Section paloise : rebondir ou replonger ?

Par Rugbyrama
  • Match amical - Vincent Pinto (Pau) contre le Racing 92
    Match amical - Vincent Pinto (Pau) contre le Racing 92
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TOP 14 - La Section Paloise va débuter samedi une nouvelle page de sa jeune vie en Top 14. Après tout, voilà seulement 4 saisons que les Vert et Blanc sont remontés dans l’élite. Des moyens ont été mis sur la table, mais le bilan sportif (une 8e place au général comme meilleur résultat lors de la saison 2017-2018) laisse dirigeants et supporters un peu sur leur faim.

"Honnêtement, déjà qu’à l’extérieur c’est toujours dur, si en plus on ne gagne pas à la maison, je me demande si on ne fout pas de l’argent par les fenêtres…" La phrase aurait pu être attribuée à Bernard Pontneau, combatif président quelque peu émoussé, c’est peu de le dire, par l’épisode 2018-2019 de son équipe. Mais non. Ce propos, c’est Laurent, fidèle supporter de la Section paloise qui le tient, alors qu’il vient tout juste de récupérer son précieux sésame d’abonné, pour la saison à venir. Il en a un peu gros sur la patate, Laurent, lui qui suit le club depuis 1997 (année de titre pour la Section, qui avait remporté le regretté challenge Yves du Manoir ; les nostalgiques apprécieront…).

Et il n’y a pas eu assez de verres de Jurançon, même sans modération, pour digérer la saison écoulée : "Ça a été compliqué. On a bien senti que quelque chose s’était cassé. L’année d’avant ils avaient manqué de chance, de jus peut-être sur la fin de saison, on pouvait pardonner. Mais là, cette année, j’ai eu un peu de mal à encaisser".

Alors maintenant, Laurent attend de voir. Il a été aux trois matches amicaux de Pau, avec ce bilan plus figue que raisin : une victoire probante mais logique face à un pensionnaire de Pro D2 (Mont-de-Marsan) mais deux défaites face à de futurs adversaires directs, dont un promu (Bayonne et le Racing 92). Non content d’avoir eu à subir des "valses" dont il se serait bien passé pour faire bonne figure face à ses sponsors, le président Pontneau a eu de nombreux réglages, voire même quelques remontages de bretelle en règle, ou de franches engueulades, n’ayons pas peur des mots, pour remettre un semblant d’ordre dans la maison verte et blanche.

Une "année de transition" plutôt qu’une "saison pour rien"

On le sait, le Béarnais peut avoir le sens de la formule. Alors quand Bernard Pontneau, déclarait dans un entretien exclusif avec nos confrères de Sud Ouest cette semaine, sans mettre trop de formes, que la Section peut "faire chier la terre entière" cette saison, on ne demande qu’à le croire. Mais pour cela, encore faudra-t-il avoir un groupe soudé et uni derrière un projet. Les soucis en interne sont-ils réglés ? "Oui" répond le staff sans détour. Les joueurs ont compris ce qu’on attendait d’eux, "charte de bonne conduite" en soutien, pour rappeler aux plus dissipés qu’ils ont une image, mais surtout une histoire (plus d’un siècle d’existence tout de même) à défendre sur, et en dehors du terrain...

Alors ne parlez pas ici de saison gâchée. Même si lors de l’exercice, précédent, il a surtout fallu déconstruire et sauver les meubles, une "année de transition", sonne mieux qu’un exercice pour rien. Au vu du recrutement, et du renforcement annoncé puis confirmé par nombre de sponsors, le projet palois continue de séduire. Mercredi, lors du point presse d’avant-match, les joueurs de Pau qui se sont prêtés à l’exercice ont fait front : ils sont apparus soudés, revanchards. De l’humilité et du travail : l’ombre de Simon Mannix plane-t-elle encore au-dessus du stade du Hameau ?

"Avec Nicolas Godignon, on s’est bien trouvés, on avance dans la direction attendue" nous disait Frédéric Manca, au sujet de son collègue à l’entraînement. Fini le grand manitou néo-zélandais peut-être un peu trop présent, place au collectif et aux choix mis en commun.

Gagner (enfin !) lors de la première journée

Et les joueurs justement, comment vont-ils ? Le talonneur Quentin Lespiaucq a surtout pensé aux supporters : "On devra montrer un visage conquérant. On a un blason à redorer, les supporters attendent beaucoup de nous, on ne veut pas les décevoir". Des mots importants, à l’aube d’une nouvelle saison qui redémarre à domicile samedi, face au promu briviste (Pau-Brive, 18h). Bernard Pontneau n’a, à première vue en tout cas, pas souhaité mettre la pression à son groupe ; il déclarait un peu plus tôt cette semaine qu’il ne voulait pas "qu’on l’emmerde avec le classement" (sic). En surface donc, pas de pression.

Mais en sous-titre, Quentin Lespiaucq le martèle : "Il ne faudra pas se rater. On a déjà besoin des 4 points". D’autant que "Pau n’a jamais gagné son premier match depuis sa remontée dans l’élite". Cette stat cruelle, c’est Nicolas Godignon, le co-entraîneur qui n’a pas oublié de la rappeler avant d’affronter Brive, un club qu’il connaît par cœur. Et Charly Malié lui aussi n’a pas oublié la saison passée : "Il faut gommer les doutes, démarrer avec une victoire à domicile, il n’y a pas de petite équipe. Il n’y a pas 10 mille questions à se poser".

Des questions, justement, les Palois s’en sont posés beaucoup lors de la préparation. Ils ont 80 premières minutes devant eux pour montrer à leurs supporters quelque peu affamés, qu’ils ont quelques réponses à servir dans les assiettes. Alors à table.

Par Pierre Bergot

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