À Bayonne, la formation se porte bien

  • Le groupe Bayonnais à l'échauffement
    Le groupe Bayonnais à l'échauffement
  • Top 14 - Yannick Bru (Aviron bayonnais)
    Top 14 - Yannick Bru (Aviron bayonnais)
  • Ambiance à Jean-Dauger (Bayonne).
    Ambiance à Jean-Dauger (Bayonne).
  • Top 14 - Peyo Muscarditz (Avrion bayonnais)
    Top 14 - Peyo Muscarditz (Avrion bayonnais)
  • Ugo Boniface (Bayonne) contre Agen
    Ugo Boniface (Bayonne) contre Agen
Publié le Mis à jour
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TOP 14 - L’Aviron bayonnais utilise chaque semaine, en Top 14, entre cinq et dix joueurs passés par ses équipes jeunes. Récemment, son centre de formation a été classé troisième à l’échelle nationale.

C’est un détail qui n’aura pas échappé aux plus fervents supporters de l’Aviron. Après la victoire à Toulon, sur la pelouse de Mayol, fin février, les Bayonnais se sont réunis en rond sur le terrain et ont entamé un cri de joie bien particulier. Le "Pusa", qui n’est autre que le chant entonné par toutes les équipes jeunes du club basque (lorsqu’elles avaient encore le droit de jouer) après chaque victoire. Samedi dernier, nouveau succès et même scène. C’est cette fois dans l’intimité du vestiaire de Dauger que le "Pusa", lancé par Arthur Duhau et Matis Perchaud, s’est mis à résonner. Si on vous dit ça, c’est que la jeunesse bayonnaise continue de prendre une part un peu plus importante, chaque semaine, dans l’effectif basque.

Cette saison, vingt joueurs passés par les équipes jeunes du club ont été utilisés par le staff bayonnais et cinq ont été lancés dans le grand bain du Top 14 (Perchaud, Tatafu, Hourcade, Zabalza, Dolhagaray). Sur un groupe de cinquante, c’est remarquable. Contre Agen, ils étaient dix joueurs "AOC" sur le terrain. Face au LOU huit, lors de la victoire à Toulon douze, pendant la débâcle à Clermont neuf et au cours du match remporté contre Brive dix.

Troisième centre de formation de France

Dès lors, ce n’est donc pas une surprise de voir que Bayonne occupe aujourd’hui avec Agen la troisième place du classement des meilleurs centres de formation en Top 14, juste derrière Bordeaux et Toulouse. "C’est une fierté pour l’ensemble du club, son association et tous ceux qui œuvrent au double projet de nos jeunes joueurs. C’est leur réussite" salue Yannick Bru. "Ce qui nous intéresse, c’est plus l’évaluation que le classement. Au travers de celle-ci, on voit les points que nous devons améliorer, les axes qui sont intéressants. Ça nous permet de nous projeter"explique Jean-Baptiste Lartigot, le directeur dudit centre.

Top 14 - Yannick Bru (Aviron bayonnais)
Top 14 - Yannick Bru (Aviron bayonnais)

Dans les faits, les clubs sont jugés selon trois critères ayant une valeur distincte dans la note finale : l’efficacité sportive (50 %), la scolaire (40 %) et la double qualification (10 %). Lartigot poursuit : "Désormais, un des points à améliorer est d’arriver à sortir plus d'internationaux jeunes. Aujourd’hui, on a des bons joueurs, des mecs capables à moyen terme de jouer en Top 14, mais il faudrait qu’on arrive à en avoir de très bons qui soient internationaux sur l’ensemble des catégories jeunes."

Au quotidien, les salariés de l’Association œuvrent pour réaliser un précieux travail de sape. Au-delà du secteur sportif et des rencontres les week-ends, des partenariats avec les établissements scolaires ont été mis en place, des interventions sur les sections sportives également. "On met des salariés à disposition des écoles dans le primaire ou secondaire. L’objectif, c’est de faire en sorte que la pratique scolaire du rugby redevienne importante, pour faire venir les jeunes" détaille Jean-Baptiste Lartigot. Plus globalement, sur les cinq prochaines années, il souhaite aussi développer l'école de rugby pour favoriser l'adhésion, la formation et la fidélisation des plus jeunes autour de l'identité du rugby bayonnais.

Mais le travail ne s’arrête pas là, puisqu’ensuite, "l’Asso" assure la passerelle et les échanges avec le staff professionnel. À ce sujet, Lartigot confie : "Vincent Guenin, nous permet de former les jeunes joueurs tant sur l’aspect physique que sur leur manière de s'entraîner. Ceci leur permet d’arriver en pro et de se fondre dans le travail quotidien du groupe Top 14."

Ambiance à Jean-Dauger (Bayonne).
Ambiance à Jean-Dauger (Bayonne).

