutions très intéressantes. Et encore, Rémi Bourdeau, dont l'abattage a été si souvent déterminant, vient juste de retrouver le groupe après une blessure et Kyle Hatherell, joker de luxe de la première partie de saison, a de l'énergie à revendre. Au regard du niveau et de la densité de cette troisième ligne, on n'est pas surpris d'apprendre que La Rochelle possède la meilleure réussite en défense (91 %) et le plus grand nombre de ballons récupérés (38) en Champions Cup cette saison. Réputée pour sa puissance et sa qualité "en bas", la formation maritime affiche aussi un bon rendement en touche, en championnat (82,8 %, troisième meilleur ratio sur ses lancers, derrière Paris et Brive).

Levani Botia devrait encore une fois évoluer en troisième ligne face à Gloucester.
Levani Botia devrait encore une fois évoluer en troisième ligne face à Gloucester. Icon Sport

Deux ans après avoir été vaincu 26 à 17 à la maison en huitièmes de finale, déjà, l'entraîneur en chef de Gloucester George Skivington peut de nouveau s'attendre à voir ses troupes souffrir devant l'impact de la bande à Alldritt : "Ils ont tellement de points forts à commencer par leur énorme paquet d'avants, très efficace, avait alors souligné le manager anglais. Ils ont des spécimens comme Will Skelton qui est si costaud. Il a une faculté rare à détruire les mauls. Ils ont vraiment beaucoup d'atouts." À l’époque, Skivington avait prédit un grand avenir à l'armada jaune et noire : "Avec toute la force de frappe qu'ils ont, je pense définitivement qu'ils ont de quoi aller au bout." La suite lui avait donné raison, un an plus tard. Le dernier champion d'Europe est encore un candidat crédible à la victoire finale.

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