Collazo : "On a voulu aller plus vite que la musique"

Par Rugbyrama
  • Top 14 - Patrice Collazo (RC Toulon)
    Top 14 - Patrice Collazo (RC Toulon)
Publié le Mis à jour
Partager :

TOP 14 - Après la défaite de deux petits points face au CAB, Patrice Collazo regrettait que son équipe se soit trompée de stratégie, notamment près des zones de marque. Le manager du RCT n’a pas voulu accabler son numéro 9, Sonatané Takulua, qui a raté la pénalité de la gagne à 2 minutes de la fin du match.

Quel goût a ce bonus offensif ? Il laisse forcément des regrets, non ?

La qualité mentale des Brivistes pour aller chercher la victoire, on la connaît. Ce qui me dérange, c’est que l’on a manqué de précisions dans les zones de marque. Les cartouches, on les a eues. C’est pour ça que la dernière pénalité de Sonatané (Takulua qui a raté la pénalité de la gagne à la 78e) est pour moi anecdotique. D’entrée de match, nous avons une possession suite au carton jaune des Brivistes que nous n’avons pas su exploiter. Par la suite, on en a deux autres que l’on a toujours pas su exploiter. On a manqué de patience. On a voulu écarter les ballons alors qu’il pleuvait et que Brive était dans les starting-blocks en défense. À la sortie, on perd de deux points. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes, il faut reconnaître la capacité mentale des Brivistes à garder le score. Ce qui me dérange, c’est que j’ai l’impression que l’on a mieux joué à 14 qu’à 15.

Il y a eu beaucoup plus de groupé pénétrant en seconde période. Était-ce un choix stratégique ?

En première période, nous avons voulu nous faire des passes alors qu’il pleuvait à torrents. À partir de là, on s’est exposé à la défense briviste même si l’on a réussi à conserver le ballon on a joué constamment sous pression. Ce n’était pas le jeu ce soir, on ne pouvait pas se faire de passes, c’est une certitude. La preuve : les Brivistes n’en ont pas fait non plus. Ce que je regrette, c’est notre manque de patience dans les zones de marque. Quand on est à 5-10 mètres de la ligne, on ne fait pas trois passes sautées pour aller chercher un ailier parce que pendant que le ballon vole, la défense monte. Vu qu’ils montaient forts, on s’est mis en difficulté tout seul. Après, on prend le point de bonus... C’est un moindre mal aux vues des absents, de la physionomie du match et du carton rouge. Mais c’est dommage.

Estimez-vous avoir joué contre-nature ?

Non, pas contre-nature. Sonatané (Takulua) n’avait plus joué depuis presque un mois, Duncan (Paiaua) n’avait plus joué 10 depuis un moment. Quand vous jouez dans des conditions climatiques comme celles-ci, il faut que le 9 et le 10 maîtrisent la stratégie. L’équipe a mis du temps à s’approprier les conditions climatiques ainsi que l’agressivité des brivistes. En deuxième mi-temps, on l’a un peu mieux fait mais le rugby se joue sur deux mi-temps. Aujourd’hui, même si l’on peut gagner sur la dernière pénalité, je considère qu’il fallait marquer avant et ne pas s’en remettre à un coup de pied de Sonatané (Takuluaka). Je ne lui rejette pas la faute.

Votre jeu au pied a quelque peu été défaillant… Comment l’analysez-vous ?

On s’est trompé dans la stratégie. À partir du moment où l’on se trompe, on joue sous pression. Avec ces conditions, l’équipe qui gagnait la bataille du jeu au pied avait une grande chance de remporter le match. En première mi-temps, on n’a pas trouvé la clé, ni dans notre jeu au pied ni près des lignes. Je crois qu’avec de la patience, l’équipe aurait pu obtenir une pénalité ou marquer un essai. On a voulu aller plus vite que la musique. Lorsqu’il pleut, on ne peut pas aller plus vite que la musique.

Puis il y a cette pénalité que vos joueurs tentent alors qu’ils avaient une touche aux cinq mètres et que vous étiez fort sur les mauls… Peut-on parler de précipitation ?

Ils marquent trois points sur le coup. On était forts mais si c’est pour arriver à 5 mètres, faire un groupé pénétrant, trois longues passes, toucher l’ailier et se faire emplâtrer par la défense de Brive à la limite, je préfère les trois points. Étant donné que l’on s’est trompé de stratégie près des lignes, que l’on n’a pas voulu y aller avec du jeu à une passe, chose qu’on est capable de faire… Tout ça, on le paye cash. Félicitations aux Brivistes en tout cas pour leur envie et leur détermination.

Par Yohan Lemaire

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?