Pienaar oscarisé pour sa prestation magistrale

C’est avec une facilité presque déconcertante que Ruan Pienaar a mis à mal les quelques certitudes de cette équipe lyonnaise. Tout en contrôle, il rythme le jeu offensif, et tempère les ardeurs de ses guerriers montpelliérains. Il brille dans son rôle de chef d’orchestre et triomphe dans celui du magicien et tacticien héraultais. Son expérience et son talent font de lui un des meilleurs joueurs à son poste, et la démonstration de force et de puissance lors de cette demi-finale ne fait que le confirmer. Mais le numéro 9 ne se contente pas de mener ses hommes jusqu’en terre promise, cette force tranquille aux allures de guide suprême ne pouvait évidemment pas refouler cet instinct animal qui le pousse toujours plus loin dans la conquête.

Un pied en or

Comme toujours Ruan Pienaar est décisif et bataille sur tous les fronts. Une lucidité ponctuée de coup de maître, à l’image de son coup de pied, tapé les yeux fermés, pour Jesse Mogg qui permet à Nemani Nadolo d’inscrire son premier essai. Une parfaite lecture du jeu qui vient s’ajouter à une précision technique effarante qui a permis à Montpellier de prendre le large lors de cette demi-finale. En inscrivant pas moins de 17 points, il crucifie cette équipe du LOU, totalement impuissante face. Le Springbok a expédié le ballon entre les perches à 7 reprises, en transformant les 4 essais inscrits par le MHR et en passant 3 pénalités. Irréprochable du début à la fin, ce technicien hors norme, poussé par une envie irrépressible de décrocher le titre de champion de France, demeure imperturbable. Soutenu en coulisse par Aaron Cruden, le Sud-Africain a pu en mettre plein les yeux aux supporters et passionnés du ballon ovale.

Constamment dans l’avancée, l’homme aux 88 sélections culmine au sommet de son art. Il fut la bête noire montpelliéraine qui ne laissa aucune chance aux courageux Lyonnais. Son ultime coup de massue asséné à la 73eeut au moins le mérite de réveiller l’orgueil des "rouge et noir". Et dans un ultime souffle, le défunt, réussi à inscrire un essai, celui de l’honneur. Car face à un Ruan Pienaar impérial, l’espoir ne suffit pas.