Puricelli : "On fait un métier irréel, ça mérite de faire des efforts"

  • Champions Cup - Julien Puricelli (Lyon) face aux Saracens
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TOP 14 - Julien Puricelli a récemment prolongé son aventure de joueur avec le LOU au moins jusqu’en 2020 et pour le capitaine lyonnais, c’est le fruit d’un travail sur soi pour préserver une motivation intacte. Et pour pouvoir faire profiter de son expérience, au moment où son équipe s’apprête à recevoir le Racing (samedi 20h45) pour un duel à l’enjeu important.

C’est peut-être la hauteur de ses 37 ans qui lui permet d’être, toujours, le joueur qui prend le plus de ballons en touche (61) dans ce Top 14. En tout cas, l’âge n’est pas un frein à sa motivation, au contraire. Sa prolongation a été annoncée le jour de Noël, tout sauf une surprise. "Cela faisait un petit moment que je disais à Pierre (Mignoni) et au staff que je ne me voyais pas arrêter. J’avais encore un désir de continuer. Dans ma tête, c’était clair depuis le début de saison. Je leur ai dit que ce ne serait pas la dernière", confie le troisième ligne.

??? Ho,ho,ho... le Père Noël nous a laissé un cadeau particulier au pied du sapin ! +1 an pour notre emblématique Capitaine Julien Puricelli, qui sera donc lyonnais jusqu'en 2020 ! ?#TEAMLOU #TOP14 @YannRoubert pic.twitter.com/WD6PBl0Ht1

— LOU Rugby (@LeLOURugby) December 25, 2018

Fort de plus de 300 matches au niveau professionnel, Julien Puricelli semble plus que jamais épanoui sur et en dehors du terrain. Alors pourquoi arrêter maintenant ? "L’âge est une fausse raison, une fausse excuse. Sur le plan physique, je suis assez préservé. Il y a aussi l’aspect psychologique avec une motivation qui peut être amenée à s’effriter mais ce n’est pas mon cas !" Le natif de Grenoble explique être "dans un club qui a énormément d’ambitions, qui a envie de s’épanouir et d’évoluer. Je me retrouve dans une période de ma vie où je me retrouve avec le même désir que l’environnement que je fréquente. J’ai le sentiment de grandir et d’évoluer avec ce club. À mon âge, c’est ce qui me permet d’être encore mentalement prêt et encore demandeur d’efforts." Preuve en est, c’est le troisième joueur le plus utilisé de l’effectif lyonnais dont l’âge moyen se situe autour de 28 ans.

J’ai découvert de nouvelles sensations, la souffrance physique et le bonheur dans cette souffrance, le moyen de la repousser et l’envie que ça pourrait procurer d’y retourner

Tous ceux qui l’ont côtoyé savent que Julien Puricelli se questionne beaucoup et a toujours cette envie d’apprendre. "Je me redécouvre depuis quelques années." Aujourd’hui, "j’essaie d’exploiter ces ressources mentales par le travail physique avec une certaine hygiène de vie qui demande une rigueur que je m’impose. Ça développe toutes les vertus de travail et de persévérance." Son passage de Bayonne à Lyon, motivé également par des choix familiaux, l’a fait évoluer comme sa deuxième paternité. Mais la découverte du CrossFit fut un déclic pour s’épanouir. "J’ai découvert de nouvelles sensations, la souffrance physique et peut-être le bonheur dans cette souffrance, le moyen de la repousser et l’envie que ça pourrait procurer d’y retourner. C’est un peu une approche sado (sourires)" qui s’est par la suite étendue. "C’est un cercle vertueux, les efforts paient et ça devient un catalyseur."

L’on peut parler de révélation sur le tard mais celui qui ne compte "que" 4 sélections et qui était de la dernière victoire face aux All Blacks à Dunedin en 2009, n’a pas de regrets. "Il ne faut pas vivre dans le passé", dit-il. "Le plus important est de rester en accord avec son esprit, d’être en paix avec son corps et d’arriver au match en situation de confiance", donc de trouver l’équilibre qui explique aussi le fait qu’il soit épargné par les blessures.

Quelque chose d’extraordinaire dont les jeunes ne se rendent peut-être pas compte

Souvent cité comment un modèle à suivre, à commencer pour son partenaire Dylan Cretin à son poste, Julien Puricelli a vu le milieu évoluer depuis ses débuts avec Grenoble en 2003. Les mentalités avec. "On fait un métier irréel. Rien que pour ça, ça mérite de faire des efforts pour essayer de le faire le plus longtemps possible. C’est quelque chose d’extraordinaire dont les jeunes ne se rendent peut-être pas compte", insiste ce capitaine d’équipe qui relativise beaucoup. Le mot "travail" pourrait presque être remplacé par celui de "jeu" car "il (je) ne plante pas des clous huit heures par jour. Il poursuit. On ne vit pas dans la vie réelle. Il y a des gens qui travaillent plus que moi. Ma femme est PDG d’une boite et les efforts que je m’impose me demandent moins de temps qu’à elle pour faire tourner une entreprise. Il faut être lucide et prendre du recul sur notre situation." Voilà ce qu’il essaie de dire aux jeunes.

Alors au moment d’affronter des Racingmen revanchards après leur défaite concédée à l’aller face aux Gones, le discours de Julien Puricelli aura son importance. Comme sa capacité à être également un leader par l’exemple sur le pré. Car ce match peut faire une bascule dans la saison de Lyonnais qui n’ont encore jamais gagné après une coupure européenne.

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