Huget : "Il faut garder cette effervescence"

  • La joie de Yoann Huget, auteur d'un essai face à l'UBB - 27/12/2020
    La joie de Yoann Huget, auteur d'un essai face à l'UBB - 27/12/2020
  • Yoann Huget (Stade toulousain) face à La Rochelle
    Yoann Huget (Stade toulousain) face à La Rochelle
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TOP 14 - Après deux victoires majuscules au Munster et à Clermont en Champions Cup, le Stade toulousain va se déplacer à Castres samedi sans de nombreux tauliers, laissés au repos. L’ailier Yoann Huget, qui fera plus que jamais figure de cadre, insiste tout le monde sur l’émulation qui doit exister dans le groupe pour maintenir le niveau de performance actuel.

Que vous inspire un déplacement à Castres ?

On a plein de souvenirs de matchs à Castres. Des bons, surtout quand on y gagne, et des bons moins. C’est tellement aléatoire. Mais, pour nous, l’essentiel est d’être sur la lancée de ce que le groupe a pu faire lors de ses deux dernières sorties au Munster et à Clermont. Donc d’être le plus performant possible avec une équipe qui va pas mal changer. Certes, c’est un derby mais les Castrais doivent représenter un adversaire comme un autre. On doit y aller avec nos convictions, nos armes, et ne pas oublier qu’on en a pris trente à la maison contre Montpellier, lors du dernier match de Top 14.

Y a-t-il un risque de décompression après deux matchs européens d’une telle intensité ?

Je ne pense pas. Il va y avoir de la fraîcheur, de l’envie, de l’enthousiasme avec des garçons qui ont peu joué récemment et qui ont besoin de temps de jeu. On veut maintenir le groupe à un certain niveau, avec un bloc de deux rencontres avant la demi-finale européenne. Ce n’est pas en les perdant qu’on va se préparer au mieux.

On a beaucoup parlé de l’apport du banc ces deux dernières semaines. Même si des joueurs sont mis au repos cette semaine, sentez-vous l’émulation qui monte avec la fin de saison qui approche ?

On vit dans un club où la concurrence est rude et féroce, mais elle est saine. Tant que le joueur qui évolue à notre place apporte une plus-value à l’équipe, ça ne changera pas. Il faut garder cette effervescence tout au long de la semaine pour se tirer la bourre, comme on dit, et pousser les quinze, les vingt-trois, voire même les trente, à être les meilleurs. Voilà pourquoi on doit mettre le curseur de compétitivité très haut à l’entraînement. C’est aller chercher le mètre en plus sur le terrain, les dix centimètres en plus dans les airs pour sauter sur la tête du coéquipier. Mais ça reste dans le jeu et l’animation. Voilà ce qui est plaisant ici. Bien sûr, quand la composition tombe, il y a quelques déceptions mais on passe vite à autre chose quand on gagne. Le but, c’est le groupe. Et, de ce groupe, doit forcément sortir une équipe. […] Là, il faut que tout le monde arrive à engranger de la confiance pour prétendre à une place sur la demi-finale. Une revue d’effectif va s’opérer mais chacun veut être performant.

Vous êtes un cadre du groupe, qui sera donc rajeuni ce week-end. Votre rôle est-il encore plus important ?

Il l’est surtout pour savoir où on met les pieds. Certes, nous sommes allés au Munster et à Clermont mais on connaît aussi les déplacements à Castres, qui sont toujours très compliqués. Repartir en Top 14 sur ce genre de rendez-vous, c’est parfait car il n’y aura pas de surprise sur l’engagement. On sait ce qu’il faut mettre pour répondre au combat qui nous sera proposé samedi si on veut exister. On devra être tous présents dans ce registre, les jeunes comme les moins jeunes.

Yoann Huget (Stade toulousain) face à La Rochelle
Yoann Huget (Stade toulousain) face à La Rochelle

Vous allez raccrocher les crampons en fin de saison. À chaque déplacement, vous dites-vous que c’est le dernier ?

Oui. Je me dis : "Vas-y, prends du plaisir car c’est la dernière fois que tu viens là." Je profite de chacune de ces rencontres, comme à Clermont dimanche. J’essaye d’emmagasiner un maximum de souvenirs. Là, on a gagné, donc le souvenir sera gravé.

Vous étiez forfait lors du huitième de finale de Champions Cup. Cela aurait sûrement été une immense frustration de quitter la Coupe d’Europe comme ça pour vous...

Toute l’équipe avait très envie d’en découdre car on connaît notre potentiel et on savait qu’il y avait quelque chose à faire au Munster, même si on ne peut pas le chanter tout haut. On voulait se mesurer à ce qui se fait de mieux sur la scène européenne, sachant qu’on n’avait pas gagné là-bas depuis… (il hésite) depuis jamais en fait ! Malheureusement, je n’ai pas pu prétendre à disputer cette rencontre mais je crois que j’ai bien fait.

Les Matthis Lebel ou Dimitri Delibes sont-ils vos successeurs ?

Oui, c’est dans la lignée des choses au Stade toulousain, de ce que ce club sort de son centre de formation. C’est le cas de Matthis ou Dimitri, qui s’entraînent depuis trois ans avec nous. Comme Lucas (Tauzin) ou d’autres qui vont arriver puisqu’ils sont avec nous depuis deux ans. Ils sont encore en couveuse (sourires), mais ils ne vont pas tarder. On essaye de leur transmettre la compétition qui est en nous, qui doit générer de l’effervescence dans le vestiaire.

Il y a deux ans, vous disiez combien vous aviez envie d’aller soulever un Bouclier au Capitole. Vous l’avez fait en juin 2019. Êtes-vous libéré d’un poids depuis ?

Je devrais peut-être dire que j’ai envie d’y retourner une deuxième fois (rires). Je me dis qu’il y a tellement de joueurs qui l’espèrent, qui se battent pour gagner un jour ce Bouclier et qui traversent une carrière sans avoir cette chance. J’ai failli en faire partie. Mais j’ai la chance d’évoluer au Stade toulousain et d’y prétendre. Le remporter, c’est indescriptible. Quand j’en parlais avec des Yannick Nyanga, Yannick Jauzion, Florian Fritz ou Max Médard, ils me confiaient que lorsque tu en gagnes un, tu veux en gagner deux. Je pensais que ça pouvait être une forme de lassitude, ils me répondaient : "Non, ce n’est jamais pareil." Pour confirmer, je veux en remporter un deuxième ! Mais on en est encore loin. Pour revenir à la question, il est certain que ça libère. Je me suis couché en regardant des vidéos des anciens au Capitole avec le Bouclier, alors le simple fait de ressentir ce que ça représente… J’aurais au moins connu cette sensation.

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