Duel de légendes : Fritz-Rougerie, le gagnant discret face au célèbre perdant

Par Rugbyrama
  • Aurélien Rougerie et Florian Fritz
    Aurélien Rougerie et Florian Fritz
  • Florian Fritz en 2014 avec Toulouse contre Bath
    Florian Fritz en 2014 avec Toulouse contre Bath
  • Aurélien Rougerie en 2012 avec Clermont contre Llanelli
    Aurélien Rougerie en 2012 avec Clermont contre Llanelli
Publié le Mis à jour
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Deuxième saga du volet "Duel de légendes", rendez-vous habituel du jeudi désormais. Aujourd’hui, Rugbyrama met en lumière deux légendes du rugby français, Aurélien Rougerie et Florian Fritz. Ces deux joueurs ont marqué les années 2000 par leurs performances sous les maillots de Toulouse et Clermont.

Les joueurs

Florian Fritz : La carrière du natif de l’Yonne est un modèle de longévité au plus haut niveau. Fritz se révèle aux yeux du grand public lors de son arrivée du côté de Bourgoin en 2002. Deux saisons de très haute facture qui lui ouvrent les portes du grand Stade toulousain, qu’il rejoint en 2004. Ce transfert va faire changer de dimension le centre qui va enchaîner les matchs, que ce soit en championnat ou en coupe d’Europe. Il remporte sa première Heineken Cup (aujourd’hui la Champions Cup) en 2005 avec les Stadistes.

Sous la houlette de Guy Novès, les Toulousains soulèveront par la suite trois Brennus en 2008, 2011 et 2012, mais également une coupe d’Europe de plus en 2010 face à Biarritz au Stade de France. Toutes ces victoires avec Florian Fritz au centre de leur attaque, son association avec Yannick Jauzion fait des étincelles. Au total, en seize ans, il prend part à 322 matchs du championnat français. Rajoutez à cela 34 sélections avec le XV de France et vous avez là une des légendes du rugby français.

Florian Fritz en 2014 avec Toulouse contre Bath
Florian Fritz en 2014 avec Toulouse contre Bath

Aurélien Rougerie : En parlant de longévité dans le monde du ballon ovale, Aurélien Rougerie n’a rien à envier à Florian Fritz. "Roro" a passé l’intégralité de sa carrière sous la maillot de Clermont-Ferrand, soit 19 ans. Excusé du peu. Presque vingt ans avec l’ASM qui ont permis à Rougerie d’inscrire pas moins de 88 essais en championnat, en 287 rencontres. Que ce soit à l’aile ou par la suite au centre, le Jaunard a fait exploser les statistiques.

C’est au niveau du palmarès qu’il ne lutte pas face à Florian Fritz. Sous les couleurs jaune et bleu, "le Lomu blanc" comme aimait le surnommer la presse sportive, n’a jamais remporté la grande coupe d’Europe, seulement un Challenge européen en 2007. Malgré tout, il soulève le premier Brennus de l’histoire de l’ASM en 2010, puis en gagne un second en 2017 face à Toulon. En équipe de France, l’arrière polyvalent compte 76 sélections durant sa carrière, qui lui permettent de remporter quatre Tournois des 6 Nations, dont trois Grands Chelems.

Aurélien Rougerie en 2012 avec Clermont contre Llanelli
Aurélien Rougerie en 2012 avec Clermont contre Llanelli

Fritz le béni, "Roro" le maudit

À la vue des carrières exceptionnelles de ces deux joueurs, une grosse différence saute aux yeux, la réussite dans les matchs importants.

Rougerie a souvent dû porter sur ses épaules durant ses années au plus haut niveau les mauvaises prestations de Clermont lors de rencontres de phases finales. Une réputation de perdant qui est largement expliquée par les chiffres. L’ASM, depuis les années 2000, c’est tout simplement cinq finales de championnat de France perdues, et quatre de coupe d’Europe, dont trois de Champions Cup. Des échecs auxquels Aurélien Rougerie a toujours participé.

De ce côté là, l’ancien toulousain excelle au contraire, lorsque les matchs couperets montraient le bout de leur nez, le Stade toulousain se transformait en machine à gagner. En 16 ans dans le monde du rugby professionnel, Florian Fritz n’a perdu qu’une finale de coupe d’Europe en 2006 face au Munster. Au delà de ça, chaque match pour le titre qu’a disputé Fritz, il l’a remporté. Vous aurez donc compris qu’il n’a jamais perdu en finale de Top 14.

Fortunes diverses avec le XV de France

Si au niveau du palmarès Florian Fritz prend clairement l’avantage, au sujet du XV de France c’est le Clermontois qui est supérieur. Malgré ses gros matchs avec le maillot rouge et noir, le centre n’a jamais réellement réussi à s’installer dans la durée avec l’équipe de France. Des joueurs comme Yannick Jauzion bien sûr, David Marty, Maxime Mermoz…ou Aurélien Rougerie lui ont été préférés. Alors oui, Fritz compte 34 sélections avec le maillot frappé du coq, mais étalées sur huit ans, cela donne peu de rencontres internationales par saison.

"Roro" a lui participé à pas moins de trois coupes du Monde avec les Bleus, il était même titulaire en 2011 contre les Blacks en finale. Que ce soit à l’aile ou au centre, Rougerie a toujours été performant avec le XV de France, marquant 23 essais sous la tunique tricolore.

L’avis de Rugbyrama

C’est très difficile de départager ces deux véritables légendes du rugby français, qui ont marqué les années 2000 par leurs performances en championnat et avec l’équipe de France. Mais si l’on devait s’en tenir aux joueurs, c’est à dire les qualités individuelles de chacun, le point décisif irait du côté d’Aurélien Rougerie.

Le Clermontois a démontré durant sa carrière qu’il était un peu plus complet que Florian Fritz. Il a fait ses débuts à l’aile avant de basculer au centre petit à petit au fil des années. Un repositionnement qui n’a en aucun cas influé sur ses prestations, bien au contraire. Fritz était un mur en défense et un bulldozer en attaque, mais son style de jeu était limité au poste de premier centre, ses qualités ne collaient à aucun autre poste, contrairement au vice-champion du Monde 2011.

Par Vincent Franco

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