Dumora, la saison de sa vie

La saison de Julien Dumora colle parfaitement à celle de son club. Il est la bonne surprise, celui qu’on n’attendait pas aussi haut mais qui a su élever tous ses standards pour jouer dans la cour des grands. Les malheurs de l’arrière titulaire du CO, Geoffrey Palis, ont mécaniquement promu l’ancien Lyonnais sur la durée. Son temps de jeu à ainsi doublé par rapport à ses deux saisons précédentes, tout comme la qualité de ses prestations et sa contribution à l’animation offensive de son équipe.

On exagère ? À peine ! Alors qu’il n’avait inscrit que cinq essais toutes compétitions confondues lors de ses trois premières saisons dans le Tarn, il pointe à douze réalisations dans cet opus 2017-2018. "Je n’ai jamais marqué autant d’essais dans ma carrière, sourit l’intéressé, dont le précédent record personnel était de 8, en Pro D2 (en 2013-2014 avec le Lou) . Je savais que c’était possible de le faire, mais réalisable, ça, j’avoue que je ne savais pas trop ! C’est ma plus belle saison en termes de statistiques et je n’ai pourtant rien changé dans mon approche ou ma façon de travailler. Maintenant, le fait d’enchaîner les matchs aide à accumuler de la confiance et peut expliquer pourquoi cette réussite m’arrive maintenant". Avec 23 titularisations en Top 14, il fait partie des joueurs les plus utilisés par Christophe Urios cette année.

La trentaine resplendissante

Formé à Pau, où il a percé chez les professionnels, Julien Dumora s’est brûlé les ailes en quittant la Section après cinq saisons de bons et loyaux services en Pro D2. À Toulon, la marche était sûrement trop abrupte pour le jeune joueur de 23 ans qu’il était. Une saison dans le Var et dix feuilles de match plus tard, retour à la case Pro D2 (au Lou), la seule division où il a pu connaître le statut de titulaire indiscutable, jusqu’à cette saison.

D’abord ouvreur puis arrière, Dumora a dû attendre sa trentième année d’existence pour obtenir ses lettres de noblesse en Top 14. Le temps pour lui d’atteindre la maturité et d’assumer pleinement un statut de leader de jeu. Le destin a voulu que sa saison la plus accomplie soit celle du retour du CO au Stade de France : "C’est magnifique de pouvoir finir une saison sur une finale. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir cette année. Je suis bien à Castres, que ce soit dans le groupe ou dans ma vie de famille. Je profite en tout cas de chaque moment de jeu que le coach m’offre. Ce samedi j’aurai la chance de vivre ma première finale de Top 14 et pour moi, c’est un rêve qui se réalise". À lui et aux autres maillons forts du CO de faire en sorte que le rêve se prolonge au-delà de samedi soir.