Du côté de Jean-Dauger, le tout est apprécié. "On est vraiment dans une cohérence globale du projet, note Yannick Bru. Que ce soit au niveau de la détection des jeunes talents ou de la formation technique et physique, il y a de gros efforts faits au sein de l’Association et un gros travail effectué sous la direction de Jean Paul Champres et de Jean Baptiste Lartigot. J’en suis ravi. Bien sûr, les plus critiques disent qu’il faut toujours améliorer les choses, mais je trouve qu’il y a beaucoup de cohérence et de travail de l’ombre qui est fait par tous les éducateurs du club, dans l'association."

Lequel, ne date d’ailleurs pas d’hier. De tout temps, le club basque a en effet présenté des équipes compétitives chez les jeunes. Par exemple, les Reichels de Charles Ollivon avaient été champions de France en 2012, puis finalistes deux ans plus tard en espoirs.

Suite logique

S’ils sont aujourd’hui nombreux à porter le maillot de l’équipe première, c’est aussi le résultat d’un travail de profondeur qui a démarré il y a plus de dix ans et qui, grâce à la politique des dirigeants actuels, se concrétise. Rappel des faits.

En 2012, les Cadets de Peyo Muscarditz devenaient champions de France Gaudermen et s’inclinaient en finale la saison d’après. Quelques années plus tard, on retrouvait cette génération 96 (Muscarditz, Laveau), renforcée (Ducat, Taufa, Darlet) et entourée de garçons un poil plus âgés (Duputs) ou jeunes (Lestrade, Duhau, Luc, Ordas, Héguy, Boniface, Martocq) chez les espoirs. Dans l'antichambre du monde professionnel, ils disputaient deux demi-finales coup sur coup en Élite 1 (2017 et 2018). Les talents étaient là. La qualité aussi. Ceux qui suivent les catégories jeunes le savaient. Il n’y avait qu’à patienter, jusqu’à leur explosion. Facile à dire, mais encore fallait-il les lancer dans le grand bain, au bon moment. C’est visiblement chose faite.

Top 14 - Peyo Muscarditz (Avrion bayonnais)
Top 14 - Peyo Muscarditz (Avrion bayonnais)

Désormais, la nouvelle génération (2002), celle des Cadets Gaudermen qui s’étaient inclinés en finale du championnat de France face à Lyon (2017), toque (déjà) aux portes du groupe professionnel. À l’époque, l’équipe était alors composée de Matis Perchaud, Matéo Garcia (parti à l’UBB depuis) ou Roman Oupin (que l’ASM a recruté). Les autres ? Ils vivent, aujourd’hui, leur première année espoirs et tenteront, d’ici peu, de passer dans la cour des grands, alors que les gamins de 2003, 2004 et 2005, où les talents ne manquent pas, sont aussi prêts à assurer la relève.

Vivier

Le temps file et les générations talentueuses avec. Comment expliquer une telle abondance, alors ? "Ici, il y a un vivier très important, apprécie Lartigot. J’ai eu l’occasion de bosser dans d’autres secteurs où on avait beaucoup moins de joueurs. Là, même quand les meilleurs s’en vont ailleurs, il te reste des bons jeunes. Dans certains endroits, quand les meilleurs partent, il n’y a plus personne. Que ce soit dans les Landes ou le Pays Basque, tous les clubs travaillent bien. Quand on récupère des jeunes après la catégorie Minimes, ils ont un bon niveau de pratique, ils ne sont pas en retard. On peut s’appuyer aussi sur ce qui se fait autour de nous."

Yannick Bru enchaîne : "L’Aviron a toujours été un club formateur de premier plan et qui en plus s’appuie sur un territoire qui est passionné par ce jeu. Si on le double avec l’impératif économique, c’est une nécessité absolue de s’appuyer sur notre formation maison."

Ugo Boniface (Bayonne) contre Agen
Ugo Boniface (Bayonne) contre Agen

Arrivé sur les bords de Nive en 2018, l’ancien entraîneur du XV de France n’a jamais caché vouloir utiliser les joueurs du cru et, in fine, fait, depuis trois ans, ce qu’il avait annoncé dès sa première conférence de presse. Il conclut : "D’abord, il y a une volonté de les faire jouer, car les joueurs formés au club jouent toujours avec un supplément d’âme et quelque chose en plus par rapport à leur contrat. Ensuite, j’ai bien compris qu’il y avait une identité, une fierté et une coloration locale très forte au Pays basque. Les gens qui nous soutiennent, nos abonnés et partenaires, veulent voir les enfants du pays sur la pelouse. Le troisième volet, c’est que nous n’avons pas les moyens de recruter des joueurs chers sur le marché. C’est un cercle vertueux et très honnêtement, le troisième paramètre ne me gêne presque pas. Avec les deux premiers et je pense qu’on le montre, on peut figurer dans l’élite du rugby français."

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