L’anecdote historique : L’étonnante victoire olympique

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C’est une histoire quelque peu tombée dans les oubliettes mais qui vaut pourtant un joli coup de projecteur.Nous sommes aux JO de Paris en 1924 et le rugby à XV, sans le savoir, vit ses dernières heures olympiques.Le tournoi est réduit après le forfait des nations britanniques pour cause de « chaleur, fatigue et de l’abandon de l’entraînement » qui ne veulent pas voir les résultats faussés. Ce sera donc pour la Roumanie, les États-Unis ou la France, tous trois logiquement assurés d’un podium. La foule se serre car on promet un grand succès à l’équipe de France, annoncée favorite. Il en sera autrement, bien que le public soit rassasié de spectacle.Sur le terrain, les Tricolores crient au complot mais la réalité est simple : ils sont complètement dépassés par des universitaires américains très athlétiques.Parmi eux, le centre Richard Hyland, doté d’un alliage puissance-vitesse remarquable, fera des ravages dans une défense aussi étonnée que débordée. Alors, côté français, on s’énerve.Des coups fusent sur le terrain et en dehors.Les spectateurs, furieux, se ruent sur les fans américains un peu trop enthousiastes et qui finiront à l’hôpital.Au coup de sifflet final, le score est de 17 à 3 et les joueurs, inquiets, doivent sortir sous protection policière. La presse étrangère, en nombre, relaiera largement l’événement. Les États-Uniens étaient simplement plus forts, plus rapides et même plus techniques.Leur stage en Angleterre pendant deux semaines avant les jeux Olympiques s’est avéré judicieux. Ils avaient préparé leur rencontre, contrairement à des Bleus en fin de saison, frustrés par cet écart surprenant de niveau.Les scènes de bagarre choqueront à tel point que le Comité olympique, malgré le soutien appuyé de Pierre de Coubertin, exclura le rugby à XV qui ne s’en est toujours pas remis, cent ans après. Aux États-Unis, c’est au contraire un très grand souvenir qui a marqué l’histoire, « encore plus fort que la victoire de nos jeunes hockeyeurs de 1980 sur la grande équipe soviétique », estimera plusieurs années après l’arrière Charlie Doe.

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