Puricelli : "Ce serait une grosse frustration de ne pas y arriver"

Rugbyrama : Vous restez sur une défaite face au Racing 92 à Gerland que l’on peut qualifier, à tous les niveaux, de frustrante ?

Julien Puricelli : On est tombé face à une belle équipe, néanmoins le sentiment reste plus ou moins le même. Le travail a été de pointer les manquements, les imprécisions et vite évacuer pour ne pas rester sur la frustration du match. Le sentiment restera le même mais on n’a pas d’autre choix que d’avancer.

Ces derniers jours, le groupe a également travaillé du point de vue de la cohésion ?

J.P. : Il faut essayer d’occuper le temps sur des semaines de coupure, de transition. On sort de six matches intenses avec de grosses oppositions. On disait que c’était un bloc décisif en vue d’une possible qualification en phases finales. Ça a été nerveusement assez intense donc il fallait quand même trouver un relâchement et travailler sur d’autres secteurs. Rugbystiquement, les automatismes et la manière de jouer sont acquis. Maintenant, c’est le détail et la fraicheur psychologique.

La cohésion, la fraicheur, ce sont des éléments décisifs dans une fin de saison ?

J.P. : Maintenant, ce qui va faire la différence c’est la tête. C’est toujours la tête qui contrôle. Il fallait utiliser ces sept jours sans compétition pour s’aérer et évacuer le match du Racing pour ne pas qu’il monopolise l’attention. Ça a été un peu dur. La semaine a fait du bien à tout le monde.

La série que vous attaquez, face à Brive, Paris et Oyonnax, vous place aussi comme un arbitre pour le maintien. C’est une approche différente ?

J.P. : Cela reste du rugby. L’intensité sera élevée aussi et il faudra être un peu plus précis sur nos sorties de camp, ce qui nous a manqué contre le Racing. Il faudra être prêt comme on l’a été la plupart du temps. On a tout ce qu’il faut pour y arriver. À nous d’être prêt et concentré, d’essayer de se libérer de cette pression.

Mentalement on a franchi quelques paliers par rapport à la saison dernière

Vous savez ce qui vous reste à faire pour se qualifier mais vous n’avez plus votre destin en mains… Un sans-faute peut ne pas suffire.

J.P. : Un quatre sur quatre, je ne sais pas si tous nos rivaux seront capables de le faire. Une défaite ne nous sortirait pas définitivement du coup mais amenuiserait nos chances donc avant de parler du 5 mai contre Montpellier, notre objectif reste le prochain match. Maintenant, c’est le coup par coup, ce sont des matches éliminatoires. Chaque journée réserve son lot de surprise, on est à l’abri de rien.

Quand vous regardez dans le rétroviseur ce que vous avez été capables de faire, ça ne fait que légitimer que vous avez votre place dans cette lutte.

J.P. : Je n’en ai jamais douté. Je regarde ce qui se fait à côté, on n’a pas à rougir, loin de là. C’est peut-être ce qui nous a manqué aussi à un moment, la confiance d’être dans cette position et de ne pas se demander ce qui nous arrive. Avec ce qu’on a fait, ce sera vraiment une grosse frustration et une grosse déception de ne pas y arriver.

Alors ce qui vous manque peut-être un peu, c’est ce facteur mental de se dire, sur un match ou dans une situation compliquée, que c’est possible ?

J.P. : On a quand même quatre victoires à l’extérieur cette année. J’ai très rarement vécu ça car il faut quand même une semaine de travail où l’on se persuade, petit à petit, que le coup est possible. C’est dans cet état d’esprit que l’on essaie de commencer tous les matches. Parfois on passe à côté mais mentalement on a franchi quelques paliers par rapport à la saison dernière. L’équipe a montré des signes de confiance.

Finalement, comme face au Racing, n’avez-vous pas perdu à l’expérience ?

J.P. : Nous en avons manqué… Sur ce que l’on pouvait contrôler, le début de seconde période n’a pas été bon. Malgré tout ce qui s’est passé, on leur a quand même donné deux pénalités trop faciles. On sera plus sensibilisé sur nos sorties de camp. Et pour Brive, avec un buteur très précis jusqu’à la moitié de terrain, ça va faire partie des objectifs d’être un peu plus réveillé et concentré, plus direct. Il faut que cette défaite nous serve.