L'antisèche : Encore fragile, le RCT n’a pas pu suivre le rythme de Clermont

Le match : Clermont a fait l’essentiel du boulot en première période

La mécanique bien huilée des trois premières journées a refait parler d’elle ce samedi soir. Et Toulon n’a pas pu rivaliser dans une première période quasi-parfaite de la part des Auvergnats. Le mur rouge et noir mis en place par Patrice Collazo a ainsi explosé à grands coups de boulets de canon jaune et bleu. C’est Judicaël Cancoriet qui a allumé la première mèche et impulsé le premier essai de Damian Penaud, bien servi par une sautée de Morgan Parra (7e). John Ulugia a ensuite mis la seconde couche quelques secondes avant l’essai de Camille Lopez (21e). Et Rémy Grosso a enfoncé le clou 5 minutes plus tard, à la conclusion d’un mouvement emmené par Penaud, qui a laissé sa carte de visite à Anthony Belleau sur le coup (26e).

Un peu à l’image du Stade toulousain plus tôt dans la journée, Clermont a laissé retomber le soufflet en seconde période, mais tout en maintenant son assise défensive contrairement aux Haut-Garonnais. Le RCT a ainsi pu se rassurer quelque peu devant, et même inscrire un essai sur ballon porté par Romain Taofifenua (64e). Mais l’ASMCA ne pouvait pas laisser les Varois leur enlever un point dans ce match et leur a rendu la monnaie de leur pièce en fin de match avec un maul porté conclu par Yohan Beheregaray (75e).

Les joueurs : Lopez et Vahaamahina en forme, Guirado et Trinh-Duc dans le dur

Si Clermont trône en tête du Top 14 depuis le début de la saison, son maître à jouer Camille Lopez n’y est pas étranger. Et l’ancien joueur de l’UBB a montré une nouvelle fois qu’il était bien le meilleur ouvreur français actuel. À son actif : un essai (21e), une transversale au pied chirurgicale pour Rémy Grosso (26e) et une très bonne vision du jeu et des zones faibles de l’adversaire. Devant, Rabah Slimani a fait parler son expérience face au tout jeune Jean-Baptiste Gros en mêlée fermée. Arthur Iturria a lui été un poison pour l’alignement varois. Quant à Sébastien Vahaamahina, il a rayonné dans les rucks, grattant de précieux ballons.

Côté toulonnais, François Trinh-Duc a rappelé à tout le monde qu’il était sur le terrain lorsqu’il en est sorti, remplacé au bout de 49 minutes par Pietersen. Quant à Guilhem Guirado, voilà déjà quelques semaines qu’il traîne sa peine et cela ne s’est malheureusement pas arrangé ce soir, mystifié par Penaud (7e), contrarié sur ses lancers et qui a concédé une pénalité au sol (20e).

Le facteur X : la ligne de ¾ estampillée XV de France

Franck Azéma a aligné ce soir une composition d’équipe avec, du 9 au 14, uniquement des titulaires en puissance pour la prochaine tournée d’automne du XV de France. Et le succès clermontois est venu de ces joueurs. Une magnifique longue sautée de Parra pour Penaud, vainqueur de son un-contre-un avec Guirado (7e), sur le premier essai. Sur le second, Lopez sert Ulugia dans le bon tempo avant de conclure quelques secondes plus tard au nez et à la barbe de Guirado. Le Mauléonais a enfin délivré une passe décisive parfaite au pied pour Grosso, auteur de son troisième essai de la saison (26e). Moins dans la lumière, la paire de centres Fofana-Lamerat n’en a pas moins fait sa part du travail, sécurisant l’axe du terrain.

La stat’ : 4

C’est la quatrième défaite du RCT cette saison et aussi la quatrième fois sans prendre le moindre point.

La décla : Morgan Parra (demi de mêlée de Clermont)

"Ma 200e en Top 14 ? C’est anecdotique ! L’important pour moi, c’est de continuer à prendre du plaisir chaque week-end avec les copains et dans ce stade Marcel-Michelin" au micro de Canal +

La question : la victoire de Toulon contre Agen était-elle un leurre ?

Les Toulonnais ne pouvaient pas totalement se réjouir du succès bonifié contre Agen (33-3), facilement tenté par les impasses hors de ses bases depuis le début de la saison. Les Varois avaient certes marqué cinq essais, mais ils avaient aussi connu un gros creux au cœur de la partie. Le vrai test pour parler de renouveau était donc ce soir au Michelin. Patrice Collazo a ainsi pu mesurer la distance qui sépare actuellement son équipe des meilleurs de ce championnat. Et le gros travail qui lui reste à accomplir pour redonner au RCT des allures d’ambitieux.