Toulouse en mode up and down à chaque test Covid-19

  • Lucas Tauzin - Stade Toulousain
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  • Top 14 - Antoine Dupont (Toulouse) contre Clermont
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  • Top 14 - Cheslin Kolbe (Toulouse) contre La Rochelle
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Publié le Mis à jour
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TOP 14 - Alors que trois cas de coronavirus ont été décelés dans le club rouge et noir, les champions de France 2019 oscillent entre crainte des résultats des tests Covid-19 et gros enthousiasme à l’idée d’enfin rejouer en compétition. Immersion masquée.

Depuis toujours, les installations d’Ernest-Wallon ont été une sorte de bouillon de culture où se brassent toutes les équipes du club stadiste, ses anciens, ses supporters, ses partenaires. Covid-19 oblige, un périmètre de sécurité a été érigé autour des lieux de vie du groupe pro, symbolisé par des barrières tout autour du centre d’entraînement. Il faut à tout prix que les trois cas positifs testés la semaine passée ne fassent pas boule de neige et mettent à mal la grande reprise du rugby sur les bords de Garonne, durant une saison au calendrier surchargé.

Les distanciations, masques, gels et autres tests sont comme partout sur-utilisés. Les entraînements se font par groupes de neuf joueurs représentant au moins chaque ligne d’une équipe, avec un entraîneur et un préparateur dédiés. Ainsi, si un cas de covid venait à apparaître, le groupe entier serait exclu tout en pouvant présenter un XV de départ. A cela, il faut rajouter les blessés que sont Bonneval et Fouyssac quand deux matches amicaux contre Béziers et La Rochelle ont pu être disputés.

Mais l’entraîneur en chef Ugo Mola se veut positif. "Comme à la veille d’une rentrée scolaire, il y a beaucoup de passion. Réamorcer une nouvelle saison est la meilleure chose qui soit. Depuis six mois et surtout ces dernières semaines, il y a une grosse frustration chez les joueurs car ils composent une population qui ne se sent pas fragile. C’est comme si vous passiez devant un parc d’attraction avec des enfants sans pouvoir leur permettre de tester le grand manège. Mais j’ai été bluffé par leur énergie, leur enthousiasme et leur capacité d’adaptation. Les joueurs ont envie de jouer, d’oser et de se sortir de cette fatalité ambiante."

La fatalité est faite pour les hommes sans volonté

Du côté des joueurs justement, c’est un peu le yoyo des sensations. Les résultats positifs des tests ont plombé l’ambiance quand ceux qui ont éloigné les cas de Covid ont ensuite redonné la pêche à des pros bridés depuis des mois. Pour Jerome Kaino, le troisième-ligne all black, "avec trois jeunes enfants à la maison, je ne me suis pas ennuyé. Mais cela ne m’a pas empêché de me préparer à ce redémarrage de la saison même si les reprises sont de plus en plus dures avec l’âge." Plus jeune, le talonneur et capitaine Julien Marchand concède avoir changé ses habitudes de vie. "Plus que de s’interdire certaines choses, on les a limitées. En ces semaines de reprise délicates, je n’ai pas été au restaurant ou j’ai moins vu mes amis. Chacun est à même de faire attention pour lui et pour notre club."

Antoine Dupont, le demi de mêlée international, piaffe d’impatience. "Tout en étant plus précautionneux, on a tous hâte de reprendre malgré des conditions particulières, des matches reportés ou qui pourraient l’être et une saison dont on ne sait comment elle va se dérouler. Le groupe a faim et une fois sur le terrain, on ne pense plus qu’à la performance. Pas au reste."

Top 14 - Antoine Dupont (Toulouse) contre Clermont
Top 14 - Antoine Dupont (Toulouse) contre Clermont

Son coach Ugo Mola avait évidemment fait passer ses consignes. "Les règles sanitaires sont respectées avec toujours cette question de savoir jusqu’où on peut aller par rapport à l’intrusion dans la vie privée. Le rugby n’en est pas encore où certains prennent un avion privé pour Ibiza et reviennent avec le virus. Globalement, plus on prend soin de soi plus on prend soin des autres. On pense que la fatalité est faite pour les hommes sans volonté. On a beaucoup de volonté mais en ces circonstances, on ne peut tout maîtriser. Notre sport est peut-être plus à risques de par ses contacts mais on se veut positifs et on n’oublie surtout pas que nous sommes dans un environnement privilégié et qu’il y a bien pire que nous."

Deux matches avant le quart européen

A l’instar de son jeu, le club du Capitole est dans l’adaptation permanente face à cette conjoncture. Mais un mot revient, comme dans les propos d’Ugo Mola : rejouer. "On ne dort pas trop tant on essaie de trouver des solutions en permanence en fonction d’une réalité qui ne fait qu’évoluer au gré des résultats des tests. Ainsi, depuis mardi 25 août, nous n’avons pas réalisé un seul entraînement collectif. Mais je ne veux pas me plaindre tant l’important est de rejouer au rugby. Tout en respectant la santé de tous, il faut ainsi rejouer pour des raisons sociétales, médiatiques, financières et un peu pour ma santé mentale personnelle (un clin d’œil à défaut de sourire sous son masque). C’est une balance compliquée avec des équations à plusieurs inconnues et une incertitude qui plane. Mais jouons ! Nous en avons tous besoin."

En croisant les doigts pour que les prochains tests sanitaires soient négatifs, le Stade Toulousain se veut positif. Il disposera donc de deux rencontres de haut niveau seulement contre Clermont ce weekend puis La Rochelle pour déjà préparer un premier virage de sa saison avec ce quart de finale européen de l’édition précédente contre l’Ulster.

Top 14 - Cheslin Kolbe (Toulouse) contre La Rochelle
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