6 Nations 2023 - Antoine Dupont (Xv de France) : "Ce n’est pas l’heure de tirer les bilans"

Par Arnaud Beurdeley
  • Antoine Dupont sera capitaine du XV de France pour la quinzième fois face au pays de Galles.
    Antoine Dupont sera capitaine du XV de France pour la quinzième fois face au pays de Galles. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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A la veille de disputer le dernier round de ce Tournoi des 6 Nations, Antoine Dupont s’est affiché déterminé à ne pas galvauder ce dernier opus. Le capitaine des Bleus veut que son équipe se donne le maximum de chances de remporter le Tournoi, tout en sachant qu’elle n’a pas son destin en mains. Mais il l’assure : l’heure n’est pas encore au bilan.

Ces dernières années, les pays contre le pays de Galles ont toujours été très serrés. Vous attendez-vous à un scénario du même genre ?

On l’a évoqué dans la semaine en remontant les résultats des dernières saisons qui montrent l’état d’esprit de cette équipe du pays de Galles. Elle démontre depuis plusieurs décennies que, même lorsqu’elle s’incline, c’est toujours de peu. Jusqu’à la dernière action, elle est très souvent encore dans le match. Nous allons essayer de faire en sorte d’avoir un écart plus conséquent, si possible.

Cette rencontre matérialise le dernier avant le coup d’envoi de la Coupe du monde. Sentez-vous déjà monter la pression ?

Dès le premier match de ce Tournoi, nous l’avons bien senti. Mais il était important pour nous de rester concentrer sur cette compétition, sans avoir le regard porté trop loin. C’est ce que nous avons fait durant tout le Tournoi et ce qu’on essayé encore de faire durant cette semaine de préparation. Ensuite, il sera de basculer vers d’autres objectifs.

L’objectif de la victoire finale dans le Tournoi est-il encore dans un coin de votre tête ?

Oui, bien sûr. Comptablement, c’est encore possible. Évidemment, nous n’avons plus vraiment notre destin en mains, mais nous allons jouer le match pour le gagner et pour inscrire le plus grand nombre de points possibles. Maintenant, on a tous conscience des probabilités de victoire de l’Angleterre en Irlande, mais on veut faire le meilleur match possible.

En quoi la défaite en Irlande vous a-t-elle permis de trouver de meilleur équilibre, notamment sur vos sorties de camp et le jeu dans votre moitié de terrain ?

Le match en Irlande n’a rien révolutionné. Quand nous l’avons attaqué, nous n’avions pas changé de stratégie. Ce sont des faits de jeu qui nous ont amené à porter le ballon un peu plus dans notre camp. Malheureusement, ça n’a pas été payant. Souvent, ça s’est retourné contre nous, jusqu’à reculer de quarante ou parfois cinquante mètres. Et ça nous a coûté cher en début de match car ls Irlandais ont marqué beaucoup de points. Rien n’a été remis en cause car nous sommes toujours dans notre stratégie de jouer haut, ce qu’on n’a pas réussi ce jour-là. Or, nous avons, d’autres fois, été récompensés.

Fabien Galthié a témoigné jeudi de son besoin de recréer de l’émulation dans le groupe pour relancer des joueurs peut-être trop installés. Ce diagnostic, l’aviez-vous fait ?

Nous en avons beaucoup discuté avec les leaders de cette équipe, avec le staff. Nous avons évoqué le fait que nous étions tombés dans une certaine routine. C’est notre quatrième Tournoi ensemble, nous avions pris pas mal d’habitudes dans notre vie de groupe, notre façon de fonctionner. Or, sur certains points, nous faisions peut-être les choses plus par habitude que par réelles convictions. Nous avons donc essayer de retrouver de la joie de vivre et de l’émulation au fil des semaines. Ce qui nous a réussi avec ces deux dernières victoires contre l’Ecosse et l’Angleterre, qui nous ont offert une bouffée d’oxygène.

Après la large victoire en Angleterre, le risque existe-t-il de trop s’emballer et de surjouer ?

C’est un risque qui existe, effectivement, que nous avons évoqué. J’ose espérer que le groupe est assez expérimenté pour éviter ça. Nous avons connu des hauts et des bas, nous savons qu’il n’est pas acceptable de baisser notre niveau de vigilance. Le risque, c’est de retomber dans nos travers avec des matchs perdus qui se jouent sur un détail lors de la dernière action. J’espère qu’on sera plus fort et serein sur ce points-là.

Justement, cette rencontre contre le pays de Galles marque le 35e match de l’ère Galthié. Sentez-vous une plus grande sérénité ?

Nous avons acquis beaucoup d’expérience collective, de vécu commun. Nous avons connu des scénarios très compliqués, des statuts différents, passant d’outsider à favori. Nous avons appris à gérer tous ces changements. Souvent, ça a fonctionné. Et ça a donné du sens à notre quotidien et a montré qu’on ne travaillait pas n’importe comment. Nous avons donc de nombreuses certitudes, mais aussi conscience de certains points méritent qu’on les améliorent. Je pense vraiment que notre équipe a plus de confiance aujourd’hui qu’en 2020. Mais restons vigilants.

Est-ce plus facile de travailler après un succès comme celui acquis en Angleterre ?

Après des grandes victoires, la récupération est plus facile. L’envie de repartir s’entraîner très vite dès le lundi est présente. La bonne humeur aussi. Mais ne tombons pas dans un excès de confiance et une baisse de vigilance qui seraient très négatives. Maintenant, j’ai le sentiment que nous avons réalisé une semaine studieuse et sérieuse.

Plusieurs de vos coéquipiers ont évoqué une montée en puissance physique au cours de ce Tournoi. L’avez-vous également ressentie ?

Collectivement, nous nous sommes sans doute sentis mieux. Mais, c’est peut-être aussi parce que nous avons mieux géré notre énergie en fonction de notre stratégie. Un exemple : en Irlande, nous avons dépensé beaucoup d’énergie en jouant dans notre camp. Conséquence, cette énergie nous a manqué quand il a fallu « breaker » la ligne ou finir les actions. Or, en Angleterre, nous avons su trouver beaucoup de solutions avec notre jeu au pied, ce qui est moins énergivore. Cela nous a permis de nous économiser. Certes, il y a donc eu un rebond physique. Mais, pas seulement.

Avez-vous, à l’aube de ce dernier match du Tournoi et juste avant d’attaquer la Coupe du monde, le sentiment d’être arrivé là où vous souhaitiez être au début du mandat de Fabien Galthié ?

L’objectif, c’était de gagner des matchs, des compétitions. Nous l’avons fait et nous nous sommes retrouvés dans le top 3 mondial. Mais ce n’est pas l’heure de tirer des bilans. Restons concentré sur le match contre le pays de Galles, sur notre concentration, sur le contenu, sur la stratégie. Nous aurons tout le temps de débriefer le Tournoi et les saisons passées après la compétition. Peut-être même après le Mondial. C’est à ce moment-là que nous pourrons savoir si nous sommes bien là où nous avions prévu d’être.

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